Nom Prénom : Chryseis Irnys Feat. : Narga, Cosplayeuse Surnom : La Pourfendeuse de Monstres, La Guerrière Rouge, La Fille du Titan, La Flamme Blanche,
Personnage
Royaume : Cité libre de Braavos en Essos Lieu de naissance : Cité libre de Braavos en Essos, ville noyée en -142 Qualités : Loyale, Courageuse, Déterminée, Rusée, Amicale, Défauts : Egoïste, Secrète, Solitaire, Têtue, Intrépide, Allégeance : Le Maître de la Lumière, et moi-même. Statut matrimonial : Célibataire
Anecdotes
Je naquis en l'An -142, dans la ville noyée de la cité libre de Braavos. Je suis la dernière-née vivante de ma petite famille, une joie malgré notre situation déjà précaire. Ma soeur Nilianna et mon frère Syren me précédent de quelques années, une soeur aimante et un frère bagarreur. Notre mère Orysa gagne quelques pièces grâce à son boulot de serveuse dans une taverne en bordure du port pourpre, elle complète ce maigre salaire par quelques prestations auprès des clients. Rien de bien reluisant. Notre père est marin sur un navire marchand, son salaire est encore plus misérable que celui de notre mère.
Mon frère a toujours eu le don pour m'entraîner dans ses aventures et ses galères. Dès que j'ai pu marcher, il a commencé à me tirer à travers les rues de la cité, me faisant visiter tous ces lieux incroyables. Il m'apprit à dérober les bourses des riches et les pommes sur les étalages des marchands.
L'An -130 fut certainement l'une des pires années de ma vie. Le navire de notre père coula en mer, la compagnie marchande refusa de nous dédommager. Notre mère fut obligée de marier Nilianna pour avoir une bouche en moins à nourrir. Quelques mois plus tard, c'est elle qui nous quitta. Je n'ai pas pleuré lorsqu'on nous a annoncés pour notre père, mais c'était différent pour mère. Elle ne pourra pas être vengée, c'est un sans-visage qui l'a tué.
Livrés à nous-même, Syren et moi survivons tant bien que mal sans nos parents. Mon frère est devenu un spadassin assez respectable, il se bat la nuit contre d'autres spadassins et quelques bretteurs. Il gagne assez bien sa vie grâce à ses combats, nous pouvons manger à notre faim. La journée, il me prête son épée pour m'entraîner. Je dois grandir, devenir une adulte, être capable de me défendre et gagner mon propre argent. Si Syren succombait face à un adversaire, je devrais continuer ma vie.
An -128, Bretteuse la nuit, voleuse le jour, je vis à fond ma vie d'adolescente des rues. La loi du plus fort oblige, Syren a finit par tomber sur un adversaire plus fort que lui. Si la plupart des spadassins se rendent à la Demeure du Noir et du Blanc pour abréger leurs souffrances et offrir leur visage, Syren s'y est refusé. Nous n'avons pas oublié qu'un sans-visage du Dieu Multiface à assassiné notre mère, jamais nous ne pourrons plier le genou face à eux.
An -127, Au détour d'un duel serré, je rencontre la Prêtresse Rouge Helysa du temple de Braavos. Intéressée par mes compétences, elle m'invite à lui rendre visite au temple sur l'île des dieux. Ma nature curieuse ayant pris le dessus sur ma raison, j'ai accepté son offre. Après une visite du temple, et une longue discussion avec Helysa, je décide d'entrer au temple rouge pour devenir un jour prêtresse guerrière, quelque chose comme ça. Je suis plutôt convaincue par les pouvoirs de R'hllor, mais j'espère surtout échapper à une vie dangereuse et pauvre de bretteuse de la nuit. Une première phase de formation de 2 ans d'attend, de quoi me laisser le temps d'être bien certaine de moi choix d'avenir.
An -125 à An -120, Je quitte le Temple de Braavos accompagné d'un Prêtre Rouge portant le nom de Illar. Cet homme un peu étrange a été choisi par le maître de la Lumière et Helysa pour devenir mon mentor pour les prochaines années. Nous prenons la route de la cité libre de Pentos pour découvrir les temples d'Essos à travers une route qui nous mènera à travers Pentos, Myr, Tyrosh, Lys puis Volantis. Nous séjournerons plusieurs mois dans chaque cité, prenant le temps de me former auprès des prêtres présents sur place. Nous prenons la route longeant la Rhoyne pour nous diriger vers le nord, visitant les bourgs peuplés et les ruines Rhoynars. Nous visitons les cités de Norvos et Qohor, deux cités bien particulières.
An -120, Après 5 longues années de voyages dans la partie Ouest d'Essos, je termine mon initiation dans le prestigieux temple de Volantis. Des mains de la Grande Prêtresse, je reçois les sacrements pour devenir Prêtresse Rouge du Maître de la Lumière. Je suis honorée et comblée. Après quelques jours à visiter la ville, je quitte la cité pour reprendre mes voyages, mais en solitaire. Je décide de partir à l'Est explorer les cités esclavagistes, le désert rouge et les terres de l'Ancien Empire Ghiscari.
An -119, Après quelques périples à travers les cités de la Baie des Serfs, Lhazar, et le désert rouge, je rencontre un Khalasar au sud de la Mer Dothraki. Je noue rapidement le contact avec le Khal et son épouse, qui m'invitent à faire un bout de chemin à leurs côtés. J'accepte avec plaisir cette opportunité d'apprendre à connaître la culture Dothraki. Après quelques longues semaines de voyage, la route nous mène au Nombril du Monde et à la Mère des Montagnes, le lieu sacré des Dothrakis. J'y passe quelques jours, le temps de faire le tour de ce lieu et de ses gens, reprenant ma route pour me diriger vers la célèbre forêt des Ifeqevron, connus dans les légendes Dothrakis.
An -118 à An -112, Je m'aventure encore plus à l'Est, au-delà des montagnes. Mon trajet est déjà planifié, depuis la colonie d'Ibben, je prendrai un navire pour accoster vers la bordure de la Mer de Sable pour ensuite traverser le Chenal des Léviathans jusqu'aux plaines de Jogos Nhai qui me mèneront à la Mer Saignante. Je borderai la mer Sanglante jusqu'à sud pour rejoindre la limite entre le Yi-Ti et le désert gris, délimité par Cinq Forts légendaires. Après ce long périple, je visiterai le Yi-Ti, puis je prendrai un navire à Yin qui me conduira jusqu'à Myr en passant par Faros, Sothoryos, la Nouvelle-Ghis puis enfin Lys.
An -112, De retour de mes voyages à l'Est d'Essos, je rentre au temple de Myr pour y passer quelques longues semaines. Je sillonne jour après jour le temple de la cité, lisant quelques ouvrages pour me mettre à jour sur l'actualité du monde. Le Maître de la Lumière tente de me communiquer une vision durant plusieurs jours, une vision du futur. En suivant mon instinct, je mets la main sur un espion de Erdna-Malas qui traversait le temple rouge en se faisant passer pour un prêtre.
