Les sabots de ma monture imprégnaient le sol de sable chaud. Mon regard se perdait sur cet étendu naturel  . Au loin je pouvais discerner les rangs de ce roi autoproclamé. Certes la Maison d’Erris était influente et riche… Mais était-ce une raison de plonger le peuple dans un tel conflit ? Erris avait des arguments mais il les exploitait de la mauvaise manière. Selenia, vindicative n’arrangeait rien. Les deux forces des deux belligérants pouvaient se compléter si les deux partis trouvaient un commun accord. Mais a quoi bon espérer, cette issue ne semblait clairement pas envisageable. Je serait bien trop utopiste de le croire.  Je me laissais porter par mes pensées, bercé par le claquement des étendards Martells qui dansaient au gré du vent. Nous devions être la risée du monde aux yeux des autres couronnes et la situation avec l’Ouest m’alarmait.  Notre conflit fratricide devait prendre fin. Que ce soit d’une manière ou d’une notre , la guerre civile laissera des traces indélébiles dans notre Histoire. Je fis signe à Kassandre , fidèle homme d’arme et officier des Gargalen.

- Kasandre…Que les hommes se tiennent prêts si tout dégénère...

Ce dernier acquiesça avant de rentrer dans les rangs tandis que le jeune prince Dorian Martell s’avança, allant au-devant de sa future mort.  Selenia le suivi, je fis de même lançant ainsi ma monture a leur suite. Mon regard se figea sur Erris. Je devais admettre qu’il avait bien réussi son coup, il avait frappé fort ! Un coup de maitre à n’en pas douter ! Lord Dayne était venu, je le saluais d’un geste amical , dans d’autre circonstance , j’aurais sauté sur l’occasion de sa présence pour prendre des nouvelles de sa fille.  Allyria étant de nature dévouée tout devait se passer au mieux…Du moins c’est ce que j’espérais. L’attaque de Salrivage avait laissé de profondes séquelles. Je portais mon attention vers Dorian tandis que nous avancions toujours.

- C’est une preuve de courage que vous montrez là… Soyez en assuré…Dorne s’en souviendra !

Un sacrifice, la guerre est faite de sang , d’acier et de moment comme cela. Le fardeau était grand pour Selenia Martell,  seul le futur nous dira comme elle supportera une telle décision. La guerre n’allait certainement pas prendre suite à ce jour néfaste mais  les ardeurs du roi autoproclamé s’en verraient surement calmés. Les enfants de Dorne s’entretuaient sous le regard des Sept.

- Princesse Selenia… Vous avez fait le bon choix…J’ose espérer que les Sept puissent éclairer notre voie si obscure et nous sortir de là …Mais il serait vain de compter là-dessus.

Non sans oublier, le rival des Martell je lui adressa un signe de tête en guise salutation franche et sincères .

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La situation était bel et bien critique. L’échange entre le prince Dorian et la princesse Naerys allait certainement faire l’objet de nombreuses lignes de nombreux livres d’histoire. Dorne n’était plus qu'une Mère affligée de voir ses propres enfants s’entredéchirer. Oui Erris avait raison le sang et l’acier forgeait des royaumes, même l’endroit que je trouvais le plus reculé et âpre de Westeros avait eu son lot de carnages et d’Ignominies. J’allais certainement passer pour un humaniste mais au fond j’avais raison.

- Justement Erris…Le devoir qui nous incombe à tous n’est-il pas de forger les prochaines générations ? Si nous agissons comme nous le faisons là…Que laisserons nous à nos enfants ? Un sol  taché de sang et des ruines…Est-ce là un avenir propice ?

Je pouvais imaginer les séquelles future de ce conflit qui n’avait pas lieu d’être à mes yeux alors que nous avions d’authentiques ennemis. L’Ouest et son appétit, la rancœur de leur défaite lors de la bataille navale de Lancehélion les pousserait sans doute à lancer de nouveau leurs armées à nos portes. Les légions vermines des Lannister étaient redoutables, voilà le vrai ennemi. Je frémissais à l’idée de laisser un avenir aussi incertain à mes filles sans compter que la plus jeune n’est clairement plus la même depuis ce fameux jour de l’an -112.

