Il faisait chaud. Trop chaud. Eivor n’aimait pas cela ! Mais au moins nous étions deux. Je passais mes doigts sur ses plumes avec douceur alors qu’elle faisait sa toilette. Je portais ce qu’ici on appelait un sarouel avec un haut léger en tissu presque transparent. C’était la meilleure façon de ne pas avoir trop chaud. Ca et se baigner, bien sûr. J’aurais pu passer la journée dans l’eau ! mais bon.. Cela aussi je ne pouvais pas vraiment. Et comme des cons aux ordres de Chenus, nous attendions ! Quoi ? Aucune putain d’idée ! Enfin si. Une guerre. Qui ne venait pas. A croire que Selenia Martell était marteau. J’eus un ricanement et Eivor se tourna vers moi en lâchant un cri moqueur. Je secouais la tête avec un sourire amusé. Elle était bien l’une des rares choses que j’aimais dans ce désert de merde. Je finis par quitter l’ombre du dais sous laquelle je me reposais pour la lancer dans le ciel.

Mon regard la suivit dans l’azur avant que je ne m’installe à nouveau à l’ombre à consulter un grimoire d’anatomie, toujours très intéressant à mes yeux. Je sentais l’esprit d’Eivor sans pourtant essayer de me glisser dans son corps de plume. Pas la peine de révéler mon pouvoir. Je ne préférais pas en parler à d’autres personnes que Tyldr. Je sentis un pincement dans mon corps que je ne tentais pas de chasser. Il avait fait ses choix, je l’avais attendu, je le servirais jusqu’à ce ue le noyé me rappelle, mais j’étais dans les bras d’un autre. Pas par choix. Il m’avait demandé de l’espionner. Je le ferais.

Eivor se posa, légèrement brutalement, sur la table et entreprit de déchiqueter le serpent qu’elle avait dans ses serres, je la regardais un instant avant de replonger dans ma lecture jusqu’à ce qu’un homme s’approche.

“Sorcière, y a quelqu’un qui veut t’voir.”

J’émis un long soupir et Eivor s’ébroua avant de grimper sur mon épaule et continuant de manger sa proie inerte dans ses serres. Allons bon… Je fronçais les sourcils en regardant la milice qui attendait sous les regards des autres fernés. J’eus un haussement de sourcils.

“Amyr Wyl veut te parler, femme.”

Oh. Je sentais que cela n’allait pas trop me plaire. Je retiens un long soupir avant de hocher la tête.

“D’accord.”

Je fis signe à deux des hommes d’Alrik de venir avec moi pour suivre les hommes vers ce fameux Wyl. A croire qu’ici tout s’appelait Wyl. Je frottais doucement les plumes d’Eivor qui continuait de manger le serpent qu’elle avait chassé. Je suivis la milice jusqu’à devant cet homme qui voulait me voir. Je fis un hochement de tête respectueux envers lui, attendant qu’il parle.