Le Loup & la Princesse - Ft. Aleria Gardener

Le Loup & la Princesse

An -113, Mois 12, Semaine 1 ⊹ Hautjardin⊹ Bief

Chacune des marches grinçait sous les pas de l’homme, non pas que celui-ci était bedonnant, mais il fallait dire que ces marches n’étaient plus de première jeunesse. Et comme le disait le tavernier : “Tant qu’elles supportent le poids des clients, tout va bien” et surtout, il n’y avait point matière à investir pour renforcer ou réparer ce vieux plancher. Les yeux clairs de l’homme n’avait pourtant pas quitté le parchemin qu’il tenait entre ses mains. Tout d’abord, parce que celui-ci était de bonne facture, c’était certainement futile, mais c’était suffisant pour piquer la curiosité du chasseur. Et surtout, parce que la majorité de sa clientèle n’était point assez érudite et savante pour connaître l’art de la plume.

Prenant place sur le lit de fortune, il déposa sa besace et s’empressa d’inspecter de plus près cette missive. Il la déplia lentement, il voulait savourer ce moment de suspens où tout est encore possible. Ce qui le frappa tout de suite c’était le parfum léger fleuri qui se dégageait de la lettre. Se concentrant plus longtemps, il reconnu le bouquet du magnolia. Il remarqua ensuite la finesse et la souplesse de l’écriture. L’auteur de ces lignes avait une aisance troublante pour coucher des mots sur le papier. Il parcourut rapidement le contenu du billet. Les yeux écarquillés, il se demandait s’il en avait bien saisi tout le contenu, si bien qu’il s’enquit de la relire cinq fois. Le regard lointain, un sourire illumina le visage d’Adam. Pendant un bref instant, il envisagea le plus doux songe, celui de recouvrer ce statut arraché. Puis quelque chose le ravisa, quelque chose de plus profond et de briser. En tout cas il ne pouvait se permettre d’ignorer l’invitation de la princesse et bien rencontrer cette Aleria Gardener.

Se faufilant à travers la foule, l’homme encapuchonné d’un châle turquin s’engouffra dans les rues. Il n’était plus habitué à ce bourdonnement ambiant et l'effervescence des grandes villes. Cela lui rappela ces villes du passé où les passants reconnaissaient l’écusson du coeur transpercé sur champ de gouttes sanguinolentes. Ces villes du passé où on lui adressait des sourires ou des regards assassins. Ces villes où il était encore quelqu’un. Aujourd’hui il se mêlait sans effort à la foule. Arrivant devant les portes du château de Hautjardin, les gardes croisèrent leurs lances.

« Demi-tour étranger. » fit l’un des gardes d’un air nonchalant.

« Bien le bonjour messires. J’ai audience auprès de la Princesse Gardener. » répondit Adam avec un sourire.

Les gardes le regardèrent des pieds à la tête et eurent un ricanement. « À d’autres étranger. La Princesse ne reçoit personne et encore moins des personnes comme toi. Hors de ma vue truandaille. »

Adam se mordit la lèvre inférieure avec un petit rire. Il sortit de sa poche la lettre, la faisant danser devant le nez des gardes. « Comme vous pouvez le lire, si vous en avez la capacité bien évidemment, la Princesse m’invite personnellement à venir m’entretenir avec elle. » Les hommes en armures plissèrent les yeux. « Bien, pour que tous gagnent un temps considérable dans cet échange, ce papier est un laisser passer. Ils vous sauront gré ainsi de respecter la volonté de votre chère Princesse. »

Jetant un regard mauvais à cet homme insolent, l’un des gardes lança. « Veuillez-nous remettre nos armes. »

Le Lupus ne finissait pas de sourire. « Mais avec grand plaisir messires. » Il déboucla sa ceinture sur laquelle pendait une épée courte, la tendant aux gardes. Il passa aussi sa main dans son dos pour remettre sa dague. Le garde désigna aussi le châle qu’il portait, Adam dévoila donc son visage, gardant son châle autour de son cou. « Cela vous sied-il ? »

L’un des gardes acquiesça sans commentaire tandis que l’autre s’occupait d’entreposer les armes d’Adam. Puis quelqu’un se présenta et accompagna le chasseur dans l’enceinte. Lançant un dernier regard aux gardes, il pensa en son fort intérieur : « Sottard... » Pendant ce bref trajet plus que silencieux, l’ancien Ser fut impressionné par la variété d’arbres et de fleurs présents. Bien sûr il était à Hautjardin, mais jamais il n’avait pensé trouver pareille richesse naturelles. On le fit ensuite patienter quelques minutes avant qu’on lui permette de rencontrer la Princesse.