- Sauf votre respect…Seigneur Erris …Vous n’avez pas d’enfant vous ne pouvez pas comprendre l’importance de laisser un avenir sain aux générations futures. Dorne est menacée par son voisin. La bannière au lion dorée  est notre ennemi commun.

Voila que la question du Bief et de la culpabilité d’Han Toland était remise sur le tapis , j’aurais du m’en douter. Une vaste affaire que voilà. Quelque chose me disait que nous n’e soutirerions pas de sitôt. Je laissais les deux rivaux disserter sur le sujet pendant que j’examinais discrètement la zone de l’échange à l’affût de la moindre entourloupe. Nos hommes étaient un peu plus loin derrière prêts à agir à mon signal. Si tout dégénérait le plus important était de tirer Sélénia de là. Unre question me taraudait toutefois

- Seigneur Erris vous ne croyez pas en la culpabilité du seigneur Toland c’est un fait…Moi aussi j’ai trop peu d’élément à ma  connaissance pour y avoir un quelconque jugement…Cependant comment expliquer que le seigneur Toland  a fui sans clamer quelconque innocence ? Un homme doté de raison puis d’honneur serait le premier à se porter innocent..

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La situation semblait déplorable.  Au fond je  devrais être impressionné d’avoir affaire à tant de grands noms. A ma gauche la princesse Selenia , à ma droite son jeune frére Dorian Martell. Face à nous Erris et Lord Dayne. Dorne allait encore porter les séquelles de ces conflits fratricides pendant longtemps. Parfois j’en venais à me dire que le pouvoir était source de malheurs. Le futur un certains que j’allais laisser à mes filles me rendait triste. Je voulais croire qu’il y avait encore de l’espoir  pour que cette folie cesse mais au fond Erris était bien trop fier pour cela. De plus tant de mort pour un tel conflit, il serait injuste pour eux si nous n’en venions pas au bout. Mon regard se porta sur la bannière Martell flottant non loin de nous. Tout serait plus simple si nous étions tous unis sous la même bannière. Encore une chose purement utopique.  Erris me répondit aussitôt sur un ton que je n’aimais guère et la teneur de ses propos me fit l’effet d’un coup en plein visage.   Parler de ce qui s’est passé de la sorte à Salrivage, un vrai coup bas.  Était-il en train de me faire porter la faute ? m’accusait-il d’avoir une part de responsabilité dans ce qu’avaient traversé mes filles ? Si je devais comprendre ce qu’il venait de me dire , j’ai été responsable du viol de ma fille Allyria. L’ingrat !  

- Seigneur Poulet, avec tout le respect que je vous dois vous vous trompez sur ce point. Jamais je n’ai jamais omis le fait que  le seigneur Tolland et jouer un rôle  dans la libération de Salrivage, ni vous d’ailleurs. Cette histoire à n’a guère de rapport avec les affaires qui nous ont conduit ici en ces lieux.

Evidement que vous vous n’echouriez pas , vous n’avez pas de famille..  Il est si facile pour vous de juger  de choses que vous ignorez totalement.
La bravoure de Dorian et ses propos chevaleresque faisait plaisir même s’il était clairement sot de vouloir se mesure à un adversaire de la trempe d’Eris. Blessé il ne pouvait disposer de toutes ses capacités physiques. Mon regard se porta alors sur Selenia , elle était effarée. Le jeune sot n’avait pas idée de la bêtise qu’il faisait.

- Jeune Prince ce n’est pas une bonne idée vous êtes blessé…Vous allez partir avec un sérieux désavantage.  Renoncez à cette folie…

Erris descendit de sa monture d’un pas magistral. Dorian, ce jeune nigaud  courrait  peut-être à sa perte ou peut-être que les dieux étaient avec lui. Qui pouvait lire les desseins célestes ? Erris ? Certainement pas ce n’était qu’un homme. Il dégaina sa lame finement ouvragée et pointa Sélénia. Ce qui l’avait dit à son encontre me fit frémir.

- Dites-moi…Est-ce là ce que les dieux vous demandent de faire ? profaner une dépouille e la sorte ? Trouvez-vous cela honorable ?    

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