An -111, Je décide de quitter Essos pour suivre la volonté du Maître de la Lumière, pistant de loin les traces de l'Ordre Ardent jusqu'à Dorne. Depuis quelque temps, des créatures des ténèbres apparaissent aux quatre coins du monde, menaçant les vies de nombreux innocents. J'ai décidé de rejoindre Westeros pour enquêter sur ces apparitions, mais aussi sur les agissements de nombreux groupuscules qui agissent dans l'ombre.
Attributs
Âge : 31 ans : 3pts, Milieu social : Rude : 3pts, Rang : ( Voir les rangs ICI ) Je vise le rang "Normal",
Histoire
Je naquis en l'An -142, dans la ville noyée de la cité libre de Braavos. Nous vivons dans une vieille tour à plusieurs étages, dont les fondations sont inondés, mais qui mène au toit d'un autre bâtiment partiellement écroulé et également inondé. Je suis la dernière-née vivante de ma petite famille, une joie malgré notre situation déjà précaire. Ma soeur Nilianna et mon frère Syren me précédent de quelques années, une soeur aimante et un frère bagarreur. Mes deux aînés ne se ressemblent pas beaucoup, leur caractère est si différent. Ma soeur est douce, délicate... Je l'imagine déjà être une heureuse épouse et mère de famille. Mon frère quant à lui... il est bagarreur, ambitieux, insolant. Ce vaurien passe ses journées dehors, à traverser la ville pour aller on ne sait où.
Notre mère Orysa gagne quelques pièces grâce à son boulot de serveuse dans une taverne en bordure du port pourpre, elle complète ce maigre salaire par quelques prestations auprès des clients. Rien de bien reluisant. De son côté, notre père est marin sur un navire marchand, son salaire est encore plus misérable que celui de notre mère. La vie de marin est la plus difficile qui soit, le salaire est maigre, les capitaines sont rudes, les conditions de vie difficiles... Il est toujours heureux de revenir à la maison, pour se reposer et passer un peu de temps avec nous. Il ne reste jamais bien longtemps à terre, il enchaîne les voyages. Parfois, il nous ramène quelques babioles des villes et cités ou il accoste. Un jour, il m'a ramené un pendentif en forme de Faucon, il disait l'avoir volé dans un port du Val à Westeros. J'étais très heureuse, j'ai toujours aimé recevoir des cadeaux, même volés.
Du haut de mes 6 ans, mon frère Syren m'emporte dans ses aventures et ses galères. Ensemble, nous visitons chaque recoin de cette immense cité qu'est Braavos. J'aime particulièrement voir le Titan au-dessus de l'entrée, il sert de phare aux navires. J'ai entendu beaucoup d'histoires à son sujet... Une légende raconte qu'il serait capable de prendre vie, avec une lueur flamboyante dans le regard pour nous défendre contre des ennemis en entrant dans la mer pour les écraser. D'autres encore disent que sa statue est une forteresse, d'où les hommes peuvent tirer des flèches et des carreaux pour tuer les marins ennemis. Mes autres endroits favoris sont l'île des dieux, car les temples y sont somptueux et incroyables, et le Canal des Héros. Le long de ce canal qui s'étend face à la statue du Titan jusqu'à l'île des Dieux, des dizaines de statues des anciens Seigneurs de la Mer jalonnent les rives. Les plus anciennes statues sont couvertes de mousse et fissurées, mais elles sont encore très détaillées. Les noms des Seigneurs de la Mer y sont encore gravés, j'ai appris à lire pour pouvoir les déchiffrer.
Mais la plupart du temps, nous traînons surtout dans les nombreux marchés et ports de la cité. Ces endroits surpeuplés abritent beaucoup de petits voleurs comme nous, cherchant à se faire quelques pièces ou à chopper une pomme ou deux. Nous ne faisons pas exception, mais contrairement aux voleurs à la tire, nous sommes plutôt pas mauvais pour êtres discrets. La première chose que j'ai volée est une orange, un fruit exotique et juteux, elle était vraiment acide et sucrée ! Mais au final, ce que je vole plus souvent c'est des banales pommes jaunes. Il est plus facile de cacher une petite pomme sous ma cape qu'une grosse orange moins discrète.
L'année de mes 12 ans, marque un tournant dans la vie de ma famille. Alors que notre père travaille à bord d'un navire marchand voguant vers Blancport, une tempête fait disparaître le navire et son équipage. La cargaison sombre avec le navire, une perte colossale pour l'entreprise, qui refuse alors d'indemniser les familles des disparus. Nous ne reverrons jamais notre père, obligeant notre mère à travailler un peu plus encore pour combler l'absence de son salaire. Dans les semaines qui suivent, notre mère décide de marier Nilianna avec le fils d'un commerçant de la ville. Le jeune homme serait apparemment charmé par notre soeur aîné, une chance pour elle. Les fiançailles et le mariage s'étalent sur quelques mois, permettant aux futurs mariés de préparer leur départ pour la cité de Pentos. Nakyrio Ostar, notre beau-frère, compte s'y établir pour ouvrir un nouveau commerce, de quoi permettre à Nilianna et lui de prendre un bon départ dans la vie. Je suis triste de voir partir ma soeur, même si nous n'étions pas très complices, je l'aimais tout de même.
Quelques mois après le départ de Nilianna, c'est au tour de notre mère de nous quitter... Mais pas de la même façon. Quelque chose clochait depuis quelques jours, je la sentais tendue et inquiète. C'était un jour où nous traversions le marché en bordure du port pourpre. Beaucoup de gens circulaient dans tous les sens, se bousculant pour continuer leur chemin. J'observais les étalages de tissus colorés provenant de Pentos, tandis que ma mère discutait distraitement avec le marchand. Un homme arriva sans un bruit, la bousculant par maladresse avant de se reculer. Mais quelques secondes plus tard, la foule se recula brusquement autour de nous, laissant ma mère s'écrouler sur le sol... les mains recouvertes de sang. Je me retournais en vitesse, observant l'agresseur qui faisait disparaître l'arme du crime dans sa cape nouée autour de son corps. Personne ne semblait l'avoir vu faire, même moi, je n'avais pas réellement vu la scène. Les spectateurs s'agitaient autour de nous, criant, hurlant, murmurant... Je m'écroulais aux côtés de ma mère, prenant sa main dans la mienne, en l'observant avec inquiétude. Du sang s'écoulait de sa bouche, tandis que son regard restait fixé sur l'inconnu qui l'observait en silence. Quelques personnes s'infiltraient dans la bulle pour repartir aussi vite, nous cachant l'homme. En l'espace d'une seconde, le visage de l'agresseur changea. L'homme d'âge mûr se transforma en vieille femme... Avais-je rêvé ? Non.. Impossible... Était-il un... serviteur du Dieu Multiface ? C'était sans doute la seule explication. Qui pouvait lui en vouloir au point d'engager un sans-visage pour la tuer ? Pourquoi ? ... La vieille femme se retourna sans un mot, disparaissant dans la foule tandis que j'espérais vainement que quelqu'un puisse sauver la mère. Avec mes mains, j'appuyais sur sa blessure, essayant de contenir le saignement pendant qu'elle me murmurait ses derniers mots.
