Le prix de l'honneur [Rp quête ft Chryseis & Ilyas]

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Le prix de l'honneur

La lance transperçant le soleil. Rouge sur fond de sable… Un symbole de puissance et de ralliement qui flottait au vent dans bien des camps militaire de la principauté. Ce symbole avait disparu… Le moment n'aurait pu être plus mal choisi et le moral, déjà bas, des troupes frisait les profondeurs abyssales de l’océan. Il fallait dire qu’en plus de ce symbole, bien des meurtres avaient été commis et les cadavres commençait à s’empiler. Le capitaine des troupes avait laissé une annonce ses propres investigations n’avaient absolument rien donné. Il essayait tant bien que mal de rassurer ses troupes et surtout de préparer les enterrements. Il n’attendait qu’un signe des Dieux… Et qu’on lui ramène cet étendard.

Le campement était proche d’une oasis, jusqu’à là rien d’anormale. Cependant, bien qu’à cette heure personne ne le sache, proche également de ruines enfouies sous le sable. Mais ça, encore, personne ne le savait. Tout ce que vous pouviez voir était que le moral des troupes était bas et que tous n’aimaient pas les Martell. À vous de mener votre enquête et puisse le sort vous être favorable.

Chryseis Irnys - Le prix de l'honneur

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L'oasis qui s'étale devant nous baigne dans le sable chaud de la Principauté, quelque part plus au Nord de la vieille capitale. Nous dépassons l'étendue d'eau entourée de verdure et de sable pour rejoindre un campement militaire portant les couleurs de la maison régnante. À mes côtés, le seigneur Ilyas Wyl m'accompagne pour tenter de résoudre la crise qui plane sur cet endroit.

J'ai l'habitude de fouiner, que ce soit parmi les morts ou les vivants. D'après quelques notes que le Wyl m'a fourni, nous devons rechercher un étendard, un symbole. Lorsque nous arrivons devant le campement, je suis la première à descendre de ma monture m'ayant accompagné depuis l'autre continent. Je pose pied à terre, puis je décroche de mes épées des flancs de ma jument. Je noue soigneusement mes deux accroches dans mon dos, pour que mes épées ne me gênent pas. Je doute d'avoir besoin de les dégainer aujourd'hui, mais restons prudent.

Le soleil frappe durement sur nos têtes... Le soleil est impitoyable quel que soit le continent où je vais. J'observe le campement depuis l'extérieur, balançant mon regard entre les murailles et l'intérieur du camp. Une ambiance étrange émane de cet endroit, c'est un peu calme. Je me retourne vers Ilyas Wyl, lui indiquant d'un geste de la main de passer devant moi pour ouvrir la marche.

- "Vous devriez passer devant, ça ferait mauvais genre qu'une étrangère de basse naissance ouvre la voie. Votre statut devrait vous permettre de délier quelques langues." - dis-je avec un petit sourire amicale.

J'attends que le seigneur Dornien me dépasse pour m'insérer juste derrière lui, légèrement sur son côté. À mesure que nous avançons vers les tentes les plus vastes, j'observe le campement et ses soldats. Quelques visages fermés m'indiquent que le moral ne semble pas au beau fixe en ce moment, peut-être que le capitaine de ce campement pourra nous éclairer un peu sur la situation ?

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Le prix de l'honneur [Rp quête ft Chryseis & Ilyas] Rp_ily11

Le prix de l'honneur

An -111, Mois 01, Semaine 05 ⊹ Lancehélion ⊹ Dorne

Une étrangère aux cheveux d’albâtre avec deux épées dans le dos. Il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention d’Ilyas. Une femme bien singulière, notamment par cette cicatrice mordant la chaire de joue gauche. Elle avait passé un certain temps devant le panneau des annonces de la ville, elle aurait très bien pu chercher un travail sur le marché ou bien servante, mais non, ce n’était visiblement pas son genre. Non, elle avait tous les traits d’une mercenaire et il savait que c’était cette quête qu’elle choisirait. Alors il ne perdit pas de temps en la conviant pour lui proposer de mener l’enquête avec lui sur cette histoire insidieuse. Ainsi il faisait d’une pierre, deux coups.

Ilyas n’aimait pas réellement ces étendues désertiques brûlantes, il préférait de loin les montagnes. Pour autant, il était habitué à cette chaleur implacable. D’ailleurs son accompagnatrice ne semblait pas non plus dérangée par celle-ci. Les oasis avait un charme certain et mystérieux, mais elles étaient surtout une source d’eau dans un lieu aussi hostile. Une pointe pâle dansante se dessina petit à petit jusqu’à devenir une tente. Ils étaient enfin arrivés.

Pied à terre, il laissa un des hommes s’occuper de sa monture. Les mains dans le dos, il s’avança dans le camp. Les visages des hommes ne pouvaient mentir, le moral était au plus bas. Bien sûr personne ne parlera en sa présence, toutefois, il se doutait bien que la foi envers leurs suzerains était éprouvée. La remarque de Chryseis le coupa de ses observations.

« Pourquoi croyez-vous que faisons équipe ? »

Fit-il avec un sourire dont il avait le secret. Difficile de savoir ce que pouvait bien penser cet homme ou même de connaître ses intentions tant il semblait indifférent. Continuant sa marche dans le silence, il semblait savoir précisément où aller. Rien d’étonnant pour le Lord qu’il était. Il salua brièvement les gardes avant de s’aventurer dans la tente. Repoussant le tissu, l'intérieur était plus grand que la plupart des autres tentes, pour autant le mobilier n’avait rien d'impressionnant.

« Salutations naqib*. Laqad mara waqt tawil**. Nous sommes ici pour enquêter sur l’étendard. » Le Lord était toujours direct quand il s’agissait de missions pour la principauté. « Racontez-nous dans les moindres détails ce qu’il s’est passé. » Supposant que capitaine rechignerait à parler en présence d’une étrangère, il renchérit. « La taltafit 'iilayha, ladaya fi eayni*** »
*Capitaine
**Cela faisait bien longtemps
*** Ne faites pas attention à elle, je l’ai à l’oeil.

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Le prix de l'honneur

Le capitaine en charge du lieu se débattait pour maintenir une certaine cohésion et un certain ordre dans son campement. Ce n’était pas chose facile, bien sûr, mais il faisait de son mieux malgré tout. Il distribuait les rations d’eau avant de faire remplir les tonneaux proches du puits où ils étaient. Les tombes furent creusées avec soin, les derniers sacrements furent donnés aux braves soldats, cruellement assassiné d’un coup de poignard bien placé dans la nuque en pleine nuit. Il soupira longuement, il fallait retrouver au moins le drapeau des Martell ! Pour le bien de ses troupes ! Le drapeau, la vengeance plus tard !

