Regarde en toi... [Sélènia-Dorian]

Regarde en toi... [Sélènia-Dorian]Sélènia Martell [An -112 Mois 09 semaine 4]

Je plante avec agacement ma plume dans mon encrier métallique, soufflant sur l'encre noire couchée sur le papier entre mes mains. Les nouvelles ne sont pas bonnes, les soucis s'enchaînent depuis qu'une certaine Bieffoise a pointé le bout de son petit nez ici, à Dorne. Pourtant, la fleur du Bief n'est pas la seule source d'ennuis qui contrarie mes plans. J'ai l'impression qu'ils se sont donné le mot, le Lannister, les fer-nés, l'Ordre-Ardent, Naerys et Dorian.

D'un geste souple, j'attrape mon sceau pour l'apposer sur la cire rouge encore molle. J'observe l'empreinte de l'emblème de notre maison creusé dans la matière chaude, j'aimerais pouvoir modeler aussi facilement les gens qui m'entourent. Malheureusement pour moi, ils semblent tous sculptés dans un minerai à la hauteur de leur esprit rebelle et têtu. Je soupire gravement, déposant la missive aux côtés de ses semblables, destinées à différents seigneurs Dorniens. Frôlant ma main, une missive bien différente se rappel à moi, une missive portant le sceau de mon frère cadet, Dorian Martell. J'attrape entre mes doigts le morceau de papier, la preuve, la culpabilité de mon frère, relisant les mots qui marquent à jamais les pensées secrètes de mon frère.

Jamais je ne l'aurais cru capable de comploter contre moi, lui, qui s'est toujours montré si lâche, si désintéressé. Ces derniers mois, il ne s'est montré que sous le jour d'un petit homme, un adolescent fragile blessé dans son égo. Cette missive prouve encore un peu plus sa lâcheté, préférant comploter dans mon dos plutôt que de m'affronter en face-à-face. Cela ne peut plus durer. Des mots doivent être prononcés pour crever l'abcès qui gangrène notre famille. Cette loi du silence doit se rompre.

Je saisis la clochette face à moi, sonnant ma servante d'entrer dans mon bureau.

- "Allez me trouver Dorian Martell, qu'il soit sobre ou ivre. Et envoyez-moi ces missives." dis-je d'un ton autoritaire.

J'observe la servante récupérer les missives sur mon bureau avant de quitter la pièce. Je peux entendre ses pas s'éloigner dans les couloirs, laissant le silence reprendre ses droits. Je soupire une nouvelle fois, me relevant pour ouvrir les portes menant au balcon. Le soleil brille, mais la chaleur n'est pas encore écrasante. Mes mains se cramponnent à la balustrade en pierre tandis que mon regard scrute l'horizon, la mer infinie. Je vais attendre ici l'arrivée de Dorian, en souhaitant ne pas le voir apparaître ivre, comme d'ordinaire.

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Le bruissement des draps se frottant contre les corps nues de deux femmes est agréable à l'ouïe du jeune prince. Dorian assit au devant d'une vaste couche se plaît à déjeuner en observant les deux femmes avec qui il a passé une douce et très agréable nuit. Une servante vient pourtant perturber cette tranquillité. Il s'agit la d'une demande ou d'un ordre concernant son audience qui ne le mettra à nouveau face à sa sœur aînée. Un soupir s'élève avant de voir son corps à moitié dévêtu se lever et suivre le serviteur jusqu'aux portes du bureau de Sélènia. Elle semble l'attendre avec patience, son calme reste toujours aussi suspect car il s'agit là de sa sœur aînée bien évidemment. Qui ne serait pas nerveux de voir cette femme à la tête d'une maison comme la leur. Les actions récentes apportent un vent d'inquiétude et même si la victoire a été acquise de sa main il sait que l'amour du peuple et celui des vassaux à la maison Martell demandera un peu plus d'effort pour qu'il soit prit au sérieux. Les fer-nés pullulent et c'est bien la le problème d'autant plus que Dorian avait déjà à régler le souci des Rhoynars.

Sélènia que me vaut le dérangement dans mes occupations ? Une bonne raison j'espère.