- "Retrouves ton frère Chryseis, il prendra soin de toi. Trouve ta voie dans ce vaste monde, ne cherche pas à me venger... C'est inutile, tu ne gagneras pas face aux serviteurs du Dieu Multifaces. Tu as du potentiel.. du caractère, ne le gâche pas."
Les larmes coulèrent sur mon visage, j'étais impuissante... incapable de la sauver d'une mort imminente. Elle succomba lentement à ses blessures, souffrant en silence tandis que mon coeur se brisait. Lorsqu'elle rendit son dernier souffle, un homme de la foule m'aida à porter son corps jusqu'à notre maison, me permettant de prendre soin d'elle jusqu'au retour de Syren.
Seuls, livrés à nous-même dans cette immense citée, Syren m'emporta dans sa vie de spadassin nocturne. Chaque soir, j'observe Syren combattre des adversaires plus ou moins valeureux et honorables, des bretteurs, des danseurs d'eau... toutes sortes de combattants attirés par l'adrénaline et l'argent. Nous mangeons à notre faim, et nous rentrons pour la nuit à la maison afin de dormir avec un toit au-dessus de la tête. La journée, Syren m'entraîne sur la plage le long d'un Canal, afin de me préparer pour devenir également une spadassin. Je me découvre une passion pour le maniement de l'épée, me prenant à rêver d'aventures épiques. Néanmoins, les rêves ne sont que des rêves, et moi... Je dois grandir pour trouver mon chemin sur ce vaste continent.
Je continue de grandir, deux années se sont écoulées depuis la mort de notre mère. Je suis devenue une jeune adolescente intrépide, courant les rues la journée à la recherche de quelques larcins à mener. À la nuit tombée, je me transforme en spadassin, livrant des duels palpitants contre des danseurs d'eau. Mon frère Syren s'était fait une petite renommée en ville, il espérait l'utiliser pour se faire engager comme soldat dans la garde de la cité. Mais à vouloir trop en faire, il a trouvé plus fort que lui... C'était il y a quelques semaines, il faisait le malin après avoir remporté un combat contre un danseur d'eau très populaire auprès de la "jante féminine". Ce fut à ce moment que débarqua un nouvel adversaire, un spadassin d'âge mûr assez bien équipé en comparaison de Syren. Le combat ne fut ni long, ni rapide, mais les coups étaient bien vrais. L'affrontement prit fin lorsque le spadassin fut déclaré vainqueur face aux blessures sanglantes qu'il avait infligé à Syren, une à l'estomac, une au bras droit et une dans le dos. J'étais penchée au-dessus de mon frère, essayant tant bien que mal de compresser le saignement de son estomac, mais rien à faire... Sa main gauche venait se perdre dans mes longues mèches brunes, captant ainsi mon attention par ce geste.
- "N'abrège pas mes souffrances en m'emmenant à la Demeure du Noir et du Blanc. Les sans-visages ont tué notre mère, je refuse de leur offrir mon visage... Tu es une bonne bretteuse, tu pourrais rejoindre la garde... Non... Rejoins Nilianna à Pentos, éloigne-toi du danger."
- "Mais tu vas souffrir, j'ignore comment te guérir... Je n'ai pas encore trouvé ma voie dans ce monde, mais ma destinée n'est pas à Pentos, je le sais."
- "Bien, c'est ton choix... J'ai eu une belle vie à tes côtés, Chryseis. Je n'ai pas de regrets, même si... J'aurais préféré mourir plus tard, je suis désolé de t'abandonner si tôt...Valar Morghulis."
- "Ne t'excuses pas mon frère... Valar dohaeris..."
Après quelques minutes de silence, je me décidais à fermer lentement les yeux de mon frère, le laissant partir dans l'autre monde. Les spectateurs se sont éclipsés, seuls quelques bretteurs sont encore là, pour lui rendre un dernier hommage silencieux. Ma vie ne sera plus la même sans lui, je n'ai maintenant plus aucune famille ici, à Braavos.
La vie continue, sans jamais s'arrêter. Rien ne saurait ralentir l'écoulement du sable du temps, rien, ni personne. Nous sommes en l'An -127, j'ai maintenant 15 ans. Dans certaines cités, je suis déjà considérée comme une adulte. Je suis une jeune femme, plus une enfant. Je mène toujours une vie double, une voleuse et une spadassin. Mais aujourd'hui, une spectatrice assez particulière observe mon combat contre un jeune danseur de l'eau. Ses vêtements sont rouges, entièrement rouges. Sa peau est légèrement mâte, ses longues mèches brunes sont coiffées en arrière et aucune couleur ne détonne de cet ensemble. Une prêtresse rouge, je crois. Je peux sentir son regard insistant sur mon dos, c'est assez... déconcertant. Elle ne semble guère intéressée par mon adversaire, son regard de braise reste fixé sur moi. Je me reconcentre sur mon adversaire, lui assenant un coup sur le bras avec le plat de mon épée. D'un rapidement mouvement, il s'éloigne de moi pour reprendre son calme. Mon adversaire manque d'expérience, il perd facilement sa concentration, au détriment de sa survie. Je n'a jamais pris plaisir à tuer des innocents, seulement les spadassins les plus hautains et vulgaires. Les jeunes danseurs de l'eau sont parfois impétueux, arrogants, mais terriblement mignon lorsqu'ils sont pris au dépourvus. Ce combat s'éternise sans vainqueur, je me retiens ma force pour ne pas blesser mon adversaire, tandis qu'il ne semble pas non plus vouloir faire couler mon sang. Derrière nous, la foule commence à se dissiper, les gardes de la cité chassent la foule.
- "Allez dégagez ! Battez-vous ailleurs, vous gênez la circulation."
Nous rangeons nos épées dans leur fourreau, nous observant en silence. Un sourire déçu orne mes lèvres, ce qui fait également sourire mon adversaire. Le jeune homme se dirige vers moi, débutant la discussion.
- "Et si nous allions prendre un verre ? C'est ma tournée."
- "Pourquoi pas, allons-y, je meurs de soif."