Un de ses soldats vient l’informer de la présence de deux étrangers : une étrangère aux cheveux d’argent et un autre homme bien connu dans ces montagnes Ilyas Wyl. Il autorisa à ce qu’on les amène à lui alors qu’il discutait avec son intendant. Il fronça légèrement les sourcils en vérifiant les réserves. Il ne pouvait pas non plus rester trop longtemps ici ! Mais avec la… La scission du lord Poulet… Dorne n’allait pas bien. Il secoua la tête. Lui était fidèle aux Martell ! Que pouvait-il bien faire ? Il ne pouvait pas envoyer ses gens dans les montagnes, il en avait trop besoin… Mais cet étendard ! Il se tourna vers le lord avec respect et son regard se posa sur la femme qui l’accompagnait. Il soupira longuement avant d’accepter et de faire signe de s’asseoir sur quelques tabourets en bois dur avant de leur verser une coupe d’eau tiède.

« Nous sommes ici depuis quelques temps, comprenez, mon seigneur, qu’avec la scission du Seigneur Poulet… Les tensions envers les Martell sont plus que vives. Nous sommes ici pour patrouiller et surtout nous occuper de plusieurs groupes de bandits. Ils sont morts. Mais nous restons là pour éviter des débordements. Enfin, depuis… quelques jours ? nous sommes attaqués en pleine nuit. Mais on dirait que ce sont des ombres ! Pas de bruit, pas d’odeur, pas de traces ! Juste des cadavres avec un coup de poignard dans la nuque ou égorgée ! Parfois ce sont les gardes en fonction, parfois ce sont ceux endormis dans les tentes. J’ai déjà perdu dix hommes pour ça ! Et y a encore moins de temps… ils ont volé notre étendard. Comprenez, il n’y a pas vraiment de village autour de cette zone. Seulement les montagnes rouges, et aucun de mes hommes ne connaissent trop les lieux, si je les envoie, c’est la mort qui les attend. Si vous voulez fouiller le camp, je vous laisse faire. Tout ce que je vous demande mon seigneur, c’est de me trouver ces fils de putain de Lys et de me les ramener ! Vivant ! Que je puisse faire une exécution devant mes hommes, mais surtout… surtout ! Notre étendard. C’est le plus important. Je ne peux retourner vers les lieux civilisés sans ce drapeau. »

Le capitaine bu une gorgée d’eau en se taisant.

Chryseis Irnys - Le prix de l'honneur

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Toute cette histoire de drapeau, d'étendard volé est étrange. Pourquoi voler un étendard sans le revendiquer aux yeux du monde ? D'après les informations en ma possession, personne ne s'est manifesté après le vol de ce bout de tissus un peu trop symbolique et important. Une armée doit bien posséder des dizaines voir des centaines de drapeaux, pourquoi vouloir en voler un, qui aurait-pu être volé n'importe quand, n'importe où, et sans honneur ? Je sais que la Principauté de Dorne est en guerre ouverte contre le royaume de l'Ouest, l'information est sur toutes les bouches des habitants de Lancehélion.

Je hausse rapidement un sourcil à l'entente de la réponse du seigneur Wyl. Le sourire secret sur ses lèvres m'aide à comprendre qu'il s'agit certainement d'une forme d'humour dont je n'avais pas immédiatement saisi la nuance. Il est assez difficile de décrypter les émotions qui traversent cet homme, quelque chose de secret et manipulateur émane de lui. Il semble contrôler chaque parcelle de son corps pour cacher ses pensées, il est plus difficile de lire le langage de son corps.

Je laisse le seigneur Dornien me devancer dans une marche silencieuse, il semble savoir précisément où aller. J'observe sans un mot le Wyl saluer les gardes avant d'entrer dans la tente de l'homme le plus haut gradé de ce campement. Je lui emboîte le pas pour m'aventurer à l'intérieur, prenant le temps d'observer le mobilier, puis le soldat. J'ai très envie de fouiner dans le campement pour me faire une première idée et trouver des preuves. Mais je me doute que la plupart des preuves, comme des traces, ont sans doute déjà été effacées par les allées et venus des soldats à travers le camp. J'observe en silence le Wyl prendre la parole pour saluer le soldat haut gradé en poste, alternant la langue commune avec un dialecte plus locale à la Principauté. Je ne parle pas un seul mot de cette langue de Westeros, même si quelques mots ressemblent encore à d'autres que nous pouvons trouver par-delà le détroit. Je fronce un peu les sourcils, embêtée de ne pas pouvoir comprendre ce que les deux hommes se racontent.

Le soldat soupire longuement avant de nous faire signe de nous asseoir sur quelques tabourets en bois dur, et nous verser une coupe d'eau tiède. Je m'installe après le seigneur Wyl, ne m'éloignant pas de lui. La coupe d'eau me fait le plus grand bien, idéal avant d'entamer une discussion. J'écoute avec attention le rapport que nous raconte le soldat, comme les bandits qu'ils ont tué, les attaques nocturnes qui s'éternisent depuis plusieurs jours... Je retiens que les agresseurs ne laissent aucune trace, ni bruit, ni odeur, ni traces. Seulement des cadavres poignardés dans la nuque, ou égorgés. Parfois, il semblerait que ce soient les gardes en fonction, et d'autres fois... les dormeurs. Déjà 10 victimes, plusieurs par nuit. Aucun village n'est répertorié dans les parages, donc... il existe peut-être un campement... Ou une grotte pour abriter des bandits ? Je n'exclus pas une piste plus... surnaturelle, mais il serait peu probable qu'une entité contrôlée par un sorcier ou un prêtre occulte œuvre contre un modeste campement de soldats au milieu du désert.

- "Capitaine, pourriez-vous nous fournir un schéma du campement pour nous situer les endroits où chaque victime a été retrouvée ? De plus... il va falloir que nous fouillions les tentes des victimes et chaque lieu où des soldats ont été tués. L'idéal aurait été de pouvoir observer les corps de près, mais j'imagine qu'ils ont été déjà été enterrés avec une cérémonie ?" - dis-je avec calme et sérieux.