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Le son du vent sifflant est assez agréable, je devrais prendre plus souvent le temps de l'écouter. Mais ce son si naturel disparaît, petit à petit, pour laisser place aux bruits de pas dans le couloir. Derrière-moi, la porte du bureau s'ouvre sur Dorian et une servante. Je délaisse le balcon pour venir me planter derrière mon bureau.

Mon regard scrute de long en large le corps de mon frère cadet, lui offrant un regard assez sévère. Je secoue doucement la tête, toujours aussi surprise par le manque de décence de mon cadet. À peine habillé, seulement à moitié couvert, il s'est dirigé jusqu'ici. Je fronce d'autant plus les sourcils en l'entendant être insolant à mon égard. Quand finira-t-il par devenir un homme digne de son rang ? Il est temps de lui mettre un peu de plomb dans le crâne.

D'un geste précis, j'attrape la missive qui se détache des autres sur mon bureau. J'avance de quelques pas, venant la dérouler sous les yeux de Dorian. Cette missive est signée de sa main, preuve de ses pensées qu'il me cache. J'observe avec attention sa réaction, déchiffrant les mimiques de son visage.

- "J'ai reçu cette missive, du seigneur Toland. Ne me prends pas pour une idiote Dorian, je lis très bien entre les lignes. Si tu voulais plus de responsabilités, tu pouvais le demander. Si tu voulais donner ton avis, tu aurais pu venir le faire en assistant aux réunions que nous avions tout les trois. Je suis disposée à t'écouter, mais par les Sept Dorian ! Ne t'avise plus jamais de nous montrer diviser face à un autre seigneur !" dis-je d'un ton autoritaire.

Je me retourne, laissant la missive entre ses mains. Je tire la chaise de mon bureau, venant me réinstaller derrière le grand meuble en bois massif. D'un geste, je propose à Dorian de s'asseoir sur une chaise devant moi.

- "Je veux des explications sur cette missive, soit convainquant." dis-je un peu plus calmement.

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Spoiler:

Son regard fut d'abord surprit et quand il eut à nouveau le parchemin entre ses mains il comprit. Tout faisait sens et il pouvait entrevoir la colère de sa sœur derrière ses manières et sa désobligeante facilité de jugement. Pour autant il ne manqua pas d'aplomb et quand les lamentes et les pleurs se mirent à tomber il répliqua sèchement.

Épargne moi tes simagrées Sélènia...

Dit-il d'un air dédaigneux. En observant une pause. Lord Toland avait la langue bien pendue à l'évidence sa loyauté était aussi fragile qu'une branche de roseau soufflez dessus et elle se brise. Ce manque de réflexion allait lui coûter cher il se le jurait intérieurement.

Des explications sur quoi ? Sur l'impopularité dont tu fais l'objet ? Sur les moqueries et les railleries des seigneurs qui nous sont plus chers et plus important que l'opinion publique ? Tu tes mise à dos toute seule nos vassaux et tu viens me blâmer d'une fronde ? Tout cela pourquoi ? Pour un peuple de pêcheurs qui oseraient venir s'en prendre à nous notre nom et notre famille à tout ce que Dorne avait battit. Tu es aveuglée par des aspirations de paix et de prospérité que tu ne vois même pas ce qui se trame juste sous ton nez.

Déplore-t-il en tenant fermement la lettre entre ses mains tendue devant-elle.

Ne vois-tu pas ma sœur que tout ce que j'ai fais, je l'est fais pour nous, notre maison ?

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Sa surprise était évidente, il ne s'est jamais attendu à être trahi par Han Toland. C'est une erreur de croire qu'un seigneur se rangerai si facilement d'un côté ou de l'autre. Dorian a fait une grave faute en faisant entièrement confiance à un seigneur qui s'est jusqu'ici rangé de mon côté, notamment concernant les Rhoynars. Un sourire méchant se dessine sur mes lèvres en entendant Dorian me répondre sèchement. N'est-il même pas désolé de me décevoir ? Si seulement Naerys était présente à nos côtés.

- "Je me moque des railleries des seigneurs, eux comme le peuple, ils ne sont jamais satisfaits. Je ne cautionnerai jamais un génocide Dorian ! Certains seigneurs de Dorne partagent également mon opinion sur les Rhoynars, comme Han Toland. Jamais, jamais, je ne lèverai notre épée contre des pêcheurs. Laisse les Rhoynars en paix Dorian, ils sont venus se battre contre la flotte Ouestrienne, ils ne nous ont pas abandonné." dis-je en haussant le ton d'incrédulité.