Il n’avait pas bien vu à quoi elle ressemblait, ni ce qu’elle faisait, il était trop préoccupé par sa présentation. Il savait que la première image que l’on renvoyait de sa personne scellait souvent une relation. Il n’aurait qu’une chance et il le savait. S’inclinant légèrement il commença.

« Princesse Aleria Gardener. Sachez que c’est un honneur que de pouvoir m’entretenir avec vous aujourd’hui. Je sais que mon apparence négligée est indigne de ces lieux et de votre personne. Aussi j’espère que celle-ci ne vous importunera point. »

Bien qu’il avait prit le temps de rincer son visage, son allure n’était que guère reluisante. Ses vêtements n’étaient point de première fraîcheur et sa barbe était complètement déstructurée. Seul ses cheveux demeurait un tant soit peu soignée.

« Comment l’humble chasseur que je suis, peut vous servir Princesse ? »

[HRP: J’assume le fait que le personnel a prévenu la venue de Lupus Turquin, ce pourquoi il ne se représente pas]

Codage par Psyko Joke

Le loup & la Princesse

An -113, Mois 12, Semaine 1

◊ ◊ ◊

La matinée s'annonçait longue et ennuyeuse, bien que Meryl séjournait encore au château pour le moment, elle avait prévu de se rendre sur le marché pour peut-être y trouver certains ingrédients. Un luxe qu'il était difficile de m'accorder. Pas moyen de sortir de l'enceinte de Hautjardin sans gardes et de manière inconnue. Résignée. Je l'avais laissé filer seule, patientant son retour et le récit qu'elle me ferait de sa formidable aventure. Errant dans les couloirs, mes pas me guident jusque dans la bibliothèque. La lecture me fera passer le temps, plus rapidement je l’espérais. Ma main caressant le bois sec d'une étagère, je m'arrêtais sur un ouvrage dont la reliure vieillie et usée, m'intrigua. Délicatement, je tirais le livre de son écrin pour y découvrir un titre. Mon regard se fronça à la lecture, feuilletant quelques pages par curiosité. Lorsque l'on frappa à la porte de la bibliothèque, je me précipitais dans un sursaut pour replacer ce grimoire à sa place. Me retournant vivement. Joues Rosies. Essuyant la poussière de mes mains sur le drapé de ma robe, j'avançais vers la voix qui me demandait :

-Princesse Aleria, êtes-vous ici ?

Je me découvris enfin au visage d'un de nos valets. Souriante. Légèrement prise par un petit coup de chaud, je m’évente de ma main. Gênée. Troublée. Je tentais d'arborer un masque de marbre en adoptant un ton neutre.

-Oui, que puis-je pour vous ?

Il se courba poliment avant de reprendre.

-Il y a pour vous un homme, Lupus Turquin. Il est arrivé avec une missive écrite de votre main, signée. Soyez prudente, il s'est bien moqué de nos gardes faisant leur bon travail en demandant à entrer sans montrer votre invitation. Princesse.

Voilà une annonce qui a su faire redescendre la température échaudée de mon corps. Je m'interrogeais sur cet homme. Ces intentions. Ces motivations. Dans une moue dubitative, je portais une réflexion avant d'ordonner simplement :

-Faîtes le mener à ma salle de travail. Je vais l'y attendre, merci.

À mes mots, je me mis en marche vers la dite salle. Je ne pensais pas obtenir une réponse aussi rapide à ma missive. Intriguée. Vive. J'arpentais les couloirs, poussais la porte que je laissais ouverte. Je me tenais debout. Face à la fenêtre. J'observais les jardins. J'entendis les bruits de pas, mon valet l'accompagnant frappa à la porte ouverte, moment où je choisis de me retourner pour leur faire face.

