Regarde au delà de ce que tu vois [Samwell - Roslin]

Regarde au delà de ce que tu vois...Samwell Tully & Roslin [-111, Mois 8, Semaine 3] à Vivesaigues

No matter how hard I try, you’re never satisfied. This is not a home I think I’m better off alone. ( Three Days Grace → Home ) •••

Un rire étouffé s'échappe de ma gorge en voyant le visage effrayé de Roslin, et sa petite remarque «Je me serais passée de cette démonstration !». Il ne s'agit effectivement pas de la meilleure démonstration à faire lors d'un premier cours de pistage, mais elle a au moins le mérite d'enseigner la prudence.

Roslin semble s'inquiéter concernant l'ours que nous avons entendu, pour ma part... J'aurais aimé cuisiné ce sanglier s'il n'avait pas eu de petits à nourrir. La chasse n'est pas quelque chose que j'apprécie, j'en reconnais le mérite pour contrôler les populations d'animaux nuisibles, comme les sangliers, qui détruisent les champs et peuvent se montrer dangereux pour les habitants.

- "D'autres seigneurs auraient certainement lancé une partie de chasse pour afficher la tête de l'animal en guise de trophée, mais ce n'est pas mon style. J'enverrai des gens pour faire fuir l'animal vers les zones plus sauvages. Un ours n'est pas à sa place si proche des Hommes, il n'est pas normal de le voir si proche... les ours ressentent également la peur." dis-je sérieusement.

J'entends un soupir de soulagement échapper de la bouche de Rose lorsque nous voyons de nouveau les murailles de Vivesaigues. La jeune enfant me dit qu'elle ira chercher le mestre.

- "Il vaut mieux vérifier mon état auprès du mestre effectivement, c'est toujours plus prudent. J'aurais aimé pouvoir te montrer des griffures d'ours sur les arbres et des empreintes, mais ça sera pour un autre jour. Au moins, tu as pu pratiquer un peu, et voir un sanglier en action." dis-je avec un peu d'amusement.

Si j'étais mort sous la garde de cet écuyer, il s'en serait probablement voulu toute sa vie. Je n'aurais pas non plus voulu mourir devant Roslin durant une simple promenade dans les bois.

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Je marchais aux côtés de mon père en le fixant et en étant très attentive à lui. Visiblement je le faisais rire. Tant mieux ? J’imaginais ? Je n’étais pas sûre de moi. Mais je le suivais quand même. Une partie de chasse… Mouais, bah sans moi ! Vraiment, je n’avais pas du tout envie d’aller en chasse pour capturer un ours… C’était trop dangereux… Faire fuir l’animal. Je hochais la tête.

« D’accord. »

Je hochais la tête, avant de grimacer un peu à sa remarque.

« Je ne suis pas sûre d’avoir très envie de trouver des traces d’ours… Vous devriez aller dans votre chambre, je vais chercher le mestre. »

On venait de franchir les portes de Vivesaigues et je m’éloignais de mon père pour m’élancer dans les couloirs en courant pour aller chercher le mestre.

« Mestre ? »

J’ouvris la porte après avoir frappé, j’ignorais ma belle-grand-mère, en entrant et j’expliquais rapidement la situation au mestre qui sortit immédiatement. Je ne m’y attendais pas… mais la gifle de la vieille bique me fit mal à la nuque tant elle avait frappé fort. Ses yeux lançaient des éclairs.

« Tu aurais tué ton père petit porcelet stupide ! »

Je posais une main sur ma joue face à son regard rappelant un ciel d’orage. Elle me chuchota à nouveau quelques petits venins au creux de mon oreille avant de sortir en claquant la porte. Je reniflai un peu avant de me frotter la joue. Ça faisait mal… Je sortis après une longue minute des appartements du mestre pour me faufiler jusqu’aux appartements de mon père. La vieille bique était là, et se retourna vers moi quand j’osais entrouvrir la porte.

« File de là toi. Tu n’as rien à faire ici ! »

Je reculais aussitôt sans oser regarder mon père.

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Roslin me materne un peu... Elle me surveille comme du lait sur le feu, se montre très attentive envers moi. Ma fille m'ordonne d'aller dans ma chambre tandis qu'elle va trouver le mestre.

- "Bien, ma dame." dis-je en lui souriant.

Je lui aurais bien offert une courbette, mais le choc du sanglier me fait encore souffrir. Je suis encore passablement surpris par la violence de la rencontre, qui m'a coûté une belle rayure sur mon armure de métal. Lorsque j'arrive dans ma chambre, seul, je défais mon armure et mon gambison pour me retrouver en vêtements simples. Je m'assieds sur mon lit seigneurial, que je ne partage avec aucune dame de haute naissance. Je suis encore parfois mal à l'aise... cette chambre était celle de mon père, et celle de ma belle-mère. Deux coups frappent à la porte, je reconnais la façon de s'annoncer du mestre de Vivesaigues.