Je soupire gravement, me demandant pourquoi un pays comme le nôtre, si avancé dans ses idées, peut se retrouver à deux doigts d'un génocide. Pourquoi chercher une guerre fratricide ?

- "Si tu veux vraiment m'aider, aider notre Principauté, alors deviens enfin le frère dont j'ai besoin ! Cesse de me mettre des bâtons dans les roues et aide-moi. Nous avons bien assez d'une guerre avec l'Ouest et les fer-nés, nous n'avons pas besoin de mener un génocide interne. Il y a tellement de choses à faire, et si peu de temps. Est-ce que je peux compter sur toi, oui ou non ?" dis-je simplement.

Mon regard s'ancre dans celui de mon frère, venant chercher une lueur approbatrice dans ses yeux bien trop fermés.

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Se faire disputer comme un enfant ne lui convenait pas. Il était piqué d'orgueil et de cette haine qu'il animait contre tout ce qui l'empêchait d'exprimer cette colère qui le rongeait.

Tu ne veux pas comprendre l'opinion de nos vassaux fort bien quand la Principauté sera scindée en deux camps je n'aurais plus qu'à te dire je te l'avais bien dis ma chère sœur.

La réplique cingle comme la voile par une bourrasque de vent.

On ne peut concevoir l'unité d'un royaume en ne prenant pas en compte l'avis des autres seigneurs. Les plus importants sont contre eux leur donné les mêmes droits et les traiter avec autant de considération est une insulte.

Lui l'avait bien comprit mais pas elle. Il n'avait pas réellement l'ascendant sur la parole de sa sœur il feinta d'un revers de main en l'air se retournant en s'asseyant dans un siège le regard rivé en hauteur vers Sélènia.

J'ai essayé de t'aider et faire comprendre que malgré cette tâche béante du soutien que tu donnais aux Rhoynars la maison Martell que je représente tout autant que toi n'était pas prête à élevée les Rhoynars au rang de vassal.

Il ouvre de grands yeux comme pour montrer son étonnement et le choque de ce qu'il vient d'entendre sortir de la bouche de sa soeur.

Ne le suis-je pas devenu en allant braver à un contre dix cette flotte ouestrienne ? N'ai-je pas démonté mon allégeance à Dorne ? Ou bien exiges-tu de moi que je me mette à genoux pour te prêté serment ? C'est donc cela que tu-veux ?

Il se relève et d'un mouvement ample se met à genou à ses pieds le regard empreint d'amertume et d'injustice.

C'est donc ça que tu veux... que nous soyons la à te suivre aveuglément... Tu attends de moi que je te supplie ? Que je ne sois qu'un de ces vulgaires pantins dont tu tirerais les ficelles ?

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J'entends bien que Dorian s'inquiète de voir la Principauté scindée en deux camps bien opposés. Mais il est hors de question de le sujet des Rhoynars divise autant les seigneurs, pas à Dorne. Dorne, qui montre l'exemple à Westeros sur le droit des femmes, sur les droits des bâtards. Comment un peuple si ouvert peut-il être si enclin à traiter les autres comme des moins-que-rien ? Les Rhoynars ne demandent qu'à faire leurs preuves.

- "Je comprends très bien l'opinion des vassaux, mais les Rhoynars ont le droit d'être traités comme des humains, car ils le sont. Unifier Dorne est notre devoir, et non pas de massacrer des milliers de femmes et d'enfants à cause de leurs origines lointaines. J'ai loué quelques parcelles de nos terres, celle de notre Maison, pour protéger ces gens. Ils ne portent préjudice à personne. Aucun seigneur n'est en droit de venir s'en plaindre, car ils sont ici, sur nos terres et non sur les leurs. Mais si tu juges qu'ils pourraient se rebeller, alors ouvrons le débat officiellement à Lancehélion. Convoquons tous les seigneurs de Dorne pour leur permettre de débattre, et à l'issue de cette assemblée, nous écrirons les lois nécessaires. Ainsi, nous aurons l'avis de la majorité des seigneurs." dis-je avec beaucoup d'intérêt.