J'offre un sourire amicale au jeune d'homme qui semble avoir mon âge, puis il m'indique la route d'un geste du bras. Avant de le suivre, je lance un regard en arrière vers la Prêtresse Rouge. Sans un mot, elle s'avance d'un pas fluide jusqu'à moi, ancrant son regard dans le mien.
- "J'ai beaucoup entendu parler de vous, Chryseis. Votre réputation de spadassin grandi de jour en jour. Je me nomme Helysa, prêtresse au temple du Maître de la Lumière. J'aimerai vous inviter à venir me rencontrer au Temple, viendrez vous ?"
- "Au Temple sur l'île des Dieux ?"
- "Oui. J'aimerai vous faire une proposition, je pense que vous avez du potentiel. Retrouvez-y moi demain."
Aussitôt finis, elle s'en alla à travers la foule, disparaissant à l'angle d'une rue. J'observais avec curiosité son départ, ses mots hantaient mon esprit. Le danseur de l'eau capta de nouveau mon attention, il semblait curieux de cette rencontre entre la prêtresse et moi. Je secouais doucement la tête, entamant la marche vers ce fameux verre de bière qui m'attend quelque part dans une taverne.
Le lendemain matin, je me réveillais aux aurores avec le lever du soleil. La curiosité dévorait mon esprit, je voulais ardemment connaître la proposition que voulait me faire la prêtresse de R'hllor. Je m'habillai rapidement, puis j'emportais mon épée avec moi pour me mettre en route vers l'île des Dieux. Le trajet en barque me sembla incroyablement long, la brume matinale recouvrait les canaux de la cité. Lorsque je posai le pied à terre, la brume recouvrait encore les rues de l'île des Dieux, rendant mon cheminement plus difficile. Je laissais mon instinct et mes souvenirs me guider, chercher les flammes d'un brasier à travers l'opaque brume.
Mes pas me guidèrent finalement jusqu'à l'entrée du Temple, dont les multiples brasiers ardents éclairaient les colonnes en pierre. L'édifice semblait dater de plusieurs siècles déjà, un immense brasier surplombait le temple depuis la toiture. Je m'avançais lentement à l'intérieur du hall, observant les sculptures en pierre décorant ce temple aux éclats orangés. La prêtresse Helysa se présenta à moi avec un sourire accueillant, elle m'invita d'un geste à la suivre dans les couloirs. Elle me guidait dans un dédale de couloirs et de salles merveilleuses, me faisant visiter ce temple dédié au maître de la lumière. De temps à autre, elle m'expliquait l'utilité de chaque salle, et de certains de ses objets. Au détour d'un couloir bordant un cloître, nous observâmes un groupe d'adolescents et de jeunes adultes entrain de s'entraîner au maniement de l'épée et de la lance.
- "Ces jeunes personnes s'entraînent pour rejoindre les gardiens de la Main Ardente à Volantis."
- "Est-ce pour ça... que vous m'avez invité à venir ici ?"
- "Non, le maître de la lumière à d'autres projets pour toi."
- "Vous faites beaucoup de mystères. Pourquoi ne pas simplement m'expliquer dès maintenant ?"
- "Allons dans la prochaine salle."
Helysa me guida vers une petite salle composée de bancs entourant un brasero. L'atmosphère était chaude, mais sans être étouffante. Elle se posta devant le brasier, observant les flammes dans un silence légèrement inquiétant. Elle ne tourna la tête vers moi qu'après de longues secondes, un sourire réconfortant sur le visage.
- "Le maître de la Lumière souhaite vous voir rejoindre ses rangs, une menace plane sur notre monde. Nous avons besoin de bras armés pour combattre les ténèbres qui s'avancent dans le plus grand secret."
- "Sans vouloir vous vexer... Je suis persuadée que la plupart des prêtres disent la même chose à chaque personne à embrigader."
- "C'est vrai, mais sont-ils capable de te convaincre des pouvoirs de leur dieu ? Laisse-moi te montrer les pouvoirs du Maître de la Lumière."
Lorsque je suis sortie du temple, je me sentais totalement convaincue... J'ignore comment, ou pourquoi.. Mais la Prêtresse avait réussi à me convaincre que le culte de R'hllor n'était pas une religion de fanatiques. Je l'ai vu lire dans les flammes... me raconter des événements de mon passé.. Comme la mort de ma mère, le mariage de ma sœur aînée et le dernier combat de mon frère. Elle a pris le temps de me montrer comment vivent les acolytes, les prêtres et chaque membre de ce rouage. Helysa m'a rassuré en m'expliquant en détails les étapes de la formation que je suivrai pour devenir une guerrière de R'hllor. Je me sens très... enthousiaste à l'idée d'apprendre toutes ces choses... Je vais continuer à me battre, mais aussi apprendre cette magie qu'ils utilisent. Je sais que je ne suis pas destinée à être une prêcheuse qui sermonnera les foules, non, je serai bien plus libre !
La première face de ma formation s'étalonna sur 2 années passées à Braavos. Deux longues années couronnées par une nouvelle étape qui marquera le début une vie d'aventure. Aujourd'hui, je vais quitter Braavos pour découvrir le reste de cet immense continent qu'est Essos. Un prêtre nommé Illar est venu me rechercher pour faire de moi son acolyte, nous allons prendre la route d'ici une petite heure.
J'accroche une selle sur le dos de ma jument, puis je noue quelques sacoches contenant mes affaires. Dans ces sacs, se trouvent toutes mes affaires, quelques vêtements, une paire de chaussures, un couchage, une trousse de toilette, des rations, de l'argent, mon épée, et quelques autres choses. J'observe du coin de l'oeil mon mentor, Illar, qui s'occupe de son cheval dans un coin de l'écurie. Cet homme semble... un peu étrange. Il marmonne tout seul, il ne porte pas la tenue habituelle des prêtres, et il ressemble d'avantage à un vieux mercenaire qu'à un prêtre au service du Maître de la Lumière. En voyant mon mentor grimper sur son cheval, je décide de faire de même pour le suivre dans la cours intérieure. C'est sans doute l'heure du départ, Helysa est présente pour nous souhaiter un bon voyage. D'après quelques acolytes, c'est elle qui a choisis Illar pour être mon mentor. C'est en voyant l'épée attachée sur le flanc de son cheval, que je me rends compte qu'il est certainement le meilleur prêtre pour me former. J'ai vu beaucoup de prêtres et d'acolytes passer au temple de Braavos, très peu d'entre eux étaient armés. C'est maintenant à notre tour de faire la route jusqu'aux nombreux temples clairsemés à travers Essos. Nous allons faire un itinéraire bien précis, voyageant jusqu'à la cité de Pentos puis Myr, Tyrosh, Lys et enfin Volantis. Quelques arrêts sont également prévus pour Selhorys, une ville dirigée par la cité de Volantis, ainsi qu'à Qohor la cité de la Chèvre Noir. Nous passerons plusieurs mois dans chaque cité, le temps d'y être formée en fonction des compétences qu'ils peuvent m'y apprendre.
