Malheur aux vaincus [An -111 mois 6 semaine 1]

L'amertume se lisait sur son visage, des traits tirés par la chaleur et les embûches mais aucune qui ne rivalisait avec la défaite qu'il venait de subir face à son adversaire. Pour autant il devait songer au futur, à la suite ainsi qu'au ralliement de ses alliés pour poursuivre cette guerre intestine qu'il avait lui seul osé mener. Par les Sept il serait à la hauteur de cette ambitieuse tâche.  Le royaume du ciel et de la pierre serait à l'image de sa splendeur jadis s'élevant par delà les dunes désertiques dans ce paysage si paisible et implacable à la fois.

Il mettait un poing d'honneur à la capture de la princesse Naerys. Rien n'était encore joué et ce revirement n'était qu'une perte négligeable à ses yeux. On ne peut obtenir de victoire sans sacrifices. De lourdes pertes entachaient le camp adverse et malgré la disparition de Brasidas Ferboys il avait bon espoir que les seigneurs qui l’accompagnaient dans sa révolte finiraient par avoir main mise sur le territoire Martell.

Brasidas votre sacrifice ne sera pas vain.

Se déclare-t-il à lui même alors que le cortège de cavaliers prenait la direction dans les reliefs désertiques du fief le plus proche pour remettre d'aplomb ses troupes en vivres et en force. Il jeta un regard à l'arrière du convoi désignant la monture sur laquelle était attachée les mains liées la jeune Martell. Il donne un bon coup de tatane dans les flancs de sa monture pour rejoindre la position et se mettre à sa hauteur.

De tout les membres de votre famille je ne pensais pas que vous seriez la plus téméraire.

Il se donnait un ton supérieur et sarcastique en observant sa prisonnière la toisant avec cette lueur de haine dans le regard. En revanche il admettait mal le fait qu'il puisse y trouver un intérêt immédiat à sa capture. La rançonner ne faisait clairement pas partie de son plan initial.

Pour vous dire la vérité princesse j'aurais préféré voir votre frère traîné dans le sable marchant à poings liés attaché à l'arrière de ma monture. Quel délectable spectacle cela aurait fut.

Malheur aux vaincus [An -111 mois 6 semaine 1]

La Martell avait encore assez de force pour tenir des propos cohérent. Ses traits marqués par la fatigue rendait sa ténacité louable mais insuffisante. Les propos sur le passé qu'ils partageaient ensemble faisaient raisonner cette époque mémorable du temps de leurs aïeux. Les choses étaient bien différentes à cette époque.

Votre père était un homme comme on les apprécient rarement.


Il déplore logiquement ce qu'il advenait de lui et de sa tragique disparition bien que dans la force de l'âge parfois les dieux avaient leurs raisons que les hommes ignoraient. Inflexible destinée voilà que sa conversation avait de quoi raviver les souvenirs enfouis mais, il avait l’œil d'un rapace si elle pensait pouvoir obtenir clémence à son égard de cette manière elle se trompait.

Vous n'êtes pas la hauteur de votre héritage. Vous n'avez pas manqué de courage sur le champ de bataille mais je doute que votre sœur aurait pu en faire autant. Cloîtré entre les murs de son palais bien trop soucieuse du sort des Rhoynards plutôt que de son propre peuple. S’acoquiner de cette forme pompeuse et léthargique pendant que vos vassaux et le peuple se faisaient massacrés par les fer-nés. Et votre frère dans tout cela ? Un queutard plus prompt à forniquer dans les bordels pour engendrer des braillards sans avenir. Ce n'est pas qu'une question de pouvoir, de prestige ou même de gloire. Bien sûr je suis un homme d'ambition, après tout qui ne le serait pas en voyant son royaume sombrer lentement dans le chaos ? Voilà pourquoi je me suis proclamé roi, pour mettre fin à cette décadence dont vous êtes l'incarnation vivante. La dépravation et la faiblesse, voilà ce qui pousse à la révolte.

La parole était claire et limpide, son ambition rougeoyante comme les braises d'un feu étincelant dans son regard.

Malheur aux vaincus [An -111 mois 6 semaine 1]

Son regard se portait vers l'horizon observant la tête de son armée. Il écoutait l'oreille attentive à sa prisonnière. Il n'avait pas encore décidé ce qu'il allait advenir de la princesse Martell. Il n'y avait pas songé mais, il pouvait aisément savourer cet instant ou il écouterait celle-ci le supplier genoux. La valeur de la Martell était encore à définir bien que princesse il devait s'assurer de son importance et peut-être qu'il pouvait obtenir d'avantage à son sujet.

Votre sort sera décidé à Touche-Au-Ciel. Devant les Sept vous serez jug...

Sa phrase fut coupée quand la gorge d'un cavalier devant se fit transpercé par la pointe d'une flèche. Suivie de nombreuses salves les soldats furent acculés et touchés de part et d'autres de la route qu'ils empruntaient. Les tirs venaient des hautes dunes des deux côtés du cortège.

Serrez les rangs ! Nous sommes attaqués !

Il jeta un regard noir sur Naerys. Ils étaient là pour elle, des dorniens à la botte de Sélènia Martell à coup sûr.

Protégez la prisonnière ! Ils ne doivent pas s'en emparer.

L'armée était imposante et pourtant ils vinrent bientôt à leur portée. Un assaut suicidaire aux yeux du Poulet. Il sortit son épée et prit les devants pour repousser l'assaut. Son destrier au galop il fit virevolter sa lame avant de donner un vif coup en direction de ces assaillants. Le premier qui viendrait se frotter à lui tomberait sous le tranchant de sa lame.

Malheur aux vaincus [An -111 mois 6 semaine 1]

Les ennemis assaillaient le centre de la colonne sans qu'Erris n'ai pu rien anticipé. Aucun de ses hommes n'avaient su détecté la présence de cette force qui sans doute connaissait les reliefs aussi bien que lui si se n'est autant. Alors dans ses invectives il serra les dents et se laça contre un adversaire qui menaçait aussi bien sa vie que celle de sa prisonnière. Ils voulaient sans doute la récupérer pour Ilyas Wyl ou des soldats envoyés en embuscade par Sélènia Martell. Sa vaste armée était assé visible le long des voies principales sillonnant la Principauté. Les soldats d'infanteries tentaient de repousser l'assaut alors que la cavalerie légère rejoignait le combat en brisant la formation. Bientôt le surnombre jouerait en leur faveur mais dans l'état actuel ils étaient bien plus nombre. D'un coup d'épée il céda à la requête de Naerys pour qu'elle se joigne à lui au combat. Et si la princesse disait vraie ? Et si les ouestriens s'étaient eux même prêté à la guerre sur leurs propres terres ?

« Si vous fuyez je vous trancherai moi même la gorge. »

Avertit-il. Il donne un coup dans les flancs de sa monture l'épée tendu par son bras musclé et bandé visant la gorge d'un aissaillant.

« Repoussez les ! »