J'observe mon cadet s'avachir sur son siège, ce n'est pas là une position pour un prince. Il n'est pas encore prêt.

- "Il n'est pas question d'anoblir un quelconque Rhoynar. Aucun d'eux ne le mérite. Ils sont seulement sous notre autorité, ils n'ont aucune terre qui leur appartienne." dis-je simplement.

Je secoue négativement de la tête, fermant les yeux un bref instant. Non, il n'est pas devenu le frère que j'espérais. S'il a bien démontré son allégeance à Dorne, tout a chacun sait que Dorian a eut une chance miraculeuse durant cette bataille. Sans cette vague, il n'aurait sans doute pas remporté la victoire. Mes yeux s'écarquillent en voyant Dorian se mettre à mes pieds, se moquant de moi par la même occasion. Je me relève prestement, venant tirer mon frère par les épaules pour le remettre sur ses pieds.

- "Ta victoire m'a rendu extrêmement fière, elle t'a mis sur la voie pour devenir le prince que j'attends. Mais tu t'en es éloigné. Je veux que tu apprennes toutes ces connaissances qu'il te manque pour devenir un bon prince. S'il m'arrive un jour malheur, je veux être certaine que tu sois prêt pour prendre le flambeau. Si je suis dure avec toi, c'est parce que j'attends bien plus de ta part. Comment veux-tu que je t'accorde ma confiance, quand je te voie ivre durant les réunions ? Quand tu viens me voir sans avoir pris la peine de t'habiller. Je veux que tu apprennes, pour que je n'ai jamais à douter de toi. Et ça commence dès aujourd'hui." dis-je sérieusement.

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Il secoue la tête le regard fuyant. Jamais ce que Sélènia désirait ne pourra voir le jour plus maintenant le mal était fait. Il se relève prenant les mains de sa sœur les apposant sur son front avant de les embrasser.

Les seigneurs locaux ne te pensent pas digne de gouvernée avec fermeté. Qu'attends-tu d'une bande de lords pompeux qui ont obtenus ces terres par le glaive et le sang ? Qu'attends-tu de moi maintenant ?

Il ne savait pas si elle était capable de prendre les bonnes décisions. Jusqu'ici cela se relevait plus du miracle et des bons rapports avec les populations locales. L'arrivée des fer-nés avait changée la donne, la maison Gargalen était tombée et qui sait quelle autre maison sombrerait à ses côtés.

Il nous faut agir... Je dois le faire laisse moi accomplir mon devoir je suis un combattant Sélènia je sais me battre désigne moi ton ennemi et j'irais le combattre.

Il n'abandonnait pas à son esprit que Lord Toland avait trahie sa confiance lui qui était un guerrier émérite semblait plus prompt à la voie que sa sœur menait et pourtant ? Qui l'aurait cru. Il se sentait blessé dans son orgueil, son ego et la trahison avait un goût bien acre dans sa bouche. Maintenant il se faisait serviteur et devait racheter ses fautes, comme si elle pensait que son frère pouvait changer quelque chose à des années d'ivresses et de plaisirs. Se ne serait pas chose aisée et il ne se laisserait pas dicter aussi facilement sa conduite.

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Je suis soulagée de voir que la discussion entre mon frère et moi s'est enfin calmé, le ton est retombé. Cela fait déjà trop longtemps que j'ai laissé Dorian à la dérive, empêtré dans un surplus de liberté qui l'a desservi. Je serre mes mains dans les siennes, l'observant avec appréhension.

- "Tu as un point de vue différent du mien sur chaque problème, c'est très bien. À nous deux, nous aurons plus de perspectives. Naerys nous a laissé dans une position difficile avec l'Ouest, et ça ne se calmera pas. Lancel Lannister m'a bien fait comprendre à travers sa dernière missive, qu'il ne nous lâchera pas." dis-je sérieusement.

D'une main, je me dégage de la poigne de Dorian pour attraper la missive du roi de l'Ouest, pleine de promesses et de menaces. Je la lui tends, le laissant être juge de ces mots.