En arrivant à Pentos après plusieurs semaines de cheval, j'ai pu découvrir l'architecture unique de cette cité. Les maisons autour du port possèdent des toitures tuilées serrées, rendant la vue très pittoresque. Les demeures des plus riches sont pourvues de hautes murailles de briques, surmontées de piques en fer, ainsi que de nombreuses tours dont j'ignore la réelle utilité. Ces hommes très fortunés font garder leurs demeures par des soldats Immaculés, des soldats-esclaves vendus par les cités de la Baie des Serfs. Les hommes Pentoshis portent des barbes fourchues et colorées à l'aide de teintures vives, ce que je trouve très originale ! Les pièces de monnaie sont frappées avec l'image du Temple de R'hllor de la cité, preuve de la foi de cette cité envers le Maître de la Lumière. Sur les marchés, on trouve beaucoup de tissu locaux, des épices, des fruits, des légumes et des vins pâles ambrés. Néanmoins, je n'oublie pas que dans cette cité réside également ma soeur Nilianna, que je n'ai pas revu depuis plusieurs années. Malgré un emploi du temps serré, je prends le temps de rendre visite à ma soeur et son époux, pour prendre de leurs nouvelles. Je ne reste guère longtemps auprès d'eux, tout juste quelques heures car je dois me rendre au Temple de la cité pour me présenter au Grand Prêtre référent. Je débute l'entraînement de la compétence la plus difficile, lire dans les flammes. Comme Illar me l'explique, apprendre à lire dans les flammes nécessite un entraînement long de plusieurs années. Le feu danse sans cesse, rendant la lecture difficile car il faut discerner les formes et les images. La seconde difficulté réside en chaque individu, il est presque impossible de différencier un événement déjà passé d'un évènement du futur. Les flammes ne mentent pas, mais celui qui lit peut se tromper. On peut facilement confondre une prophétie et un avertissement envoyé par le Maître de la Lumière. La lecture nécessite d'être neutre, de mettre de côté nos émotions et l'environnement dans lequel on se trouve. On peut facilement s'égarer dans la lecture, et voir ce que le veut plutôt que de voir le véritable message du Maître.
Après 3 mois passés à Pentos pour un entraînement très rigoureux, nous reprenons notre voyage. La route entre Pentos et Myr est pleine de belles surprises. La vue est splendide, l'endroit est garni de vergers et de champs à pertes de vue. La nature est bien présente sur plusieurs lieux à la ronde, de quoi étouffer la légère chaleur de la journée. Plusieurs semaines de cheval nous attendent avant d'arriver à Myr, que c'est ennuyeux d'être à cheval toute la journée !
La cité de Myr est tout aussi belle que Pentos, ces marchés vendent les tissus colorés à base de laine qui font leur renommer, ainsi que de la dentelle si douce et délicate. Comme les autres cités du littoral, Myr est célèbre pour ses vins uniques, les vins poivrés, les vins à la robe vert pâle et aussi les vins de feu surnommés les « feuvins ». Au coin d'une rue, on peut même observer des artisans verriers entrain de façonner une sculpture de verre transparent. J'ai entendu dire, que la maîtrise du verre transparent est rare, même sur les autres continents. Mais notre présence n'est pas pour observer les marchés de la cité. Maître Illar souhaite me voir gagner en compétences d'épéiste, mais nous attendrons notre voyage à Tyrosh pour nous entraîner contre les spadassins locaux. Nous visitons les forgerons de la ville pour acheter une fameuse arbalète capable de tirer trois carreaux simultanément. Nous passons également dans un bâtiment destiné aux mestres locaux pour apprendre à confectionner le "Feu de Myr", un onguent couramment utilisé pour désinfecter et traiter les petites entailles, provoquant une sensation de brûlure au patient. Nous remplissons un gros bocal de matière première, c'est toujours utile ! Mais nous n'avons guère plus de temps à perdre dans les rues de cette cité, une visite au temple s'impose.
Sur place, les prêtres m'enseignent la prière de l'Ultime Baiser, un rituel mortuaire pratiqué par les prêtres sur les serviteurs du Maître après leur mort. Si le Maître de la Lumière le souhaite, la flamme du rituel est censée ramener le mort à la vie, lui ôtant toutefois une petite partie de son humanité. Revenir à la vie est considéré comme une preuve que le maître de la Lumière a encore des projets pour le miraculé. Je participe à 3 prières de l'Ultime Baiser. Lors des deux premiers, je ne suis qu'une simple spectatrice chargée d'apprendre en observant. Les deux victimes ne seront pas bénies par la flamme du Maître, ils resteront à ses côtés dans la mort. Mais lors de la troisième prière, je suis la principale actrice de cette cérémonie. Comme le veut la tradition, je remplis ma bouche de feu pour insuffler la flamme du Maître en apposant ma bouche sur la bouche du mort. Ce n'est pas réellement un baiser, il n'en a que l'apparence. La flamme se répand depuis sa gorge vers son coeur, ses poumons, son âme... puis il rouvre les yeux. Le souffle de vie s'engouffre violemment, ranimant le miraculé avec douleur. Je garde à l'esprit que cette prière est une sorte d'appel au Maître de la Lumière, un moyen de lui permettre de communiquer sa volonté. Je ne suis qu'un outil sans pouvoir face à la mort.
Après ces quelques mois à Myr, nous reprenons la route pour nous diriger vers Tyrosh, la cité en bordure des Degrés de Pierre et des Terres Disputées. Ancien avant-poste militaire, Tyrosh a su se développer pour devenir une puissance économique vivant du commerce d'exportation d'Essos vers Westeros, et du mercenariat.
La cité de Tyrosh est également originale, elle abrite un temple de dieu Trios, une divinité à trois têtes qui possède également un temple à Braavos. D'après mes connaissances, la première tête dévorerait les mourants, et de la troisième sortirait des ressuscités, tandis que de la seconde.... Hum, je ne sais pas. Comme à Pentos, les habitants de Tyrosh portent des barbes bifides ou trifides, mais aussi des moustaches colorées avec des teintes vives. Au détour d'une boutique, j'achète quelques pâtisseries locales nommées doigts d'épice, ainsi qu'une bonne bouteille d'alcool distillé. Autant profiter des bonnes choses ! Au détour du port, je peux même apercevoir la célèbre Tour Sanglante. Le Temple Rouge est également impressionnant, mais sans doute moins que celui de Volantis vers lequel je me dirige à travers ce voyage. Le lendemain, nous commençons mon entraînement martiale, Illar paie quelques bons mercenaires pour m'enseigner leurs techniques, m'entraîner et me prodiguer quelques bons conseils. J'apprécie la compagnie de ces hommes, il a choisi des pointures dans le domaine, de véritables professionnels. Ils sont sérieux, calmes, raisonnables, ils n'ont rien de l'image qu'on peut se faire... d'hommes violents portés sur la bouteille. En réalité, ils sont un peu bavards auprès des femmes, ils aiment charmer et plaire, et raconter leurs histoires dans les bras d'une femme avec une choppe de bière. Ils m'ont raconté des anecdotes sur leurs nombreux voyages et aventures, j'ai pris plaisir à écouter pour en tirer quelques leçons.
