Le siècle des dragons s'en est allé. Pour autant leurs fils et filles sont toujours là bien vivant. Se sont des rescapés, des survivants qui n'aspirent qu'à une seule chose. Recouvrer à cet héritage glorieux auquel ils appartenaient tous sans exception. Il regarde désespérément le blason de sa maison, synonyme d'envie, de grandeur, d'espoir parfois... Puis la déception, l'aigreur et encore l'envie. Son père animait souvent chez lui cet espoir et cette haine qui se mêlaient l'une à l'autre sans jamais pour se satisfaire de ce qu'il était vraiment. Qui était-il vraiment ? Un fils ? Un frère ? Ou rien de tout cela aux yeux de ses parents ? Parfois il doutait de la véracité de ces mots dans son esprit. Il se pensait malade, parfois irascible rentrant dans des crises si violentes qu'il pouvait se blesser. Il se détestait et il s'admirait lui le dragon noir des Agderys. Un vilain petit canard noir boiteux selon ses propres dires.

Un peu à part, en manque d'attention et de reconnaissance. Dregon fut toujours celui qui mit dans l'embarras sa famille et son nom. Que voulez-vous qu'il face d'autres finalement ? Quand le monde détourne les talons alors que vous ne souhaitez que l'inverse... Un seul mot vous vient, déception. Il en était une aux yeux de sa maison, de ce père dont l'ombre semblait toujours aussi grande quand il était enfant. Il n'avait d'yeux que pour elle. Vaenicya, l'aînée d'une année et une fille. Pourquoi elle et pas lui ? Pourquoi n'avait-il pas droit à cet héritage qui était tout autant le sien que celui de sa sœur. Les relations furent compliquées, conflictuelles lors de cette jeunesse passé. Seul le vin et toutes sortes de dépravations plus tard le ferait se sentir autrement que le moins que rien à camoufler. Il faisait honte, il n'en avait cure. Il était violent cela le rendait plus fort et plus menaçant. Pourtant il nourrissait toujours cette ambition auprès de ceux qui initialement devaient l'admirer et l'aimer. Le chérir sa famille, sa putain de famille. Son propre sang...

Je me suis entrainé d'arrache pied. Me levant aux aurores, passant ma vie à m'entrainer à frapper des mannequins à des maître d'armes expérimentés. Au moins me laissait-on dilapider l'argent de notre famille comme bon me semblait juste de le faire. J'oscillais entre la violence des coups et l'amour que je portais aux prostitués. Les maisons closes et les lieux insolites ne m'effrayaient pas ils étaient quelque part à mon image. Une nouvelle famille même si la mienne avait quelque part une place particulière. Malgré mes différents et cette aversion pour le politiquement correct j'avais la nostalgie des vieux jours ou mes sœurs et moi parfois mettions de côté nos griefs. Nous étions une famille malgré tout.

Notre père est décédé, il nomma ma sœur à la tête de notre maison me laissant vaquer à mes occupations tandis que la guerre grondait entre Volantis et les cités libres. Nous autres valyriens étions fait pour la guerre et même si le Fléau nous avait retiré nos dragons nous restions le sang pur et digne de l'Ancienne Valyria. Dans mon cœur raisonnait une soif de sang et de bataille. De gloire et de tranquillité. Des sentiments contradictoires je me l'admettais bien moi même. J'étais l'ombre, celui qui gênait et qui se débarrassaient des gênants. Je restais un Agderys au plus profond de moi. Que les Dieux m'en soient témoin. Je comblerai le vide de ma propre vie en me saisissant de celle des autres. Tout ce que je voulais c'était briser les jours heureux de ceux qui m'importunaient.

Cette famille est la mienne, malgré ses défauts et mes propres injures à son sujet. J'étais le seul à pouvoir changer celle-ci dans le sens qui me plairait. Pour autant serai-je capable de détruire tout ce qui fait de moi un Agderys ? Probablement non... Mais le feu brûle et il consume tout ce qui se trouve sur son passage. La sensation d'admiration et de haine pouvait souvent atteindre mon esprit, me fragiliser, me paralyser... Ou c'était tout l'inverse. Supplanter ma sœur serait chose aisée mais, je veux que cela vienne d'elle. Elle fut choisit à ma place pour diriger mais elle verra avec le temps que le choix de notre père était une erreur. Vaenicya comprendra que le jeu n'en vaut pas la chandelle. C'est tout naturellement alors que ce jour elle se tournera vers moi. Comme Naerelys elle prendra sa part dans le monde qui nous entoure mais je serai celui qui montrera la voie. Je serai celui qui permettra la véritable continuité de notre famille et lui dévoilera le plein potentiel de notre Destin. Car nous sommes le sang des dragons. Je suis Dregon Agderys et le monde tremblera à l'appellation de notre nom.