- "Je pense qu'il est important de pacifier les conflits les moins importants pour conserver nos forces d'ici que la flotte de l'Ouest revienne ici. Pour calmer les seigneurs et te permettre d'apprendre, nous allons échanger nos rôles quelque temps. C'est toi qui travailleras, et moi qui me reposerai. Tu utiliseras mon bureau, pour avoir accès à toutes les missives. Je t'aiderai les premières semaines, mais après, tu seras en charge, je me contenterai d'approuver ou non." expliquais-je.

Après avoir laissé à Dorian le temps de lire la missive écrite des mains de Lancel Lannister, je lui tends une autre. Cette missive porte le sceau d'Alrik Timbal, le fer-né ayant pris Salrivage.

- "Sauver les otages Gargalen est très important pour prouver au peuple qu'on se soucie de nos vassaux. Les fer-nés ont eu le temps de renforcer leur position, un assaut ne sera pas fructueux. Je vais aller négocier avec Alrik Timbal, à mi-chemin entre Lancehélion et Salrivage. Mon objectif est de récupérer les otages, et de pacifier la zone. Nous reprendrons Salrivage lorsque les fer-nés laisseront une brèche exploitable." dis-je sérieusement.

J'attrape maintenant les deux missives envoyées par Ilyas Wyl, me préparant à ajouter d'autres informations à cette discussion.

- "Mais ceci sera ton premier travail." dis-je en laissant la suite de ma phrase en suspens.

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Spoiler:

Les avis diverges mais le lien du sang semble prend le pas sur les rancœurs que l'ambition et les désirs observent. Dorian écoute incongru voilà maintenant que sa sœur aînée elle qui avait prit jusqu'ici le rôle de chef de famille demandait à celui-ci de la remplacer. Cette occasion il en avait rêvé, il en avait toujours voulu quelque part il pouvait croire à une fable qu'elle exerçait sur lui pour le tromper, le duper et d'un autre elle avait ce regard doux, sincère presque maternel dont sa sœur Naerys avait seule le secret. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Était-ce la crainte de tout perdre ? Ou était-elle elle même dépassée par des événements aussi cruciaux qu'elle envisageait désormais toutes les possibilités ? Nul ne sait ce qui se trame derrière les yeux clairs de sa sœur aînée pas même Dorian.

L'Ouest paiera à nouveau le prix du sang si ils osent fouler cette terre. Tu peux en être sûr nous avons une flotte d'envergure enrichie par l'expérience des combats nous devons poursuivre ce que nous avons commencée. Nous devons rivaliser avec les plus grandes flottes nous devons portée la bannière de Dorne aussi loin que cela puisse être à notre portée.

Rétorque-t-il galvaniser par cette ennemi, ce lion tout désigné qui l'empêchait encore sous peu d'accomplir son ambition prochaine. Son souhait allait être exaucé il allait prendre la place qui lui revenait de droit et les concertations avec sa sœur aînée changeraient peut-être la face du monde et cette vision binaire qu'il avait jusqu'ici à peine effleurée.

Les fer-nés ne sont que de vulgaires pirates, des guerriers redoutables en mer mais, sur terre ils ne valent pas plus que ces vulgaires montagnards du Val. Tu peux compter sur moi pour mener notre peuple et nos seigneurs à la bataille quand le moment sera venu.

Le moment viendrait oui ou les insulaires seraient à la botte de Dorne ou bien nourriraient les bas fonds de leur Dieu adoré.

Il est aussi temps que nous parlions de cet héritage... Que notre père nous a laissé. Tu es bien plus âgée que moi ma sœur mais avec le départ de Naerys et seul les Sept peuvent savoir désormais ou elle se trouve il nous faut pérennisée la lignée Martell. Nous devons fournir une descendance pour le futur de notre Principauté. Je suis prêt à engagé moi même une alliance matrimoniale mais, tu dois aussi faire ta part de ce côté. Je ne tolérais pas que la maison Martell sombre dans l'oublie. Je trouverais une épouse et tu devrais en faire de même.

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Les choses se mettent en place, Dorian prend enfin son rôle au sérieux. Je suis déjà soulagée de voir qu'il m'écoute, donne son opinion et semble enfin s'apaiser de tourments inutiles. Je n'ai guère pris de jours de repos depuis très longtemps, lorsque Dorian sera aux commandes, je pourrai reprendre l'entraînement au maniement de la lance.

