Contrairement à plusieurs, Rhea aidait le peuple non pas dans la seule ambition d’être mieux vue par celui-ci, mais également car cette activité venait du cœur. Après tout, la maquerelle est également une paysanne, peu importe si on l’appelait « Lady Rhea » et peu importe le nombre d’argenteries qu’elle a amassé. Tout comme le peuple, l’affranchie a perdu des êtres chers à elle. Alors, lorsqu’on lui a rapporté l’histoire d’Emna qui a perdu son fiancé, Asmar, Rhea a décidé d’offrir son assistance. C’était l’occasion parfaite pour elle pour avoir des contacts au-delà de la capitale dornienne.

A cheval, le groupuscule de la demoiselle arriva au dit village. Rhea était accompagné de deux hommes et une femme, des « gardes » à elle, qui étaient plus des employés et amis qu’autre chose. Quittant sa monture, la tenancière laissa son regard sombre balayer le village. Elle doutait qu’ils allaient retrouver Asmar, après tout ce temps. Mais peut-être qu’elle pourra rapporter son corps pour qu’il soit enterré dans son village. Remarquant une femme déprimée et un homme inquiet, la brune comprit que ça serait le point de départ de sa recherche. Elle les approcha alors, les abordant d’un ton réconfortant.

« - Excusez moi, êtes vous Emna et Asuld ? Je suis Rhea, marchande de la capitale. »

Elle n’était clairement pas de la capitale, au vu de son accent. Mais Rhea voulait dire qu’elle y vivait. Tendant sa main droite pour les saluer, elle viendra à se joindre à eux, observant au loin le trio qui l’accompagnait. Même s’ils portaient tous une sorte d’armure, seule Rhéa avait une arme de haute qualité : sa lance dentelée.

« - J’ai entendu parler de votre fiancé. J’aimerai aider à le retrouver… Alors, dites moi ce que vous savez, je vous prie. »

(c) mars.

Rhéa voyait bien l’histoire racontée par Emna : la fille d’un tavernier, qui, de passage hors de la ville, fut éprise d’amour d’Asmar, et vice-versa. Ils auraient ensuite quitté leurs anciennes vies, pour plonger dans une idylle amoureuse, loin des regards et de leurs obligations. C’était plausible, mais Rhéa connaissait trop bien les citadines pour savoir qu’elles ne quitteraient jamais le confort de leurs villes, de leurs hautes murailles et leurs soirées animées pour traire des chamelles. Revenant à la réalité, la maquerelle pris un air empathique. Ce que cette potentielle veuve vivait est terrible, et son beau-frère également.

« Je suis… Désolée pour ce qui vous arrive. Vraiment. Mais je vous promet de faire mon possible pour retrouver Asmar. »

Ou ce qui en reste, aurait-elle voulu rajouter. Mais elle conclue d’un ton plus sérieux

« Bien. Je suppose que ces caravanes seront notre point de départ. Prenez soin de vous. »

La demoiselle salua le duo d’un mouvement de tête, avant de revenir auprès de ces hommes. Elle leur expliqua les informations nouvellement apprises, en fouillant les ressources emmenées à bord de sa monture : de l’eau, des vivres, une corde et une torche. L’équipement basique de tout aventurier, lui avait dit le marchand qui lui a fait acheté cet équipement. Escaladant sa monture, Rhéa lança un dernier regard vers le village, avant de se diriger vers le sud. Quelques instants après, les quatre juments et leurs propriétaires étaient remplacés par un amas de sable du désert : ils étaient partis.

(c) mars.

Le vrai travail de Rhéa commençait maintenant, et elle allait faire ce qu’elle a toujours su faire : parler. Quittant sa monture, la dame se mêla lentement à la population. Assez rapidement, elle entrait dans leurs conversations. Elle lançait son avis sur une broche, demandait à un marchand d’où venait le tissu qu’il vendait. Rien de bien extraordinaire, mais aux yeux de quelqu’un d’expérimenté, ce qu'elle faisait était de gagner lentement la confiance des marchands et des visiteurs. Gagner la confiance d’autrui était la meilleure façon pour le faire parler. Rhéa a souvent fonctionné comme ça. Plus le temps passait, et plus ses questions devenaient pointues, visant sa quête. Elle demandait s’ils auraient vu un homme disparu, un « Asmar ». Elle faisait le tout dans une grande discrétion, ne voulant paraître suspecte. Les amis de Rhéa, quant à eux, sympathisaient également avec les présentes. Soutirer l’information à quelqu’un était une des compétences basiques dans le domaine de la maquerelle, et ça tombait bien : elle y excellait.