Je laisse le temps à mon interlocuteur de me répondre, observant du coin de l'oeil le Wyl. Les enquêtes de terrain sont d'avantage mon quotidien que les interrogatoires. Mais heureusement, nous sommes deux.

- "Seigneur Wyl, nous pourrions peut-être nous répartir l'enquête ? Vous pourriez interroger les soldats, tandis que de mon côté, j'enquêterai sur le terrain ? Je dois analyser les traces et indices, et repérer les alentours du campement sur quelques kilomètres, peut-être trouverai-je quelque chose d'intéressant. Il y a forcément des indices quelque part, personne n'est totalement furtif. Qu'en pensez-vous ?" - dis-je en observant le Wyl.

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Le prix de l'honneur

An -111, Mois 01, Semaine 05 ⊹ Lancehélion ⊹ Dorne

Ilyas avait appris pour la révolte de Lord Poulet, quelques jours après son arrivée à Lancehélion. Au départ ce fut des rumeurs, puis avec le temps une réalité. La communication n’était guère le point fort du Soleil qui préférait éblouir ses gens par d’autres informations. Hors c’est cela même qui la mènera à sa perte… Mais là n’était pas la question. La description des actes perpétrés ici était pour le moins inquiétante et les tensions du royaume n’aidaient en rien. Les esprits échauffés et le desespoire auraient rapidement eu raison des soldats, menaçant d’une mutinerie à tout moment. De ce que comprenait les deux acolytes, les soldats étaient tués par des assassins expérimentés. Aucune trace et des meurtres propres… cela ressemblait peu aux bandits. L’aigreur de l'impuissance du capitaine transparaissait dans sa voix.

« Soyez sans craintes, il sera fait un exemple de ces vermines. Je m’en charge personnellement. »

Fit Ilyas d’une voix calme ne témoignant aucune émotion. La jeune femme prit la parole, le Lord ne la quittait pas des yeux. Elle semblait habituer à ce genre de mission, cela ne faisait aucun doute. Quand elle parla des corps, Ilyas ajouta rapidement quelques mots.

« Hadha algharib yahin eadatina.* Elle souhaite juste être efficace. 'Iidha qadamat maelumat , fasawf tamuru min khilali faqt.** Faites ce qui vous semble juste, naqib. »
*Cette étrangère insulte nos coutumes.
**Si vous donnez des informations, elles ne passeront que par moi.

Jamais le Lord ne laisserait de telles informations entre les mains d’une étrangère et le capitaine le savait. Tout comme il ne permettrait pas que l’on profane les corps de dorniens “pures”.

Décidément cette femme prenait bien trop ses aises. Elle manquait de respect à leur culture, leur religion et leurs étiquettes. Son regard se ficha dans le sien, sans sourciller. Jamais personne n’avait été aussi impoli. Il était pour ainsi dire suicidaire de lui parler de la sorte, surtout devant un témoin de mérite.

« N’oubliez qui commandite cette affaire. Vous ne travaillez sur cette mission que par mon bon vouloir. Un prochain oubli de votre part ne sera pas accepté. Gardez bien ceci en tête falah*. » Avait-il dit d’un ton sec sans pour autant élever la voix. Son regard perçant ne témoignait aucune hésitation sur ce qu’il serait capable de perpétrer. Aucune réponse n’était attendue de la jeune femme. Il poursuivit aussi sec. « Pendant que j’interrogerai les soldats, vous irez aux tentes que je vous indiquerai. Vous serez accompagné par trois soldats qu’aura choisi le capitaine. Vous m’informez dès que vous trouvez quelque chose. Après quoi, je vous dirai la suite de la procédure à suivre. »
*Manante

Il était hors de question qu’une étrangère se balade seule dans le camp à relever des informations militaires en toute liberté. Il ne fallait pas qu’elle oublie qu’elle était une simple “étrangère de basse naissance” comme elle l’avait fait remarquer tantôt. Il lui était supérieur par le statut et elle devait respecter ceci, qu’importe la situation.

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Le prix de l'honneur

Le capitaine posa un regard sombre sur l’étrangère. Pensait-elle vraiment qu’il lui donnerait toutes les informations d’un claquement de doigt ? Il n’en était pas question ! Qu’importe si elle était accompagnée d’un lord Wyl, c’était par lui qu’elle aurait les informations. Et en plus voulait-elle examiner les corps de ses soldats tombés assassinés lâchement ? Quant à fouiller ? Seule et puis quoi encore. Le lord confirma ses soupçons. Il eut un petit grondement en buvant une gorgée d’eau tiède, esquissant un très vague sourire à la remarque du seigneur Wyl. Cela lui convenait :

« Les corps pourrissent vite sous cette chaleur. Ils sont tous enterrés avec nos cérémonies. Je ne vous donnerais pas le plan du camp. Comme l’a indiqué le seigneur Wyl, je vous confierais aux bons soins de trois de mes hommes. »

Il se leva de son tabouret, avant de sortir, les laissant quelques minutes seuls et revient avec trois hommes Armés et nerveux. Ils saluèrent avec respect le seigneur Wyl, offrant un regard presque méfiant à l’argentée avant de l’escorter hors de la tente pour lui montrer les tentes des assassinés. Si ce n’était une ou deux tentes proche du centre, les morts avaient été retrouvés dans des tentes plus à l’extérieur, les giglures de sang pouvaient indiquer qu’ils avaient été égorgés dans leur sommeil. L’essossienne pouvait fouiller, elle ne trouverait rien de bien surprenant : des affaires de soldats, parfois une étoile à sept branches, une petite correspondance avec une famille, mais rien n’indiquant qu’ils avaient été pillés. Le sable ne laissait que très peu de traces. Les soldats confirmèrent, les corps n’avaient pas été massacrés, mais tuer plus ou moins proprement. Parfois plusieurs coups de poignard, souvent égorgé. En explorant un peu le reste du campement Chryseis ne remarqua aucune trace. Le sable était trop volatile et surtout le campement était vivant ! Il faudrait plus monter dans les montagnes pour en trouver plus. Le désert n’était pas une bonne idée. Et surtout les attaques venaient souvent du même côté. ET qu’importe le nombre de soldats ils faisaient leur sale besogne. Ils lui indiquèrent aussi où était le drapeau. Mais rien non plus. Ce n’était pas facile de trouver quelque chose. Dans les montagnes, si Chryseis s’y aventurait, elle pourrait trouver sans doute quelques minuscules gouttes de sang et peut-être un morceau de tissu sombre.