- "Entrez, mestre." dis-je à voix haute.

Le mestre entre, suivit de près par dame Tully née Mallister. Je réprime un soupire en la voyant, pourquoi est-elle déjà au courant ? Sans doute était-elle en train d'ennuyer le mestre avec ses histoires ? Je n'ai pas grande envie d'être en sa présence lorsque le mestre va m'ausculter, mais j'imagine qu'elle a besoin de s'assurer que l'unique héritier est bien vivant.

- "Comme vous pouvez le voir, rien de mortel ou de sanguinolant. Mais je me soumets à l'avis de notre expert." dis-je en laissant le mestre s'installer.

Roslin ne tarde pas à faire son apparition, je ne l'avais pas entendu jusqu'à-ce que dame Mallister n'intervienne. Je tourne mon visage vers l'enfant qui détourne le regard.

- « File de là toi. Tu n’as rien à faire ici ! » - réplique la dame Tully.

- "S'il vous plaît, ne lui parlez pas sur ce ton. Viens ici Roslin, installes-toi sur cette chaise." dis-je en indiquant la chaise.

Le mestre me demande d'ouvrir ma chemise pour procéder à quelques palpation, et j'obéis en silence.

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J’eus presque un mouvement de recul face à la colère de la Mallister et je me cachais un peu derrière la porte jusqu’à ce que mon père intervienne pour me faire rentrer. Je refermais soigneusement la porte derrière moi avant de m’asseoir là où mon père m’avait désigné et je penchais la tête sur le côté pour regarder le mestre faire. Visiblement… de ce que je voyais… il allait bien ? Je me tortillais un peu sur ma chaise, sans rien dire, essayant de bien voir ce qu’il faisait.

« Reste tranquille ! Je vois que les leçons de maintien ne sont toujours pas rentrées. »

Je me mordis les joues en essayant d’arrêter de bouger. Elle-même restait à fixer le mestre, les bras croisés sur sa poitrine. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Aucune idée. Le mestre resta silencieux un instant en finissant d’examiner mon père.

« Si ce n’est quelques bleus, rien de grave. Juste un peu de repos et vous irez mieux. Dès demain vous pourrez reprendre le cours de vos activités. »

Il fit signe à la Mallister de sortir et je regardais mon père sans rien dire un instant avant de me remettre à balancer les jambes.

« Vous n’avez pas trop mal père ? »

Je n’osais même pas m’approcher, j’avais peur de sentir l’odeur de l’ombre de la Mallister roder dans la chambre. Mon regard se posa sur une cruche de vin et je me remis finalement debout pour en servir une coupe à mon père que je lui portais.

« Tenez. »

ON disait que le vin s’était bon et que les hommes en buvaient toujours un peu. Je me mordis un peu les joues en gardant la coupe tendue vers lui. Je préférais m’occuper de lui que de parler… de tout et n’importe quoi.

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Roslin referme sagement la porte derrière elle, venant s'asseoir là où je lui indique de le faire. J'observe du coin de l'oeil ses mouvements de tête et gigotements destinés à m'observer être ausculté par le mestre. Je réprime un nouveau soupir en entendant la vieille femme rabrouer une nouvelle fois l'enfant, m'arrachant un regard en coin un peu mauvais envers la Mallister.

Le mestre confirme mon diagnostique, quelques bleus et un peu de repos, rien de grave. Le vieil homme indique à la Mallister de sortir de la chambre pour me laisser au repos.

- "Non, ça va. Mestre, j'aimerais que vous vous renseigniez pour moi. Cet ours aurait dû être signalé, plus particulièrement s'il a élu domicile si près du château. Il n'est pas acceptable qu'une menace pareille ne soit pas signalée, imaginez s'il ne s'agissait pas d'un ours mais de fer-nés, juste sous notre nez ? Des patrouilles devront être organisées à partir de maintenant de ratisser les bois alentours." dis-je sérieusement.

Roslin s'avance vers la cruche de vin pour m'en offrir, n'ayant pas le coeur à lui refuser son effort, j'accepte à contre-coeur le gobelet pour en boire quelques gorgées.

- "Je vais rester là jusqu'au repas, ne t'inquiète pas pour moi." dis-je à Roslin.