(ROLL 100 : Commérage, pour en apprendre plus sur Asmar)

(c) mars.

Hélas, il semblait que la maquerelle préférée des Lancéhélionnais n’avait que peu de succès à l’extérieur des murailles du Vieux Palais et de de la cité. Elle se sentait quelque part insultée, ou humiliée ; sa réputation ne la précédait apparemment pas, et son absence de sang noble rendait son autorité proche de zéro. Une certaine méfiance était cependant dans les airs. Les gardes des caravanes, réputés pour leur passivité, se mêlaient de l’histoire d’Asmar. Et aucun marchand ne semblait vouloir discuter du disparu. Ne voulant pas créer de conflit, Rhéa se retira vers sa jument, attendant le retour de ses compagnons. Une fois le groupuscule rassemblé, elle leur demanda s’ils avaient eu de nouveaux indices sur la situation d’Asmar : ils avaient effectivement eux aussi pour mission de soutirer des informations aux locaux.

(ROLL 100 : Performance des PNJ-compagnons de quêtes de Rhéa)

(c) mars.

Rhéa est peut-être idéaliste, mais elle n’est pas stupide. Ces hommes aux turbans noirs sont sans aucun doute des bandits : mais pourquoi voudraient-ils s’attaquer à un jeune paysan ? Si elle ne parviendra pas à trouver Asmar vivant, elle espère trouver son corps. Au moins, il aura un enterrement auprès de sa famille, plutôt que de mourir sous le soleil impardonnable du désert dornien. Avec l’information en tête, elle remonte sur sa monture, pour se diriger vers le village d’où vient l‘homme disparu. Une fois sur place, elle n’a aucune difficulté à retrouver sa fiancée et son frère, vers lesquels elle se dirige.

« Emna, Asuld, je vous reviens avec des nouvelles. De tristes nouvelles, j’ai bien peur. »

Elle s’approche du duo, baissant sa voix.

« Selon les caravaniers, Asmar aurait été accosté par un groupe d’hommes en noir, dont le visage est couvert. Des bandits, à mon avis. Avez-vous une idée de qui ils pourraient être, ou où ils pourraient être ? Peut-être que nous pourrons réussir à le localiser de cette façon. Si vous avez des informations à ce sujet… N’hésitez pas. Pour Asmar. »

Son ton est empathique et délicat. Ses traits démontrent une certaine patience vers la famille du disparu, et une certaine gentillesse.

(c) mars.

Asmar a disparu : un bien triste sort. Combien d’hommes est-ce que la guerre va encore prendre ? Voir Asuld et Emna dans cet état lui déchirer le cœur. Elle aurait payé, pour que Lancel Lannister assiste à la scène, pour voir les conséquences de ses actions. Si Asmar a disparu par les mains de bandits, c’est sans doute en raison de la pauvreté grandissante en raison de l’effort de guerre. Mais les nobles, eux, s’en foutaient, de tout cela. Ils ne s’en sont jamais souciés, tant que ça leur rapportait plus de richesses. Rhéa entendait bien changer cela.

« Je suis sincèrement désolée, Emna. Asuld aussi. Mais j’espère que cette information vous aidera à faire votre deuil. De savoir qu’il repose en paix, auprès des septs. »

Rhéa serait restée quelques minutes de plus auprès de la famille du défunt, avant de les quitter, pour rentrer à son bordel. Depuis, il lui arrive de rendre visite au village d’Asmar au moins une fois par mois, pour s’assurer du bien être de sa famille et pour les supporter financièrement- au besoin. Elle n’a également pas hésité à laisser ses petits oiseaux répandre la nouvelle, de comment la sensible Rhéa aidait le petit peuple.

(c) mars.