Chryseis Irnys - Le prix de l'honneur

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Je garde mon visage impassible en entendant le Seigneur Wyl promettre de faire un exemple des vermines qui tuent les soldats depuis plusieurs nuits. Je n'aime guère l'idée qu'il face si facilement des promesses, surtout sur une affaire aussi complexe.

À peine évoquais-je les corps, que le Wyl enchaîna dans sa langue natale quelques phrases au commandant du campement. Je déteste toujours autant le fait que ces gens m'excluent délibérément de la conversation, sans aucun doute pour me cacher des informations. Les habitants des Sept Couronnent parlent la langue commune comme langage de prédilection, qu'ils n'essaient pas de me faire croire le contraire. Je peux comprendre à leurs visages fermés qu'ils sont réticents à me communiquer la moindre information utile.

Je tourne la tête vers le Wyl lorsqu'il reprend la parole pour me rappeler qui "commandite cette affaire". Je fronce durement les sourcils en offrant mon regard le plus sévère au Dornien. Il semble oublier que je travaille avec lui que par mon bon vouloir également. Dans cette affaire, il s'est engagé par l'honneur à trouver la vérité, mais pas moi. Dans la pire des situations, je ne serai pas payée, mais lui... il y perdrait son honneur. Poser des questions n'a jamais été un crime, quoi qu'ils en pensent. Ils ont le droit de refuser mes demandes, mais pas de me reprocher de poser des questions. J'ai vraiment envie de le frapper... Il a de la chance de pouvoir se cacher derrière son titre... S'il n'avait pas été seigneur, je lui aurais presque cassé la figure. Cette chaleur... conjuguée à la frustration et l'impolitesse qu'ils ont à mon égard me met vraiment sur les nerfs. Sans parler qu'il m'insulte dans sa langue, j'ignore le sens du mot "Falah" mais j'en devine la connotation.

Je préfère ne pas perdre mon temps et mon énergie à répondre aux provocations de ces idiots. S'ils ne souhaitent pas m'aider convenablement à résoudre cette affaire, c'est leur problème. L'un perdra son honneur, et les autres se feront tous massacrer nuit après nuit.

Au final, le Wyl opte pour l'idée que je lui ai proposée, s'appropriant évidemment l'idée. J'oublie vite l'idée d'examiner les corps, ils ont déjà été enterrés. Aucune culture humaine de ce monde n'accepterait de déterrer des morts pour sauver des vivants.

- "Bien." - dis-je simplement et neutrement.

J'emboîte le pas des soldats qui nous conduisent jusqu'aux tentes des soldats assassinés. Une à deux tentes se trouvent proche du centre du campement, mais toutes les autres se situent vers la bordure du camp. Je prends le temps d'examiner les giclures de sang sur les tissus et les affaires... Ils ont été égorgés dans leur sommeil, ni plus, ni moins. Simple et efficace. D'après les tentes et leurs contenus, les soldats n'ont pas été fouillés ni pillés, ce qui confirme l'idée que le camp est visé par une sorte d'élimination nuit par nuit, dans le seul but de liquider le campement dans son entièreté.

Je me retourne pour observer de loin l'immense désert de sable, secoué par quelques petites brises de vent. Si nous étions arrivés juste après un meurtre, j'aurais pu pister les empreintes dans le sable... Mais après plusieurs jours, le vent a effacé les traces de pas et de sang, tous les indices sont détruits. Accompagnée des soldats, je retourne trouver le Seigneur Wyl pour lui faire un premier rapport de la situation. J'attends poliment qu'il ait terminé d'interroger les soldats avant de venir lui parler.

- "Seigneur. Les meurtres sont déjà trop anciens pour trouver plus d'indices, le sable a déjà emporté toutes les traces. Je peux simplement conclure que les assaillants venaient tous de la même direction, vers les montagnes là-bas. Leur objectif semble être tout simplement l'élimination des soldats du campement. Si vous me le permettez, j'aimerais m'aventurer là-bas avec mes accompagnateurs. Il y a très certainement d'autres traces, peut-être même plus." - dis-je poliment.

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Le prix de l'honneur

An -111, Mois 01, Semaine 05 ⊹ Lancehélion ⊹ Dorne

Ilyas n’avait que faire du regard de l’étrangère, tout ce qui comptait c’est qu’elle reste à sa place. Au moins maintenant c’était chose faite. Le sourire de connivence du capitaine confirmait bien que le Lord avait respecté son peuple et son rang. Il ne manquerait plus qu’on le croit complice des étrangers. Il salua le capitaine et s’enquit de questionner les soldats.

Tous savait que Lord Wyl était proche des Martells, ainsi de nombreuses discussions s’écourtaient à son passage. Et il valait mieux, pour le bien de leur santé. Les questions étaient classiques et répétitives. Il ne prenait même pas le temps de faire des échanges d’usages. Il était en mission et il était encore moins agréable qu’à l'accoutumée. Les témoignages n’apprenaient guère plus que ce qu’avait avancé le capitaine. Des meurtres propres et rapides. Était-ce en lien avec la rébellion de Poulet ? Rien n’était sûr, mais ces personnes avaient un but très particulier. Et le seul endroit pour être digne d’un fantôme ne pouvait être que les montagnes.

La dernière entrevenue était terminée et Chryseis donna ses conclusions. Bien évidemment, elles étaient similaires.

« Tout indique qu’ils viennent en effet de la montagne. Mais je ne pense pas que leur but soit uniquement de tuer des soldats. Ils cherchent à miner le moral des troupes et à ébranler toutes leurs convictions. Des assassins professionnels comme on en voit rarement dans les Montagnes Rouges. Il y a un enjeu plus grand. »

Il marqua un temps.