- "Oui, devons agrandir notre flotte et former d'autant plus de marins. Il y a quelques mois de cela, j'ai négocié la location de notre armée avec la cité de Lys en Essos. Mais avec la soudaine présence de la flotte Ouestrienne, je n'ai pas encore pu honorer mes engagements. Ce contrat nous permettait d'entraîner notre armée en conditions réelles, et de rapporter beaucoup d'or dans les caisses de la Principauté." dis-je en soupirant.

J'espère véritablement que Dorian ne se laissera pas corrompre ou galvaniser par le pouvoir que je lui octroie. Être un dirigeant juste et calme est difficile, Dorian a toujours été bien plus inconscient et hâtif que moi.

- "Il est clair que les fer -nés ne peuvent pas rivaliser contre nous une fois à terre, les batailles rangées ne sont pas faites pour eux. Mais... Je n'en dirai peut-être pas autant sur la défense d'un siège." dis-je soucieuse.

Mon attention se reporte sur les mots de Dorian, son initiative face à l'idée d'un mariage. Je ne l'aurais pas cru capable de prononcer ces mots, pas lui qui s'amuse encore avec des femmes différentes chaque soir.

- "Effectivement, j'y ai longtemps pensé, mais je n'avais pas le temps jusqu'à présent. Je pense qu'il serait bon que Naerys et toi formiez des alliances matrimoniales avec d'autres royaumes, tandis que je renforcerai notre lien avec les seigneurs Dornien en choisissant l'un d'eux." dis-je simplement.

Mon attention se reporte sur les deux missives que j'ai dans les mains, les offrant à Dorian pour le laisser prendre connaissance des détails.

- "Meryl Piète a disparu, il semblerait que le Bief ait mandaté une flotte fer-né pour la retrouver à Dorne. Jusqu'à présent, je n'avais aucune piste à suivre, mais il se pourrait bien que j'en ai maintenant une. La flotte a attaqué Spectremont avant de disparaître. J'ose croire qu'ils ont accompli leur mission là-bas. Meryl Piète était peut-être là-bas, sous notre nez, cachée par Han Toland. Je n'ai aucune preuve pour l'accuser, seulement des suspicions. Il faut trouver des preuves, et réfléchir à la suite des évènements le concernant. Je ne te donne pas cette information pour te permettre de te venger, Dorian. Han Toland m'a toujours été loyal, mais il a commis une grave erreur à cause de cette femme. S'il est vraiment coupable, il devra être puni." dis-je simplement.

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Spoiler:

Ce que tu avances est très grave ma sœur. Cela pourrait précipiter Dorne dans le gouffre d'une guerre que nous ne maîtrisons déjà pas avec l'ombre de Castral-Roc qui plane sur notre palais. Le Bief ne doit pas prendre les armes contre la maison Martell. Cette histoire n'annonce rien de bon ni pour nous ni pour lord Toland.

Il serre son poing se détournant de sa sœur. Il réfléchit mais rien ne mène son esprit et ses pensées à savoir ce qui aurait été manigancée.

Il doit être puni Sélènia d'une façon ou d'une autre si ce que tu avances est vraie je ne peux toléré l'affront, il a trahit la confiance que j'avais en lui qu'il te sois fidèle ou non m'importe peu.

Il lève son index tout en la désignant.

Je ne peux pas te promettre qu'il est un jugement honorable car il n'en est pas digne. Il n'est même pas digne de ta sollicitude je ne garantirais pas sa survie entend bien ce que je viens de te dire ma sœur.

Il ravise son doigt et laisse ses bras ballant le long de son corps. Il laisse échappé un sourire en soupirant est ce qu'elle le croit aussi naïf que ça ? Peut-être qu'elle ne voit qu'un jeune enfant en lui mais, il s'y connaît bien mieux en ce qui concerne les rapports entre les hommes et les femmes.

J'ai du mal à croire que tu serais capable d'aimer quelqu'un si se n'est Naerys et moi même. Ne prend pas ombrage de ce que je vais te dire ma chère sœur mais je te crois incapable d'aimer.