Au détour d'une soirée arrosée, alors que Maître Illar était déjà parti se coucher, je me suis laissée tentée par les bras et le corps robuste du plus jeune et attrayant de nos mercenaire. Je n'étais plus une enfant, j'étais maintenant une jeune femme avec des désirs, et il était temps pour moi de profiter du talent d'un homme expérimenté. Ses longs cheveux blonds comme le blé étaient lisses et bien coiffés, j'aimais y passer mes doigts tandis que ses yeux noisette pétillant plongeaient dans mon regard. Il avait 30 ans, tandis que moi, j'en avais tout juste 18. Mais ce soir-là, personne n'était présent pour nous arrêter, au contraire, l'alcool nous encourageait à monter dans sa chambre.
La cité insulaire de Lys est sans doute la plus agréable de toute ! D'après mes observations, la plupart des habitants ont les yeux bleus, les cheveux blancs-blonds et la peau lisse et pâle. Je me sens un peu étrangère au milieu de ces gens, mes cheveux bruns et mes yeux verts détonent un peu. Comme je suis accompagnée de Illar, les portes des bordels ne s'ouvreront pas pour moi. Une certaine curiosité s'empare de moi en voyant toutes ces femmes aux courbes voluptueuses et aux charmes qui ravissent les sens. Je n'ai jamais été intéressée par les femmes, mais tous ces voyages m'ont ouvert l'esprit. Je ne serai pas contre quelques nouvelles expériences. Sans doute prendrais-je le temps de revenir à Lys lorsque j'aurai terminé ma formation. D'ailleurs, les pièces de monnaie de la cité sont de forme ovale, avec la représentation d'une femme nue, la déesse de l'amour. Comme une sage acolyte, je préfère me rendre auprès des alchimistes experts dans la création de poisons, à leurs côtés, je compte bien apprendre quelques techniques qui pourraient m'être un jour bien utiles.
Lorsque je me rends au temple Rouge, j'y suis plutôt bien accueilli. La prêtresse qui se chargera de moi compte m'apprendre à résister aux poisons, une capacité nécessaire pour déjouer les dangers. Je suis consciente de l'utilité d'une telle capacité, même si j'ignore si celle-ci me sera vraiment utile un jour. Cet entraînement s'annonce pénible, peut-être même inconfortable ou douloureux.
Nous voilà enfin à Volantis ! Le voyage en bateau n'a guère été long depuis Lys, seulement une poignée de jours. L'Antique Volantis est la cité la plus ancienne de toutes les cités libres. Située à l'embouchure de la Rhoyne, à l'Ouest des Contrées de l'été constant et des ruines de l'ancienne Valyria. Les rumeurs disent que la rade du port est plus grande que la cité de Braavos toute entière, ce qui semble plutôt vrai. La monnaie locale est une pièce portant une couronne au revers, et une tête-de-mort à l'avers. L'essentiel des habitants de la cité semblent êtres des esclaves achetés aux cités de la Baie des Serfs, tous tatoués pour différencier leur fonction... Une larme, des rayures de tigre, une mouche, une flamme rouge, une tête de cheval... Je n'apprécie pas cette vision... À vrai dire, cette vision déprécie la cité dans mon estime, je n'approuve pas l'esclavage pratiqué dans les cités d'Essos. À Braavos, l'esclavage y est interdit, c'est une conviction que j'apprécie, qui provient des origines de la fondation de la cité. Je me dirige avec Illar vers le temple Rouge de la cité, il se trouve près du Long Pont, sur une immense plaza. Sa structure est faite de colonnes, d'arc-boutants, de ponts, de dômes et de tours qui fondent les uns dans les autres. Les couleurs rouge, jaune, or et orange sont d'une grande beauté, et l'architecture du bâtiment rappel un immense brasier pétrifier. Le temple est plus imposant que tous les autres à travers le monde, après tout, il abrite le Grand Prêtre, la Flamme de la Vérité, la Lumière de Sagesse, le Premier Servant du Maître de la Lumière.
Maître Illar et moi-même rejoignons le temple pour nous présenter aux prêtres qui m'enseigneront leur savoir pour les semaines à venir. La prêtresse qui se présente à moi m'enseignera comment donner vie à une ombre capable de tuer quelqu'un. J'ignore pourquoi, mais je suis un peu mal à l'aise. La femme qui semble assez jeune m'enseigna cette technique assez... originale. Je crois que je me passerai d'utiliser cette technique, elle est très... malaisante, contraignante.
Nous reprenons la route pour suivre le fleuve de la Rhoyne pour remonter vers le Nord en direction de Norvos. Nous séjournons dans les nombreux bourgs fortifiés sous la tutelle de Volantis, come Volon Therys, Valysar, et Selhorys. Cette dernière possède un temple rouge, nous obligeant à nous y rendre pour quelques jours. C'est là-bas que l'on m'enseigne l'Histoire du peuple Rhoynar et de sa guerre contre Valyria.
En cours de route, nous visitons les villes bordant le fleuve, ainsi que les ruines Rhoynars, comme Chroyane, Sar Mell, Sarhoy, Ny Sar, Ghoyan Drohe et plus tard Ar Noy lorsque nous voyagerons vers Qohor. Chroyane est l'ancienne capitale des Rhoynars, on peut encore admirer les ruines colossales de l'ancien Palais de l'Amour, appelé désormais le Palais du Chagrin. La région est brumeuse, d'un brouillard opaque et lourd. Le nord du fleuve est envahi de nombreux pirates, qui échappent aux hommes de pierre qui résident aux alentours proche de la cité en ruines. Plus au nord, Ny Sar accueillait, d'après la légende le palais de la Princesse Nyméria, aujourd'hui en ruines. Les vestiges des coupoles et des tours colossales du palais dominent toujours des rangées d'arches et de débris recouverts de mousse. Les seuls habitants de ces ruines sont des tortues, qui occupent le port. Ghoyan Drohe porte toujours les stigmates de l'attaque des dragons lors de la guerre qui envoya les Rhoynars en exil. Maintenant, la cité est recouverte de roseaux et de mares d'eaux stagnantes, un milieu idéal pour les mouches. À l'écart de ces ruines, quelques poignées d'habitants cultivent encore des lopins de terre, admirant les ruines de cette cité.