« Les Montagnes Rouges sont vastes et ils semblent y être accoutumés. Il ne serait guère judicieux de s’aventurer à cœur perdu dans celles-ci. Donnons-nous quelques heures pour tenter d’identifier où se cachent ces chiens. Suivant ce que nous trouverons, nous pourrons échafauder un plan pour les cueillir. Dans tous les cas, nous pourrons nous planquer en contrebas des Montagnes et attendre une attaque pour attraper un de ces forbans. »

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Le capitaine continua ses taches en laissant les deux sauveurs de situation, s’occuper du campement en attendant que les deux autres finissent leur travail. Il soupira un peu en se massant de temps à autre la nuque. Il releva la tête quand l’étrangère arriva. Les conclusions étaient les mêmes pour tout le monde. En pleins jours, les ombres ne venaient pas en pleins jour. Il inclina la tête en tournant la tête vers le lord et hocha la tête. Il osa poser une question :

« Est-ce que vous pensez comme moi ? Que les Poulet s’en sont mêlé quelque part ? »

C’était une possibilité à prendre en compte. Après est-ce que c’était des fidèles ou des mandatés… là tout était la question ! Il finit par reprendre la parole :

« Vous pouvez rester ici pour la nuit pour examiner, et peut-être… les entendre en action. Ou les voir… En espérant qu’ils ne vous prennent pas pour cible après tout. Après j’ignore s’il sera possible d’attraper ces ombres. Mais en attendant vous pourrez vous cacher dans le coin et surveiller. »

C’était tout ce que pouvait faire le capitaine pour eux à cet instant.

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Je laissais derrière moi le seigneur Wyl, chargé d'interroger les soldats, pour me faire conduire jusqu'aux tentes des soldats assassinés, et les lieux des meurtres. Le peu d'indices restant m'indiquait seulement une vague piste pour trouver d'autres informations, à quelques kilomètres dans les montagnes visibles depuis le campement.

J'étais revenue vers le Wyl, afin de partager avec lui mes conclusions, tout en espérant qu'il ne me cacherait pas les siennes. C'est une chose de parler devant moi dans une autre langue, ça en serait une autre de ne pas partager le résumé des interrogatoires. Mais bien entendu, le Seigneur Wyl n'en partage pas un mot, disant simplement que "tout indique qu'ils viennent en effet de la montagne". Je préfère ne pas plus me formaliser de ce manque de communication. Je hoche la tête en accord avec la suggestion que l'adversaire cherche à miner le moral des troupes, et à ébranler leurs convictions. Ce sont des assassins qualifiés, mais le faible nombre de victimes par nuit indique qu'il s'agit d'un petit groupe, ou d'une personne seule. Sans doute des assassins n'ayant qu'une renommée locale, rien de commun avec les sans-visages ou les navrés... ni même de simples mercenaires.

J'écoute attentivement la proposition du Wyl, il désapprouve l'idée d'inspecter les montagnes pour trouver des traces. Je ne connais pas l'endroit, et sans doute pas moins que les soldats qui campent ici. Je peux difficilement tenter d'identifier une cachette juste en observant les montagnes de loin.

- "Sans doute. Un piège pourrait être une bonne idée. Mais dans l'obscurité de la nuit, il est peu probable que nous puissions voir passer les assaillants depuis le contrebas des montagnes. Nous pourrions au contraire tenter un piège dans le campement ? Nous connaissons le mode opératoire des assassins, il suffirait de placer des appâts. Le campement est éclairé, nous connaissons la zone, nous sommes avantagés ici." - dis-je en réfléchissant.

J'observe le capitaine questionner le Wyl, lui demandant s'il pense que les Poulet sont mêlés à cette histoire. J'ai entendu toutes sortes de rumeurs à Lancehélion, comme la révolte d'une maison noble... Poulet. Quel nom... ridicule. J'ai du mal à croire qu'un seigneur ayant ouvertement annoncé sa rébellion puisse mener des assassinats aussi lents et discrets. On ne gagne pas l'approbation du peuple et des autres seigneurs en se montrant traitre. Des méthodes comme celles de ces assassins sont plus proche du genre d'hommes à user de poisons. Mais comme la question ne m'est pas destinée, je ne donnerai pas mon avis....J'imagine qu'une femme étrangère n'a guère le droit de participer aux conversations de cette sorte. Ai-je au moins le droit de l'entendre ? C'est ridicule.

Nous sommes bien partis pour rester ici cette nuit. Lorsque l'occasion se présentera, j'irai tenter ma chance vers un braseros, peut-être que le Maître de la Lumière sera enclin à m'octroyer quelques indices sur mes adversaires... Et j'ai bien envie de fouiller les alentours du campement, peut-être trouverais-je quelque chose perdu dans le sable. Une arme... des traces... n'importe quoi pouvant trouver le passage de quelqu'un.

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Écoutant la jeune femme, il plissa légèrement les yeux. Ils avaient un net avantage, ils connaissaient leur mode opératoire et l’endroit où ils attaqueraient. Tandis que son esprit cherchait des issues qui leur assurerait une victoire écrasante, le capitaine s’adressa à Ilyas. Il regarda son homologue avec un visage insondable.

« C’est possible. Nous devons considérer toutes les pistes possibles. Et si quelqu’un s’en prend à la Principauté, croyez bien qu’il en subira les conséquences. »

Fit-il avec un léger rictus, qui sait ce qu’il avait en tête… Il acquiesça à l’invitation du capitaine. Eux, devenir des cibles ? Il regarda son “acolyte”, ne doutant pas un instant de ses capacités. Ce serait peut-être un bon moyen de voir ce qu’elle a dans le ventre. M’enfin, si les assassins étaient assez fou pour s’en prendre au Lord Wyl, ils avaient intérêt à être plus malins.

« Nous pouvons piéger plusieurs tentes situées là où ont lieu les dernières attaques. Des trous, des filets et des sacs de sable pour les aveugler et les désorientés. Nous pourrons ainsi avoir une infime chance d’en attraper un. Je ne doute pas que nous trouverons un moyen de le faire parler. »

Fit-il en accordant un regard de connivence avec le capitaine.

« Pour éviter des pertes supplémentaires, nous pourrons simuler des soldats endormis ou gardant une tente. » Il se tourna vers l’étrangère. « Si vous êtes confiante dans vos talents, vous pourriez revêtir une armure dornienne et vous tenir prête à l’action. Bien entendu vous serez épaulée et protégé. »

Son oeil brilla d’une lueur, quelque chose se passait dans son esprit.

« Essayons d’attirer leur attention sur une tente en particulier, une tente à laquelle ils ne pourront point résister. Une tente d’un invité de marque fidèle aux Martells. Un invité dont la mort ne pourrait que conforter leurs desseins. »

Simuler une tente de noble aux couleurs des Wyl pourrait appâter l’ennemi et le pousser à commettre une erreur. Bien entendu, Ilyas ne comptait pas être dans cette tente, mais il troquera ses vêtements pour que l’illusion soit parfaite.

« Qu’en dîtes-vous ? » Questionna le Lord à ses interlocuteurs.