Il ne voulait pas la froissée mais seulement énoncée une vérité. Il fallait se rendre à l'évidence elle était une vieille femme encore sans doute dont la pureté avait été préservée. Lui trouver un mari ne serait pas chose aisée après tout la plupart des nobles ne pouvaient pas supporter sa politique si se n'est ceux qui lui mangeaient dans la main par intérêt.

Tu sais... Si tu veux simplement un héritier ou une héritière je connais... Des hommes... Qui pourraient conclure l'affaire en une ou deux heures tout au plus...

Sélènia mariée ? L'hiver tomberait ce jour ou elle allait prendre sur ses épaules le manteau d'un époux sous la bénédiction des Sept.

Tu sais ce que cela implique... Tu perdrais non seulement ton nom et...

Il s'arrête subitement, il ne veut pas accablée son aînée dans une prérogative dont elle n'est pas prête selon lui.

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J'observe Dorian, une ombre d'inquiétude assombri son visage. Il est évident que les actions isolées d'Han Toland peuvent avoir un impact négatif envers nos relations diplomatiques. Mais la flotte fer-né mandaté par le Bief a attaqué l'une de nos cités, sans revendiquer de quelconque représailles ou un message négatif. Il est probable que le Bief ignorait la manœuvre de la flotte fer-né, et qu'ils seront aussi inquiets à l'idée d'être pris en tenaille entre les tensions contre l'Ouest et nous-même. Il y a peut-être une infime chance qu'ils cherchent à réparer les dégâts de Spectremont, pour ne pas déclencher de guerre, ce qui nous arrangerait énormément.

Je fronce gravement les sourcils en entendant Dorian exprimer sa colère envers le Toland. Mon cadet prend bien trop à coeur la loyauté que m'a prouvé Han Toland, et maintenant... Il semble souhaiter sa mort... Dorian me pointe du doigt, me disant qu'il ne peut pas me promettre que le Toland ait un jugement honorable, car selon lui, il n'en est pas digne.

Je lève un sourcil en entendant mon frère me dire qu'il me pense incapable d'aimer. Je ne me suis jamais posé la question, je n'ai jamais eu le temps pour des amourettes.

- "Peut-être bien, je n'en sais rien. Mais je sais que l'amour est quelque chose de subjectif, dont la définition change d'une personne à l'autre. Je ne cherche pas le grand amour Dorian. La plupart des Seigneurs n'ont pas épousé leur femme par amour, et peut-être n'en sont-ils jamais tombés amoureux. Mais je pense que l'amour peut-être simplement... quelqu'un qui avance à nos côtés en regardant dans la même direction que nous." dis-je simplement.

Je fronce une nouvelle fois les sourcils en écoutant Dorian me proposer de... trouver un homme le temps d'une heure ou deux. Je ne peux m'empêcher de lui donner une tape derrière la tête avec la missive que je tiens. Secouant la tête en soupirant.

- "Je refuse de perdre mon nom, et d'abandonner ma famille. Si je ne trouve pas d'époux à Dorne, je chercherai à Westeros. Si je n'en trouve pas ici, je chercherai en Essos. Je ne doute pas qu'il puisse exister quelques Essossien prêt à s'engager pour un nom et un titre de noblesse. Et si personne ne se présente à moi j'aviserai. Si Naerys et toi avez des enfants, ça me suffit, ils seront nos héritiers. Et lorsque le besoin d'être mère se présentera à moi, je trouverai une solution." dis-je simplement en le regardant fixement.

Je fais le tour de mon bureau, marchant lentement avant de me retourner vers Dorian.

- "Si je suis toujours célibataire, c'est parce que je devais gérer cette famille, seule. C'est à votre tour de me rendre ce sacrifice, si je ne trouve pas d'époux, vous devrez faire de bons mariages pour moi." dis-je.

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Sélènia avait toujours su se démarqué des autres femmes. Son flegme et sa tempérance face à tout ce qui pouvait provoquer la nervosité et des émotions semblaient inexistantes. Il ne l'avait jamais réellement vue épanouie, heureuse ? Il ne saurait le dire... Ce qu'il avait vu depuis son enfance c'est cette jeune femme impassible, fière regardant droit devant elle. Il ne l'enviait pas à ce sujet, Dorian était quelqu'un de passionné peut-être un peu trop parfois. Comment pouvaient-ils être si proche et si différents l'un de l'autre ? De qui tenait-elle ce calme inébranlable même dans les pires situations ? Oui il la pensait froide, austère et n'arriverait sans doute jamais à percer les secrets de ses aspirations et désirs aussi frivoles que profonds.