Le portrait qui se dessinait à elle était loin de ce qu'elle avait pu imaginer. Sale. Des fripes en guise d’apparats, trouées, usées, hourdées de terres et autres substances inconnues. Et je n'étais pas encore passée sur ces bottes crottées ou encore son visage dissimulé par une courte révérence. Quand il se redressa, je vis le désastre. Une barbe hirsute, mal taillée. A peine propre. Néanmoins, il avait tout de même trouvé le peigne au réveil. Dans un soupire, je chassais au mieux ce tableau miteux pour l'écouter. Il se faisait un honneur de s'entretenir avec moi aujourd'hui mais n'en avait pas mit les formes en apparence. Conscient de son reflet de sagouin, il espérait ne pas m'importuner. Silencieuse, je le laissais poursuivre avec une unique question. Comment pourrait-il me servir ?

J'esquisse un sourire. Franc. D'un geste simple du bras, je l'invite à venir s'asseoir. En faisant de même à sa suite, je prends place dans mon fauteuil de l'autre côté de mon bureau. Avec élégance, je m'installe.

-Ne vous inquiétez pas pour votre... euh... votre accoutrement. Je conçois que chacun ne puisse pas se ruiner en tissus et tenues diverses pour se présenter au château. Puis, je crois savoir que le gibier se méfie moins d'un parfum tel le votre que de mon eau toilette, mais vous avez peut-être oublié que ne n'étais point un animal à chasser !

Taquine. Provocatrice. Un soupçon pour titiller le véritable fripon qui a voulu se moquer de notre garde. Une pièce de monnaie bien rendue à son propriétaire.
D'ailleurs, je tiens à replacer certaines choses afin qu'une entente soit possible. Je n'apprécie guère être prise pour une bourrique ou que l'on se joue de mon étiquette.

-À l'avenir, je vous serez gré de bien vouloir présenter votre invitation en premier lieu à mes gardes au lieu de vous annoncer tel un rustre sans manière et dans une tenue de vagabond. Merci.

Je sors une plume, mon encre. Une feuille de parchemin afin d'y coucher les points importants de cette entrevue. Je m’éclaircis la gorge :

-Vous faîtes parler de vous en tant que chasseur et pisteur, un bon nombre de mes hommes fréquentant les auberges ont su quérir mon attention à votre égard en vantant vos mérites. Néanmoins, avant de discuter de la réelle profondeur de mes intentions, j'aimerais juger moi même de vos capacités. Seriez-vous prêt à accepter ma compagnie lors d'une mission ?

Je me tiens droite. Sereine. Mon regard se plonge dans le sien avec une aisance certaine. Pas l'ombre d'un mensonge dans mes paroles. Pas l'ombre d'un doute dans mon attitude. Penchant de quelques degrés mon visage sur le côté droit, j'ajoute toujours mon regard au cœur du sien :

-Je suis aussi à l'écoute de vos requêtes si vous en possédez, un accord se formule des deux côtés et je tiens à avoir vos conditions pour en discuter.

(c) oxymort

Le Loup & la Princesse

An -113, Mois 12, Semaine 1 ⊹ Hautjardin⊹ Bief

Relevant les yeux à sa révérence, il fut face à l'expéditrice de la missive. Son regard fut absorbé par le sien. Celui-ci était d'un bleu très particulier, prenant les tons d'une tempête mêlés au ciel le plus pure. Au dessus triomphaient deux sourcils dessinés qui lui donnait un air hautain. Son nez retroussé se terminait sur des narines évasées rappelant la jouvence de celle-ci bien qu'elle soit une femme aux yeux de tous. Ses fines lèvres portaient un rictus singulier, qu'il n'avait encore jamais vu auparavant. Preuve d'espièglerie de sa part ? Non c'était certainement autre chose… Quoi ? Seul les Sept le savaient. Enfin ses cheveux entremêlés formaient une couronne capillaire sur sa cascade ondulée. Elle était en aparat la charmante princesse qu'on se devait d'attendre.

Quant il fut invité à s'asseoir, il ne pu s'empêcher d'examiner les mains de la Gardener. Fine, délicate, aucun dur labeur n'avait outragé celles-ci. D'ailleurs même ses mouvements étaient aussi gracieux qu'une pétale s'envolant au vent. Tout semblait si millimétré que l'espace d'un instant, il en oublia son statut. Prenant place comme un Ser et non comme un chasseur ne connaissant point les bonnes manières. Il en avait profité d'ailleurs pour détailler le travail de l'ébéniste sur le bureau auquel se tenait la jeune femme.