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Le prix de l'honneur

Le capitaine lissa sa barbe finement taillée en pointe quand bien-même il avait aussi une barbe de trois jours qui lui mangeait plus ou moins les joues. Il posa son menton sur sa main pour écouter les propositions. Un piège… Pourquoi pas. Mais il regardait surtout le seigneur en qui il avait plus confiance. Les idées de pièges étaient bonnes. Mais est-ce qu’elles marcheraient vraiment ? Il n’en était pas sûr.

« L’idée est bonne. Après est-ce qu’ils ne se méfieront pas ? Mais les idées sont bonnes. Si en effet nous pouvons simuler des corps cela serait bien mieux que de sacrifier les miens. Et s’ils nous surveillent, il ne faut pas que cela détonne trop sur nos habitudes ces mises en place. Mais en soit, je suis d’accord. Est-ce que vous avez des demandes particulières ? Ou des besoins ? Je peux mettre quelques hommes à votre dispositions, mais est-ce que cela suffira, je ne sais pas… Et quelle tente ? La votre ? Vous auto-désigner comme cible ? Surtout si on clame votre venue. Ça peut être intéressant. »

Ça, ou la fille ? À voir les idées des deux autres et comment ils voulaient procéder.

Chryseis Irnys - Le prix de l'honneur

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Un léger rictus se dessine sur le visage du Wyl, je me demande ce qu'il peut bien penser en ce moment même. J'ai l'impression que nous sommes tous d'accord pour dire que le campement est un lieu d'embuscade plus sûre et plus stratégique. Mais delà à faire du Seigneur Wyl un appât.. l'idée me semble bien dangereuse vu nos maigres informations sur l'identité et les compétences des assassins. J'ai vu assez d'endroits pour savoir que le surnaturel n'est jamais loin, mais tout de même généralement dans des lieux plus mystiques qu'ici. Avons-nous loupé quelque chose ? Probablement... l'histoire de cette région m'est largement inconnue.

J'observe le campement tandis que le Seigneur Wyl nous propose de piéger plusieurs tentes situées dans la zone des dernières attaques. Le sol sableux est plutôt simple à creuser, idéale pour cacher des trous et des pièges. Mais je n'aime pas cette impression qui me colle à la peau, celle d'être un peu observée. L'effet de surprise n'existerait pas si nos ennemis pouvaient nous espionner. Je me contente de hocher la tête pour signifier mon accord avec le plan que propose le Wyl.

- "Je serais à la hauteur de la mission." - dis-je avec un faible sourire.

Je fronce un brin les sourcils en comprenant que le Wyl souhaite attirer l'attention des assassins sur sa tente, une tente officielle aux couleurs de sa maison. Il est probable que les assassins le prennent pour cible, comme il est probable du contraire. Je doute fortement que le Wyl veuille faire l'appât, je devrais sans doute m'y coller ? Peut-être bien.

- "C'est un plan audacieux mon seigneur. Je pense qu'il a de fortes chances de réussir à appâter les assassins. Si vous le souhaitez, je peux prendre votre place dans la tente. Cachée sous la tente, je détonnerai moins qu'avec ma silhouette de femme aux cheveux blancs déguisée en soldat." - dis-je avec un faible sourire.

Je laisse le temps au Wyl de réfléchir à l'option que je lui propose, je ne serais pas étonné s'il choisissait de ne pas être dans la tente. J'ai d'avantage confiance en mes capacités qu'en les siennes, je suis entraînée à lutter contre le normal et le paranormal. Si les assassins n'étaient pas des gens normaux, je saurais ne pas être prise par surprise.

- "Je vais tenter d'interroger le Maître de la Lumière au sujet de cette affaire, peut-être acceptera t'il de m'accorder une vision." - dis-je en m'avançant vers un braseros éteint.

Je prends le temps de rallumer le feu, le nourrissant de quelques copeaux de bois sec. Les flammes doivent être vigoureuses pour porter le message de R'hllor, un feu mourant ne saurait pas être suffisamment fort. Je verse une petite poignée de poudre colorée dans les flammes crépitantes, colorant le feu d'un ton plus rouge comme le soleil couchant. Je commence à murmurer quelques paroles en Valyrien, une prière pour appeler le Maître.

- "Guide-nous à l'écart des ténèbres, ô mon Maître, emplis nos cœurs de feu, que nous nous retrouvions à même de fouler ton sentier lumineux. R'hllor, tu es la lumière dans nos yeux, le feu dans nos cœurs, l'ardeur dans nos reins. À toi appartient le soleil qui réchauffe nos jours, à toi les étoiles qui veillent sur nous dans la poix des nuits. Sois notre défenseur, ô Maître de la Lumière, car la nuit est sombre et pleine de terreurs. Sois notre protecteur, ô Maître de la Lumière..." - dis-je en passant ma main au-dessus des flammes.

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Intervention du Maître du jeu

Le crépitement des braises à vif consume lentement le combustible. La lueur chaude réconfortante d'un foyer porte la chaleur jusqu’au visage de la jeune femme venue de l'autre côté du Détroit. Le vent souffle et intensifie subitement cette danse dans le regard froid de celle-ci. À travers le psaume qu'elle chuchote dans la nuit noire aucune parole de son maître ne vint à son esprit. La réponse est toute autre pour la disciple, servante d'un dessein plus grand que le monde lui même. À travers ses yeux elle perçoit l'ombre d'individus se frayant un chemin à travers l'ombre des braseros. Une tente seigneuriale dont l'ombre clairvoyante amène la lame perfide d'un assassin à transpercer le tissu et par la même occasion fendre l'air et la chair de son occupant. C'est là tout ce que les flammes pourront porter à son esprit absorbée par la danse hypnotique de cet astre rougeoyant brûlant devant ses yeux.

Réussite : Chryseis obtient un fragment de vision prémonitoire sur les actions de leurs adversaires.

Le prix de l'honneur

An -111, Mois 01, Semaine 05 ⊹ Lancehélion ⊹ Dorne

S'il pouvait épargner des hommes, il le ferait, mais il ne fallait pas que la mission capote pour autant.

« Il va falloir les convaincre que ma tente est la plus importante, l'habiller à mes couleurs ne sera pas suffisant. Il faudra des gardes, faites le roulement habituelle. Ils percevront facilement le moment opportun pour frapper. »

L’étrangère voulait être de la partie, ce qui semblait ravir Lord Wyl. Toutefois, il avait d'autres projets pour elle.