Rien ne nous prouve que cette histoire est fondée Sélènia.

Insiste-t-il en abaissant sa voix pour ne pas être entendu par des oreilles mal avisées. Il ne réagit pas face aux propos plus virulent de sa sœur aînée. Pourtant il s'en dégage une ambition certaine alors il croit comprendre ou du moins effleuré cette aspiration et ce goût du pouvoir qu'elle a au fond d'elle bien ancrée. Cela venait sûrement de leur lignée, cette force de conviction bonne ou mauvaise les induit en erreur dans bien des sentiments entremêlées de complots politicarde et d'aspirations vénales personnelles.

Personne ne te demandes de le faire. Je me sentais prêt depuis bien longtemps à t'épauler et à prendre les rennes de la Principauté mais, tu as la main rêche en ce domaine. Peu de gens te connaissent aussi bien que moi ou même Naerys. Je dirais même que personne sait réellement qui tu es...

Il secoue la tête dans une conviction désuet.

Comme tu voudras Sélènia... Il se détourne de sa sœur l'esprit peut-être encore embrumée par cette journée étrange et en proie à des rebondissements tout aussi surprenant que difficile à encaisser.

Tu te trompes sur un point ma sœur... Ce n'est en rien un sacrifice pour moi... C'est mon devoir et je ferais de mon mieux pour que la maison Martell traverse ses épreuves.

Avec ou sans toi ma sœur sache le. Pensa-t-il en repartant d'un pas lasse dans ses appartements.

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Je hoche la tête à la réponse de Dorian. Rien ne prouve que cette histoire est vraie, mais rien ne semble prouver le contraire. Les indices récoltés jusqu'ici sont largement suffisants pour me permettre d'avoir des soupçons, mais rien de plus. Han Toland a déjà été lié au cas de Meryl Piète quelques semaines avant sa disparition, rien n'invalide l'idée qu'il puisse encore y être mêlé.

- "Oui, je sais. Mais actuellement, c'est la seule piste que nous avons." dis-je simplement.

Je laisse le sujet de Han Toland derrière nous, c'est à Dorian de gérer maintenant la suite des évènements. Je me dois de trouver des preuves pour lui permettre de condamné de Han Toland s'il s'avère effectivement coupable.

Dorian renchérit sur le sujet des mariages princiers. Il me dit que personne ne m'a demandé de me sacrifier. Pourtant... Quelqu'un devait bien élever ces deux jeunes Martell, tout en gérant ce royaume. Je hoche une nouvelle fois de la tête en entendant Dorian dire qu'il ne se sacrifie pas, et qu'il est prêt à faire son devoir. Quelque chose me perturbe, comme si sa phrase restait en suspens. Je l'observe du coin de l'oeil, réfléchissant.

- "Nous avons évoqué la plupart des sujets d'actualité, tu peux commencer à traiter les missives en cours. Échangeons nos places. Je te laisserai traiter les sujets de ton choix, comme tu le sens. Mais je t'empêcherai de faire des choses que je juge irréversible. Je t'interdis également de toucher aux Rhoynars, ils sont sous ma protection." dis-je simplement.

Je lâche un soupire agacé en voyant Dorian me tourner le dos pour quitter le bureau. Je l'aurai cru impatient de prendre ses premières décisions, mais il n'en est rien. Il va sans doute rejoindre quelques prostituées pour fêter sa prise de responsabilités, au risque de retomber définitivement dans ses travers. Qu'il en soit ainsi, j'aurais tout fait pour le remettre sur le droit chemin, s'il gâche sa chance... il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même. Je m'installe derrière mon imposant bureau, récupérant quelques missives avant de quitter celui-ci. J'ai envie de me baigner, ça fait longtemps que je n'ai guère pu me détendre un peu sans rien à penser.

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Sujet: Re: Regarde en toi... [Sélènia-Dorian]

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