Le Lupus ne put être surpris avoir une remarque sur ses effluves. Après tout, n'avait-il point tendu le bâton ? Au moins, elle faisait preuve d'esprit, ce qui était plutôt rare pour la majorité de ses clients. Il arbora un sourire, visiblement amusé.

« Il est clair que ce n'est pas là le meilleur camouflage pour un château. Mais comme vous l'avez bien fait remarqué, nous n'avons pas tous la chance de pouvoir nous offrir des tenues adéquates, encore moins de nous faire laver et parer par des gens. Aussi je pense vous préférez l'authenticité brute à une parade reluisante. »

Il n'y avait aucune animosité dans ses propos. Après tout il savait de quoi il parlait. Alors qu'il pensait qu'elle poursuivrait sur les motivations de cette invitation, elle parla des gardes. Il fut quelque peu surpris qu'elle soit au courant de cette histoire et encore plus que celle-ci la concerne autant. Il arqua un sourcil continuant de sourire.

« Les nouvelles vont vites. J'ai pourtant été si courtois, mais promis, la prochaine fois je ferai attention à la sensibilité de vos gardes. »

Il avait conservé son sourire. Le pisteur se demandait bien quand est-ce qu'elle en viendrait au pourquoi de sa présence ici. Ses yeux fixèrent cette plume qui dansait sur le parchemin, puis les prunelles de son interlocutrice. L'homme fut flatté d'entendre qu'il fut reconnu par les hommes d'une princesse, pourtant il savait qu'il fallait toujours se méfier des flatteries. Neal fut dans une certaine mesure déconcerté, elle juger ses capacités ? C'était comme une insulte pour lui, cependant la suite l'étonna encore plus. Clignant légèrement des yeux, il passa sa langue sur sa lèvre inférieure, un tic dont il ne se rendit même pas compte. Bien entendu elle connaissait bien les règles de ce jeu. Pas d’accord s’il n’y a point de services échangés.

« Eh bien, votre compagnie ne me dérange point votre altesse. Néanmoins, j’ai besoin de plus de détails sur cette mission pour en connaître les risques et ainsi la compensation qu’elle mérite. »

Le pisteur n’était du genre à foncer tête baissée sans avoir connaissance des tenants et aboutissants d’une requête.

Codage par Psyko Joke

Le loup & la Princesse

An -113, Mois 12, Semaine 1

◊ ◊ ◊

Surprise, oui. Je notais son aisance à s'installer tel un homme connaissant les codes et les manières de la noblesse. Un chasseur assurait-il ? Peut-être avait-il côtoyer assez de noble pour en assimiler les excentricités mais ce genre de manière que l'on a et que l'on fait sans s'en apercevoir se nomme des habitudes. Je surveillerais assidûment ces petits moments où le naturel reviens malgré soi au galop, car je le soupçonne d'être plus qu'un chasseur. Gardant mes doutes et mes soupçons pour moi, je poursuis avec impassibilité cet entretient.

Je l'écoute me répondre avec attention. Il mesure ces propos, ce qui ne manque pas de m'amuser. Bien qu'il suggère que je me fasse laver et habiller par des « gens » comme il le dit. Une nouvelle fois je souris. Les apparences sont toujours aussi trompeuses, je pense qu'il n'est pas le dernier pour les préjugés mais je m'en moque, le plus important pour moi c'est que je sache qui je suis. Libre aux autres de le découvrir où de camper sur leur opinion fondé ou non !
Il marque cependant un point que je souligne pour clore cette parenthèse.

-Exacte, je préfère de loin avoir à faire à un véritable rustre qu'un rustre tentant de se pavaner tel un paon. Il n'y a point de véritable accord basé sur un mensonge ou une tromperie.

Son ton demeurant respectueux et sans animosité, j'optais pour le même avec une réelle sympathie à l'égard du pisteur qui me faisait face. Son visage prit doucement un air surpris quand je lui intimais de ne plus se jouer des gardes du château. Il arque que les nouvelles allaient vite et qu'il n'avait pas été aussi odieux. Je ne remis pas en cause sa version, n'étant pas là pour en juger, je décidais de lui accorder le bénéfice du doute. Interloqué fut-il quand je mentionnais le fait de vouloir juger moi-même de ces capacités. Je secoue légèrement mon visage de manière agacée. Pourquoi les hommes refusent-ils d'accepter le fait qu'une femme soit plus qu'une mère et une cuisinière ou un pot de fleur pour les Lady ? Je soupire. C'est alors que sa langue caresse sa lèvre inférieur tout en clignant des yeux comme si il venait d'avoir une révélation alléchante.