La cité de Norvos est de loin la plus petite des 9 cités libres. La cité se situe dans une région de collines, au sud de Lorath sur l'ancienne route Valyrienne qui relie Pentos à Qohor. La cité se partage entre la ville haute bâtie sur une falaise, et la ville basse située trois cents pieds en contrebas, sur la rive. Un immense escalier relie les deux parties, appelé "les marches de la Pécheresse". Le Haut Norvos abrite le temple-forteresse des prêtres à barbe et la vieille noblesse de la cité. Le climat y est extrême, avec des vents violents et une très grande amplitude de température entre les saisons. La vie de la cité semble rythmée par d'incessantes prières, un vrai calvaire ! C'est en voyant ces pauvres gens que j'ai réalisé que le Maître de la Lumière n'est heureusement pas un dieu envahissant. Nous ne sommes pas restés longtemps en ville, la cité nous mettait un peu mal à l'aise.
Nous avons repris la route vers Lorath, un archipel composé d'une île principale, de deux plus petites, et d'une vingtaine d'îlots inhabités. La cité de Lorath détonne complètement des autres cités libres, ses bâtiments et ses temples sont accrochés aux rochers battus par des tempêtes. La mer autour des îles regorge de poissons, d'animaux ou de monstres marins comme des léviathans. Nous avons visité les immenses labyrinthes de l'île, laissés là par un ancien peuple aujourd'hui disparus. Sur l'île de Lorassyon se trouve le plus grand des labyrinthes, il couvre une grande partie de l'île sur quatre niveaux, jusqu'à cents-pieds sous le niveau de la mer. Avec maître Illar, nous avons visité chaque niveau dans l'espoir d'y trouver quelque chose, des secrets, des compétences, des artefacts magiques. Nous avons étudié l'architecture en pierre et les nombreux squelettes des constructeurs et des pilleurs. Mais aucun secret n'a été découvert.
Nous avons repris notre route, voyageant vers la cité libre de Qohor, aussi nommé la « porte de l'Orient ». Comme le dit la rumeur, Qohor est bien la « ville des Sorciers », le peuple y vénère la Chèvre Noire, que nous considérons comme un avatar du dieu Multiface. Nous avons visité l'immense forêt de la cité, qui regorge de richesses naturelles. Nous sommes également passés faire un tour près des forges locales, réputées pour leurs armes particulièrement belles et fines, et qui savent dit-on, travailler l'acier Valyrien. Maître Illar semble être un amateur d'épées, il s'y connait vraiment beaucoup. J'écoute avec attention ses conseils sur les épées qu'il examine, il est capable de juger une épée sur ses courbes, son poids, ses matériaux. C'est assez impressionnant. Nous avons assisté de loin à une cérémonie sacrificielle, les prêtres encapuchonnés ont sacrifié quelques animaux pour la Chèvre Noire. J'ai entendu dire parmi la foule, que lors des jours sacrés, ils font des sacrifices humains, d'esclaves ou de condamnés. Et qu'en temps de crise, les familles nobles de la cité donnent leurs propres enfants. Cette pratique me donne des frissons, je ne peux pas croire que des gens soient assez fervent pour sacrifier leurs enfants. Même le Maître de la Lumière n'exige pas de sacrifices, ce n'est pas son genre, n'est-ce pas ?
Notre périple à l'Ouest d'Essos nous conduit toujours plus loin vers la limite bordant la mer Dothrakis. Maître Illar semble vouloir visiter quelques dernières destinations avant de reprendre la route de Volantis. Ces quatre dernières années sont passées à une vitesse folle, nous avons rencontré beaucoup de gens, parcourus des milliers de kilomètres... Mais un voyage jusqu'aux cités de Sarnor, Vaes Khadokh anciennement nommé Essaria puis l'île d'Ibben nous attend.
La fin de cette cinquième année de voyage clôt mon apprentissage aux côtés de Maître Illar, il n'a plus rien à m'apprendre. Une certaine complicité s'est développé entre nous, nos passions communes pour les voyages, les armes, les combats et l'exploration de ruines nous ont permit de nous entendre. Je sais que ma vie aurait sans aucun doute été très différente si un autre prêtre m'avait formé. Contrairement à Illar, certains prêtres ne connaissent que les temples et les discours populaires, ou même simplement le faste des cours royales. Notre retour à Volantis marque un nouveau début, un nouveau voyage m'attends, seule. La cérémonie qui symbolise mon changement de statut est simple, sans fioritures, mais tout de même très importante. Illar m'a offert une épée, une épée très importante, léguée d'un apprenti à l'autre depuis quelques générations. Le cadeau me va droit au coeur, j'en prendrai le plus grand soin.
Je ne reste que quelques jours à Volantis, le temps de me reposer, de faire mes adieux à Illar et de prendre connaissance d'une mission que le Maître de la Lumière me donne par le biais de la Grande Prêtresse. Cap à l'Est ! J'enfourche ma jument Nissa, après avoir rempli mes sacoches de vêtements neufs et de provisions.
Le Maître de la Lumière m'a donné une curieuse mission, celle de parcourir l'Est d'Essos. J'avais déjà songé à étendre mes horizons, quitter la zone des cités libres pour m'aventurer plus à l'Est, puis au delà des montagnes. J'ai entendu parler d'un désert froid, d'un Empire nommé Yi-Ti ou les gens ont les yeux en amande. J'ai entendu parler de toutes ces régions dans l'Est, celles qui vont plus loin que la mer Dothrakis. J'ai tellement hâte de m'y rendre ! Mais d'ici là, je dois profiter des nouveaux lieux qui s'offrent à moi. La Baie des serfs me tend les bras, les cités esclavagistes, Meereen, Yunkai, Astapor. Mon trajet est déjà planifié, après avoir visité ces trois cités, je compte me rendre sur les terres de l'Ancienne Ghis, dans la région de Lhazar pour y rencontrer les peuples qui subissent les Dothrakis, dans le désert rouge pour explorer les ruines des anciennes cités détruits par les Khals, puis rejoindre Qarth pour enquêter sur les secrets occultes. Ensuite, je remonterai vers la mer Dothraki pour nouer des relations amicales avec eux, pour rejoindre ensuite Vaes Dothrak, la capitale sacrée de cet immense peuple nomade. J'irai visiter cette ville, puis je me dirigerai vers la forêt des Ifeqevron pour la traverser jusqu'à la colonie d'Ibben. De là, je prendrai un navire pour accoster vers la bordure de la Mer de Sable pour ensuite traverser le Chenal des Léviathans jusqu'aux plaines de Jogos Nhai qui me mèneront à la Mer Saignante. Je borderai la mer Sanglante jusqu'à sud pour rejoindre la limite entre le Yi-Ti et le désert gris, un désert réputé glacial délimité par Cinq Forts légendaires. La légende raconte que ces immenses murs veillent sur l'Empire du Yi-Ti depuis la Longue Nuit pour repousser le Lion de la Nuit et ses démons. Après ce long périple, je visiterai le Yi-Ti, puis je prendrai un navire à Yin qui me conduira jusqu'à Myr en passant par Faros, Sothoryos, la Nouvelle-Ghis puis Lys. J'ai en tête de réaliser quelques projets avant de rejoindre Myr.