« Je suis audacieux et je resterai dans la tente. Je veux m'assurer de la réussite de cette mission en personne et puis nous sommes une équipe. » Fit-il en regardant Chryseis. « La seule façon de légitimer la présence d'une femme dans un camp et encore plus dans une tente seigneuriale, serait pour divertir son occupant. Ce qui rentrant ce seigneur d'autant plus vulnérable à une attaque. »

Ilyas restait subtile pour demander à Chryseis de jouer le rôle d'une charmante servante juste le temps de rentrer dans la tente, enfin c'est ce qui semble être prévu.

Lord Wyl fut… troublé, choqué et même consterné d'entendre Chryseis dans le plus des calmes d'un dieu païen. Il se tourna vers le commandant avant qu'il ne dise quoi ce soit.

« Kunt 'aelam 'anaha kanat tukhfi shyyan ma , lakinani lam 'atakhayal abdan 'anah kan bihadha alhadi al'aqsaa ... La tukhif , 'ana 'ushahiduha. Wa'iidha hadath li 'ayu shay' , aqtulha ealaa alfur.* »
*Je savais qu'elle cachait quelque chose, mais je n'imaginais que c'était à cet extrême… N'ayez crainte, je la garde à l'œil. Et s'il m'arrive quoi que ce soit, tuez-la directement.

Il s'était approché de l’étrangère qui pratiquait ce qui ressemblait à un rite païen et magique. R'hllor, il en avait entendu parler, mais n'avait jamais vu ça de ses yeux. Ses recherches pour sa sœur l'avait mené sur ces rumeurs. Aujourd'hui, il avait la confirmation que cela existait. Ils devront avoir une discussion à ce sujet… Une fois qu'elle eut terminé son affaire, Ilyas lui attrapa le bras.

« Voilà qui était peu prudent de votre part. À quel moment avez-vous jugé judicieux d'aller faire un rite païen au plein milieu camps dornien ? Il aurait été convenable que vous me préveniez de votre affiliation au culte R'hllor. Et la prochaine fois, montrez-vous plus discrète, vous n'êtes pas chez vous. »

Il relâcha son étreinte. Ceci n'était pas de l'intimidation, mais ce n'était pas non plus amicale. Que dirais les autres en voyant Lord Wyl faire affaire avec cette étrangère ?

« Si vous êtes prête, nous pouvons commencer à mettre en place le plan. »

Suivant ce qu'elle était prête à faire pour cette mission, on commença les préparatifs. Une tente fut dressée aux couleurs des Wyl. Ilyas déhambula de manière remarquée dans le camps. Le drapeau claquait sous le souffle frais de la nuit. À côté de brasero, des soldats montaient la garde. Lord Wyl n'allait pas tarder à rejoindre sa tente.

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Le prix de l'honneur

Les visions dans les flammes s’estompèrent rapidement, laissant d’étranges fragments d’images au creux de l’esprit de la jeune femme aux cheveux d’argents. Mais elle eut quelques regards surprit des soldats face à sa manière d’être, de faire. Après quelques discussions on offrit une tenue plus légère à Chryseis pour son rôle de servante qui leur semblait plus adapter que le rôle d’une garde. Les femmes guerrières étaient rares à Dorne ! Et la jeune femme était surprenante pour les dorniens, mais lui offrir le rôle d’une servante, un divertissement pour le lord, pourquoi pas ? Le reste du camps dressait une magnifique tente pour Ilyas à ses couleurs. Autant accrocher un panneau : Venez tuer ! Sur les pans colorés avec des gardes autour. Le capitaine hocha la tête, il n’était pas dérangé de tuer quelqu’un, surtout une étrangère aussi… remarquable et aussi peu… discrète.

La nuit tomba doucement, apportant la fraîcheur glaciale de la nuit. Au creux des montagnes, un groupe observait de loin le campement.

« Il y a un seigneur… Tu vois ? Un Wyl ?
- Est-ce qu’on le tue ?
- Tentez, son sang bleu plairait au maître. Et montrera notre puissance. »

Les deux jeunes se redressèrent un peu pour regarder l’ombre assise au fond d’une grotte, il passa une main sur son visage. Devant les braises encore rougeoyante, le drapeau des Martel était pendu au mur, couvert de sang… Et un N stylisé semblait être inscrit dessus. Il eut un sourire effrayant et ses yeux sombres brillèrent d’une lueur étrange.

« Du sang pour le maître… et peut-être qu’elle viendra la sorcière de Lancéhelion… Mais venons abreuver le sable du sang de ces païens, offrons leur une nuit d’horreur… »

Les hommes hochèrent la tête, le reste du groupe se déplaça dans les montagnes un peu plus haut et le drapeau barbouillé de sang fut confié à un des hommes, laissant une marque sanglantes sur le mur. Les torches semblèrent s’éteindre en partie dans un coup de vent et les ombres eurent un frémissement étrange. L’air sembla presque se vicier. Une lame déchira une toile et trancha une chair. Un garde gargouilla dans son sang, une main armé d’une fiole le récolta ce liquide carmin. Une autre ombre trancha la toile de la tente d’Ilyas et se faufila sans bruit pour venir égorger l’homme et peut-être laper son sang.

Chryseis Irnys - Le prix de l'honneur

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La vision que m'offrent les flammes est sans appel, les assassins frapperont cette nuit la tente seigneuriale armée de lames et se frayant un passage parmi les ombres. Il ne fait aucun doute qu'ils oseront frapper une fois de plus, ils viendront dans notre piège. Je n'entends guère les paroles étrangères du seigneur Wyl derrière moi, sont charabiât locale ne m'intéresse aucunement.

J'observe du coin de l'oeil l'homme qui me paie, son plan est audacieux, les hommes audacieux se font rares... ils tombent comme des mouches. L'idée d'être un divertissement me déplaît, mais la logique est solide. J'ignore si les assassins se préoccupent réellement de ce genre de détails tellement leurs attaques étaient ambitieuses... pourtant... pourquoi n'ont-ils jamais tué le commandant du campement ? Je me le demande. Pourquoi se contenter de terroriser les soldats alors qu'il serait plus efficace de tuer les hauts gradés...

- "Je suis habillée de rouge, l'uniforme des serviteurs du Maître de la Lumière. Les prêtres de R'hllor passent souvent par ces terres arides, je m'étonne d'entendre que vous ignoriez cela." - dis-je en touchant le châle replié autour de mes épaules.