Il demanda les détails de la mission afin de pouvoir émettre convenablement son prix, ce qui est juste de mon point de vue. J'opine et me redresse afin de lui expliquer clairement les ressorts de cette quêtes.

-Il circule un avis de recherche pour un jeune homme, Caleb. C'est l’apprenti d'un herboriste d'un village voisin, il faut aller s'adresser à lui pour plus de renseignements afin de débuter les recherches.

Mon air est sérieux. Toujours aussi implacable. Je prends l'initiative d'anticiper ces interrogations dans un sourire satisfait.

-Vous allez vous demander pourquoi une Princesse se soucis-t-elle de cet apprenti et les raisons qui me pousseraient à aller chercher un inconnu qui s'est sûrement égaré dans les bois, incapable de retrouver sa route. Disons que je préfère en être certaine, j'ai une amie très proche qui s'aventure souvent dans les bois pour les mêmes raisons que cet apprenti. Je serais plus rassurée si nous écartons tout danger quel qu'il soit et que nous faisons la lumière sur cette étrange disparition.

Meryl.... Le second point que je dois aborder avec le chasseur. Ma petite luciole pensante à l'esprit libre et vagabond. Je replace une mèche de mes cheveux avec légèreté.

-Accepteriez-vous de m'accompagner dans cette recherche pour élucider ce mystère ? Si, je constate pleinement vos talents et que notre collaboration nous scié à tout deux, j'aurais d'autres propositions de travail. Peut-être même un poste fixe auprès de la couronne de hautjardin et de moi-même.

Je marque une courte pause, le temps de reprendre une inspiration.

-Si toute fois vous êtes disposé à vous fixer un peu et de louer vos services qu'au Bief et ces alliés. Mais comme nous n'en sommes point là, ça vous laisse le temps d'y réfléchir et de voir les inconvénients, ainsi que les avantages que pourrait vous apporter une certaine stabilité.

Je finis par croiser les bras en m'adossant dans mon fauteuil avec un peu de relâche. Suffisamment à l'aise pour patienter sa réponse quand à mon offre au sujet de cette mission et surtout d'avoir son avis quant au reste de ma proposition.

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Le Loup & la Princesse

An -113, Mois 12, Semaine 1 ⊹ Hautjardin⊹ Bief

Une disparition donc. Mais une disparition suffisamment inquiétante pour qu'une princesse s'y investisse. Il n'est point rare d'entendre nombre d'histoires sur des disparitions, en revanche, rares sont celles qui méritent investissement, faute de moyen ou de sécurité. La personne qui avait placardé ces affiches devaient être diantrement désespérée… ou est-ce que cet apprenti détenait quelque chose de suffisamment important pour se faire kidnapper? Non la piste d'une attaque animal ou humaine semblait bien plus plausible.

Arquant un sourcil, il eut le bon plaisir qu'elle lise dans ses pensées. Elle qui avait mis autant de temps à rentrer dans le vif du sujet semblait galvanisée et surtout bavarde sur celui-ci. Ce qui n'était pas pour déplaire au chasseur. Il détestait revêtir le rôle du questionneur alors que c’est précisément le jeu de son interlocuteur. Il eut un ricanement étouffé en l’entendant dire que le garçon s’était juste égaré, qu’elle était naïve et optimiste. Pour autant, il ne se permit aucun commentaire.

Plissant les yeux à la mention de son amie, il savait très bien de qui il s’agissait. La providence des Sept avait fait qu’ils se soient rencontrés quelques jours avant. Cela expliquait la nervosité des gardes, quoi que… Au moins il pouvait juger l’importance de cette Lady Piètre aux yeux de la princesse. Et bien qu’il trouvait ça louable, cela montrait à quel point elle était égoïste. En aurait-elle fait de même si son amie n’allait point dans ses bois?