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J’imaginais que c’était le lot de tous les seigneurs de ne jamais pouvoir se reposer malgré des blessures. Mais j’aurais aimé que mon père puisse prendre quelques heures pour lui. Sauf que je tiens ma langue, pour une fois. Je lui tendis juste sa coupe de vin en le regardant droit dans les yeux sans oser prendre la parole. Rester là jusqu’au repas. Et ne pas s’inquiéter… J’en remuais le nez, peu convaincue.

« Je vais essayer… Mais c’est pas facile de pas s’inquiéter… Un Sanglier vous a quand même prit pour un vulgaire buisson. »

Et le buisson avait volé contre un mur. Enfin, contre un arbre. Et mon père était pas un buisson Je reposai la cruche sur la petite table pour observer mon père en fronçant les sourcils. J’essayais, depuis qu’il avait appris pour Mallister, et sa discussion sur la guerre, à voir à quel point on se ressemblait physiquement. Si vraiment on se ressemblait beaucoup… Parfois, j’avais un doute… Il avait reconnu que j’étais sa fille, maman disait qu’on se ressemblait un peu…

« Maman m’avait appris à pister un peu. Pour voir où allaient d’autres marchands ou si on pouvait braconner des lapins pour le repas du soir. »

Oui, je venais d’avouer que j’avais déjà braconné avec maman, mais il fallait bien diversifier les repas et… puis un lapin ne manquerait pas aux riches. Roslin, t’es censée être riche maintenant. Bref, ce n’était qu’un détail. Ah oui, il devait se reposer… Mais j’avais pas envie de le quitter.

« Vous voulez que je vous laisse tranquille ? »

Autant demander directement au concerné.

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Je ne suis pas aveugle, et je peux voir facilement les émotions de Roslin sur son visage. Elle ne semble pas convaincue par ma décision de ne pas me reposer davantage après cette ... fâcheuse rencontre avec un sanglier. Je caresse distraitement le haut de son crâne aux cheveux roux, essayant de la rassurer sur mon état.

- "Cette bête affolée ne s'attendait certainement pas non plus à heurter quelqu'un." dis-je sérieusement.

J'écoute distraitement Rose me raconter ses premières expériences de pistage de marchands et de lapins. Le braconnage n'est guère bien, mais personne ne verra quelques lapins qui disparaissent, contrairement à des biches. Je retire mes bottes, puis je referme ma chemise. J'attrape quelques missives sur la table, puis je m'installe sur le lit très confortable. J'observe Roslin reposer sa cruche de vin, et qui me demande si je souhaite qu'elle me laisse.

- "Oui, tu peux partir. Va t'amuser avec les autres enfants, ou réviser auprès du mestre, comme tu veux. Pense à changer de vêtements et faire un brin de toilette, la Mallister va rouspiller si elle te recroise couverte de boue." dis-je rapidement.

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Je hochais la tête, oui, c’était sûr que lui non plus ne s’attendait pas à percuter mon père qui me caressait les cheveux. Je me frottais un peu le nez avant de lui avouer que j’avais déjà braconné avec ma mère. C’était étrange ce moment et ce… rapprochement ? Si on pouvait dire cela, avec mon père. Je lui proposais de le laisser tranquille, il avait besoin de se reposer après tout. S’amuser ? Non. La Mallister avait toujours dû donner des ordres pour que les enfants des serviteurs m’esquivent ou refusent de me parler. J’allais réviser, pas vrai ? J’eus un petit sourire amusé.

« Elle doit déjà rousquille. »

fis-je avec une petite grimace en remuant le nez. Je m’approchai de lui pour déposer un bisou sur sa joue.

« À tout à l’heure. »

Je sortis de la chambre en refermant la porte derrière moi. Je remontais dans ma chambre pour me débarrasser de ma tenue couverte de boue et me nettoyer avant d’enfiler une nouvelle tenue prendre. Je préférais de toute manière me rendre chez de Mestre pour étudier au lieu d’aller jouer. De toute manière je n’avais pas la tête à jouer.

Je sentis une petite tape sur la tête alors que je machouillais une mèche de cheveux alors que je me concentrais sur un texte que je lisais avec difficulté.

« Ne machouillez pas vos cheveux petite demoiselle. »

Je souris au mestre en continuant d’essayer de lire ce que j’avais sous les yeux. Ce n’était vraiment pas facile. J’imagine qu’on s’habituait à force d’apprendre ! Mais vraiment… J’en avais mal à la tête. Il finit par me tapoter le crâne.

« Vous pouvez faire une pause, vous reviendrez après le repas. »

Est-ce qu’on allait avoir du sanglier au menu ? En tout cas je me dirigeais vers la cuisine pour manger tranquillement là-bas.

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