Le rouge n'est clairement plus aussi vif qu'auparavant, les voyages ont ternis sa couleur. Contrairement à la majorité des prêtres, je ne porte pas les longue robes rouges, trop peu pratiques pour voyager. Néanmoins, je ne cache jamais mon affiliation au culte, pourquoi le ferais-je ? La liberté des cultes est grande sur les terres d'Essos, et il n'existe qu'un seul véritable Dieu.

- "J'ai reçu une vision du Maître de la Lumière, les assassins viendront ce soir attaquer la tente seigneuriale parée de vos couleurs. Ils se glisseront dans les ombres des braseros, et fondront sur la tente armée de lames. Je suis prête, nous pouvons nous mettre au travail." - dis-je en observant les deux hommes.

Je me conformerai aux directives du Wyl, s'il le souhaite, je me fondrais comme une servante. Je cacherai mes armes sous mes vêtements légers, ainsi qu'à portée de main dans la tente. Je serais prête, potions et plantes dans mes poches.

_______________________________________

Je suis prête si les assassins déchirent la tente pour sauter à la gorge du Wyl. Je m'élancerais à l'attaque pour le protéger d'un coup de lame, parant l'arme de l'adversaire dans l'idée qu'elle puisse être empoisonnée. Il ne doit pas être touché par l'arme de l'assassin, trop fourbe.

Une arme dans la main droite, et une grosse poignée de poussière Samum dans la main gauche pour aveugler mon adversaire. Dès qu'il se présentera, je lui lancerai dans les yeux pour l'empêcher de nuire efficacement.

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Le prix de l'honneur

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Lord Wyl ne pensait pas que la R’hllor aurait accepté de se faire passer pour une puterelle. On avait couvert ses cheveux d’un voile aux couleurs criardes. Le tout dans une tenue légère avec des cachettes pour ses armes. L’illusion était presque parfaite.

Il la fit entrer en scandant suffisamment fort qu’il ne souhaitait pas être dérangé. Une fois dans la tente, il la laissa se changer derrière un paravent. Pendant ce temps, il avait pris soin de simuler deux corps couchant dans le lit.

Après quoi, il se cacha sous une table au long drapé, arme à la main, prêt à se défendre si c’était nécessaire. Il était là avant tout pour voir de quoi était capable cette étrangère. Maintenant il n’y avait plus qu’à attendre. Si tout se passait comme l’avait prédit la R’hllor, ils devraient bientôt entendre une lame fendre le tissu et la chair.

Les lumières extérieures des braseros s’étaient tout à coup éteintes et l’ambiance dans la tente devint plus pesante. On entendit tout juste des pas, le gargouilli d’un homme dont on avait probablement tranché la gorge et le corps de cette pauvre âme accompagné au sol. Le bruit du tissu tranché fit son apparition. Lord Wyl se tenait sur ses gardes, scrutant par la fente du drapé la scène qui allait se tenir.

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Le prix de l'honneur

Les hommes s’avançaient silencieusement et sous leur pas et leur lames des corps tombèrent lourdement au sol, leur sang fut en partie récolté dans des fioles sans qu’aucun autre garde n’arrivent à les repérer. Ils semblaient venir des ombres directement et être avalé juste après ensuite. La tente du seigneur semblait les appeler et l’un d’eux s’approcha de l’arrière de l’endroit, plantant son poignard dans le tissu fin et le tailla brusquement dans le bruit d’une déchirure presque… discret dans le silence de la nuit.

Ses yeux, à l’assassin, brillèrent un peu et il eut un maigre reflet sur la lame de la prêtresse du dieu rouge qui l’avertit et il se recula brusquement pour éviter l’attaque de la jeune femme et il eut un sourire amusé en la regardant. Sa propre main attrapa une poignée de sable qu’il jeta au visage de la jeune femme. Quand bien même, à cet instant, il ignorait si en face il avait une femme ou un homme. Qu’importe ! La personne en face de lui allait mourir ! L’assassin se mit à fendre l’air de sa dague pour la toucher et tailler cette chaire offerte aux seigneurs. Naerys Martell finirait aussi par les rejoindre, Chryseis aussi peut-être ? Pas de la même façon après tout !

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Chryseis Irnys - Le prix de l'honneur

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Je me sens déjà mieux habillée de mon gambison, que déguiser en fille de joie. J'ignore comment les femmes des contrées chaudes peuvent accepter de se vêtir de la sorte tout les jours... je me sentais si vulnérable... dans des vêtements si facilement déchirables. Je comprends bien mieux la crainte des femmes lorsqu'elles doivent traverser seules les ruelles sombres des cités comme Braavos.

J'observe le Wyl, armé, se cacher sous une table au long drapé. J'attrape une poignée de poudre dans ma main gauche et mon arme dans l'autre. Cachée dans un coin obscur, j'écoute patiemment la scène qui va bientôt se dérouler dehors... des bruits de pas, des lames qui déchirent une gorge, un corps qui tombe lourdement au sol... Ils sont là. Par l'arrière, un poignard déchire le tissu fin pour se tailler brusquement un passage dans la tente, dans le silence de la nuit.

Alors que je m'élance contre l'assassin devant moi, l'obscurité me joue de vilains tours. Il fait nuit, la tente est assez sombre... J'ai un désavantage naturel si l'adversaire possède de quelques avantages mystiques. L'individu se recule pour éviter mon attaque, tandis que sa main me jette ma poignée de sable dans les yeux... La même idée que la mienne, décidément... La dernière chose que je peux apercevoir est la lame de mon adversaire fendant l'air pour trancher ma chair. Une légère panique me surprend un instant, mais je reprends mon calme. Essos est une contrée aride et déserte, recevoir du sable dans les yeux n'est pas si rare, j'ai déjà affronté ce type de situation. Il me reste mon odorat, mon sens du toucher, mon ouïe et les vibrations...

Je recule ma jambe d'un pas en arrière pour prendre appui, et j'utilise ma main libre pour tenter d'attraper le bras armé de l'assassin pour l'empêcher de me frapper. De mon autre main, je tente un coup à l'aveugle sur son flanc le plus proche. L'acte est risqué, mais la retraite est impossible. J'espère que R'hllor sera de mon côté.

- "Āeksios Ōno, ilōn misās !" - dis-je en Haut-Valyrien d'une voix imitant une prière.

EPSILON

*Āeksios Ōno, ilōn misās ! : Seigneur de la Lumière, défends-nous !

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