Un poste fixe en plus auprès de la famille royale de Hautjardin... voilà qui le laissa pantois. Il n’avait pensé un instant qu’on lui ferait ce genre proposition, surtout qu’il venait tout juste de discuter quelques minutes… À vrai dire il n’y avait pas vraiment songé. Bon bien sûr, il rêvait de reprendre une certaine place dans cette sphère qu’il l’avait rejeté. Mais de là à ce que ce soit possible… aussi rapidement.

Heureusement la Gardener se montrait plutôt patiente. En tout cas le message était bien passé. Il inspira profondément.

« Vous ne manquez pas de franchise et encore moins de passion dans votre discours Princesse. Dès que mon choix sera fait, vous serez la première avertie. »

Il n’en avait aucune idée pour le moment. Et puis il n’était pas réellement là pour ça, bien qu’être dans les bonnes grâces d’une personne influente était plus qu’intéressant dans sa situation. Il s’éclaircit la gorge, plongeant son regard dans le sien.

« Cette mission est dans cordes, il reste pourtant une part d’ombre. Est-ce une mission officielle ou officieuse? »

Il questionnait là le fait de savoir si elle se présenterait comme Princesse au cours de cette mission ou si elle ferait profil bas.

« D’où cette question qui suit, avez-vous des ennemis connus? »

Cela changerait considérablement les conditions de la mission et Adam ne voulait omettre aucun détail.

« Et enfin, est-ce que cela implique d’autres personnes que vous, Princesse et moi-même? »

On voyait dans son regard que son cerveau était en ébullition, imaginant toutes les possibilités que pouvait entraîner les réponses de ses questions. Il était concentré et calme.

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Le loup & la Princesse

An -113, Mois 12, Semaine 1

◊ ◊ ◊

Ma patience fût récompensée par un compliment non dissimulé et une réponse concise. Satisfaite. Une moue le traduisant se mima sur mon visage. La réflexion marquant mon interlocuteur ne me laissait pas indifférente. J'étais certaine d'avoir semé une petite graine prête à germer doucement dans son esprit. À nouveau son regard se jeta dans le mien et il se racla la gorge pour poursuivre notre entrevue. Attentive. Je l'écoutais.

Bien entendue que cette mission était dans ses cordes, je m'étais renseignée suffisamment pour ne pas lui proposer quelque chose qu'il me refuserait. Mon but n'était pas de le faire fuir... bien au contraire. J'aspirais à plus de confiance et de certitude le concernant, une des raisons qui me font l'accompagner dans cette quête.

La seconde interrogation était très intéressante. Dans un sourire malicieux, je lui offre une partie de la réponse car il n'est pas courtois de couper la parole. J'attendrais qu'il termine pour lui donner toute les informations dont il aurait besoin. La suite me surprit d'autant plus encore. Avais-je des ennemis ? Est ce que je devais me sentir en danger ? Je penche légèrement ma tête afin de détendre ma nuque. Mes traits un peu plus crispés marquant mon faciès. Je préférais déjà la dernière question, bien plus simple et bien moins préoccupante.

Le chasseur avait les pupilles réactives, le regard fixe pourtant son iris frémissait, il était tout simplement entrain de penser à de nombreuses choses. J'ignorais le contenu de celles-ci, mais sa concentration et son calme m'indiquaient de ne pas m'en soucier... du moins pour le moment.

J'inspire profondément, humecte mes lèvres délicatement de ma langue en toute discrétion et sans vulgarité.

-Je vous remercie pour ce compliment, il me va droit au cœur. Pour ce qui est de la mission, elle sera officieuse. Je ne peux pas me permettre de me présenter en tant que Princesse, comme un bon nombre de mes sorties dans les marchés ou les bois, j'adopte une autre identité.

Je me mord la lèvre inférieur, signe d'un léger stresse ou embarras chez moi. Mon regard se perd et fouille l'horizon sans y trouver de solution.

-Me croyez-vous en danger ? Il serait très naïf de ma part de vous dire que je ne possède pas d'ennemis. Je suppose que l'ouest et les tensions entre nos deux royaumes, font d'eux des ennemis potentiels et connus. Je pense qu'en tant que Princesse, je suis un butin de choix autant pour un autre royaume désireux et ambitieux, que pour des brigands ou autres mercenaires avide de richesse et de renommée. Mais vous le saviez sûrement et l'aviez déjà évaluer, si je ne m'abuse ?