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7 ans plus tard :
Je m'étire avec bonheur après cette nuit mouvementée. La pièce est baignée d'un rayon de soleil matinale, le lit à baldaquin est recouvert d'une couverture en bazar tandis qu'une odeur de sueur baigne la pièce. Je me redresse lentement, observant la chambre avant de poser mon regard sur ma partenaire. Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je palpe avec fermeté l'une de ses fesses, venant déposer un baiser sur son épaule.
- "Merci pour la nuit, je te laisse un pourboire sur la table de chevet."
Je bascule la couverture pour sortir du lit, attrapant un à un mes vêtements éparpillés dans la chambre. Je me rhabille sans un mot, rangeant mes affaires avant de quitter la chambre que j'ai loué pour la nuit dans un bordel de la cité de Lys. De nombreuses années se sont écoulés depuis que j'ai quitté Volantis, bientôt 8 ans pour être exacte. J'ai écopé de quelques cicatrices en cours de route, dont une griffure sur la pommette gauche. J'ai approché de trop près quelques créatures et personnes peu recommandables, mais toutes ont terminé tranché sur le fil de mon épée. J'attrape les rênes de Nissa, ma jument, pour la conduire à travers les rues de la cité. Je dois faire le plein de quelques produits et substances avant de prendre notre navire pour rejoindre Myr.
Le voyage entre Lys et Myr est long de plus de 2 semaines. Nissa et moi sommes ravis d'arriver à terre, je lui offre une balade à l'extérieur de la ville avant de rejoindre le temple. Lorsque j'arrive, une prêtresse m'accueille pour me donner une petite chambre disponible dans une aile du temple. Je vais rester quelques mois, le temps de rattraper mon retard sur l'actualité du monde.
Durant ces quelques mois, je visite un peu plus la ville, essayant de mettre en place un semblant de vie quotidienne. Je me trouve quelques compagnons de beuverie dans les tavernes, des personnes intéressées par mes récits de voyages. Mais depuis mon arrivée, d'étranges visions sont lisibles dans les flammes. Je revois encore et encore les mêmes scènes, l'apparition de monstres dans divers endroits que je ne reconnais pas. Mais je vois aussi un visage encapuchonné traversant les colonnes du temple de Myr. Si d'autres prêtres peuvent également voir les monstres dans les flammes, je suis la seule à voir l'homme encapuchonné.
Le temps avançait sans jamais s'arrêter, j'écoutais distraitement l'actualité au sujet des agissements de l'Ordre Ardent en ville. J'ai entendu qu'Alder Serad, le grand chef de l'Ordre, s'était converti à la fois de R'hllor sur demande du souverain de Myr, en échange de terres. Je n'aurai jamais cru que l'Ordre s'abaisserait à se vendre de la sorte. J'ai l'impression qu'il s'y trame quelque chose, j'ai même entendu dire qu'ils avaient envoyé des missives à Westeros. Je claque mon verre sur la table, attrapant ma veste avant de quitter la taverne.
J'ai un préssentiment depuis quelque temps, une sorte de noeud dans l'estomac qui m'encourage à regagner le temple. Je traverse les rues de la cité, marchant rapidement en suivant mon instinct. Au détour d'un brasero dans l'ombre du coucher de soleil, je relis la même scène dans les flammes. Un homme, encapuchonné qui traverse le temple, avec des vêtements... marrons, ou rouge. Je remonte les marches menant vers le hall du temple, ne croisant personne sur ma route. Les braseros éclairent l'immense couloir central menant vers une grande statue de flamme. Alors que je m'y engouffre, une silhouette apparaît à l'autre bout... Une silhouette encapuchonnée. Je continue d'avancer en regardant droit devant moi, avançant petit à petit vers la silhouette. Je laisse celle-ci me dépasser, afin de retourner rapidement pour l'attraper par le bras. Sa capuche tombe, me laissant voir son visage. L'individu ne ressemble pas à un prêtre rouge, l'inquiétude déforme son visage. Un instant de flottement plus tard, il arrache son bras de mon emprise, me dévoilant au passage un tatouage en forme de serpent. Je fronce les sourcils car ce n'est pas la première fois que je vois ce tatouage. L'homme commence à s'enfuir, ce qui m'oblige à courir pour le rattraper. Je me jette sur lui, le plaquant durement au sol. Je lui attrape les bras pour le maintenir contre le sol, mais celui-ci commence à convulser. Je le retourne face à moi, essayant de comprendre ce qu'il lui arrive. Mais en quelques minutes, l'étranger décède devant moi, bavant une substance blanchâtre. J'en déduis qu'il s'est sans doute empoisonné pour m'échapper... C'est vraiment un acte désespéré, qui prouve une forme de culpabilité. Je dois le ramener auprès des autres prêtres pour faire un rapport sur cet incident.
Quelques semaines plus tard, fin de l'An -112, je quitte la cité de Myr à bord d'un navire en partance pour la Principauté de Dorne, en Westeros. J'ai lu dans les flammes que la suite de mon aventure se trouve là-bas, de l'autre côté du détroit. Une certaine impatience s'empare de moi, j'ai vraiment hâte de découvrir tous ces royaumes, ces villes, ces paysages et ces ruines qui m'attendent ! L'Ordre-Ardent est certainement déjà installé sur place, peut-être pourrais-je prendre contact avec eux ? Je n'ai pas la moindre intention de rejoindre leurs rangs, mais nous avons tout de même quelques idéaux communs, protéger le monde des dangers des forces obscures.
Le vent marin me fouette le visage, Nissa ne peut guère assister à ce spectacle depuis la cale du navire. Un nouveau vaste continent m'attend ! Je vendrai mes talents pour me faire passer pour une mercenaire, idéal pour voyager. Après tout, je ne suis pas une prêcheuse de foules, je suis une guerrière !
Sujet: Re: Chryseis Irnys - La nuit est sombre et pleine de terreur Lun 18 Jan - 9:35
Personnage très original décidément Essos à la cote en ce moment !!!
Maître du jeu
Rp's : 2456 Arrival : 11/09/2019 Faceclaim : No one
Sujet: Re: Chryseis Irnys - La nuit est sombre et pleine de terreur Dim 24 Jan - 4:29
Bienvenue
Bienvenue sur The Wild Kingdom Chryseis, quelle histoire palpitante que voici à travers tes périples tu as donné un sacré coup aux plus grandes épopées. Westeros n'a qu'à bien se tenir car tu es es validé au rang "Excellent" !