Pour moi un bon mercenaire chassant et pistant, devant se promener une Princesse en guise de partenaire se doit d'évaluer tous les risques. Sachant que sans moi, il risquerait de n'être payé, son intérêt à me garder vivante et entière font de moi une des priorités de cette mission. Simple logique.

-Et pour finir, non, cela n'implique pas d'autres personnes. Nous serons un duo de mercenaires chasseurs et pisteurs. Qu'en dites-vous ? Pouvons-nous répondre à cette annonce et nous présenter à ce vieille homme ? Avez-vous besoin de temps pour préparer la mission ?

Plusieurs questions demeurent en suspens. Je reprends ma plume et gratte à nouveau le parchemin. Tout en rédigeant les points important de cet échange, je questionne :

-Votre prix ? Quel est-il ? Si, tout est convenu après ça, je vous laisserez signer à mes côtés ce contrat qui résume nos accords. Vous n'aurez plus qu'à me demander d'être prête et présente pour le jour et l'heure à laquelle vous souhaitez que nous prenons la route.

J'esquisse un franc sourire. Bien que mystérieux et sombre. L'homme me faisant face m'inspire une forme de confiance. Peut-être le fait qu'il soit méticuleux et professionnel, droit dans les services qu'il offre. Quelque chose me dit que cette aventure sera riche d'expérience pour moi mais pour lui aussi !

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Le Loup & la Princesse

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Un compliment? Il s’agissait là plus d’un constat qu’il avait fait, le tout saupoudré de bienséances. Bienséances dont il commençait rapidement à ne plus apprécier autant qu’”autrefois”. Aussi fut-il ravi qu’elle reparte sur la mission. Une mission officieuse, c’est bien ce qu’avait en tête le chasseur et très franchement il préférait qu’il en soit ainsi.

À voir la réaction de la Gardener, il n’avait point de doute qu’il pointait là un sujet sensible, suffisamment pour qu’elle perde le contrôle des expressions de son visage - qui jusqu’ici était on ne peut plus parfait. Cette question rhétorique flâna dans l’air quelques secondes, puisqu’elle y répondit directement. Il appréciait encore une fois son honnêteté, beaucoup aurait joué la carte de la naïve. Bien sûr qu’elle avait conscience de ce qu’elle représentait. À sa remarque plus que pertinente, un sourire amusé s’afficha sur les lèvres d’Adam.

« Bien entendu. Je vois que vous omis volontairement de préciser que vous étiez l’unique héritière de votre royaume et que vous n’êtes point promise. Une cible de choix pour quiconque voudrait s’emparer du trône, encore plus avec votre père qui se fait vieux. Veuillez excuser mon peu de tact, toutefois je pense que nous sommes tous deux conscients des obstacles possibles de cette mission. »

Il n’y avait eu dans sa voix aucun jugement, une simple analyse formelle qui était d’une réalité criarde aux yeux azurés du pisteur. Ho oui, elle était la candidate parfaite pour naître les plus mauvaises idées aux plus mal avisés convoitant le pouvoir.

Après ce qu’il avait vu dans la forêt lors de sa rencontre avec lady Piète et même en s’étant rendu au château, il fut soulagé d’entendre que les gardes ne seraient pas mêlés à leurs missions. Moins de complication, plus d’efficacité. Son sourire traduisait l’amusement et l’impatience de mener cette mission qui s’annonçait trépidante.

« Nous pouvons répondre à cette demande, je ne doute pas que vous ayez un éventail d’identité à soumettre à ce vieille homme. Je suis prêt à partir dès que vous le serez. »

Ses yeux fixèrent la pointe de la plume qui grattait le papier dans un bruit qu’il appréciait ou était-ce seulement la mention d’une récompense?

« J’ai une chambre à la taverne, j’aimerai bien la conserver encore quelques temps… à moins que vous aillez une meilleure adresse à me conseiller? J’ai la fantaisie d’avoir une tenue digne de ces murs, pensez-vous pouvoir m’aider? Pour finir, vous êtes très perspicace et je vous sens joueuse, saurez-vous trouver quelque chose qui puisse me surprendre et me profiter? »

Ses demandes étaient volontairement classique, hormis la dernière où il voulait simplement s’amuser. Il avait adressé ses demandes de sortes qu’elles soient plus des envies que des ordres. Il parlait tout de même à la Princesse du royaume du Bief et il ne tenait pas à finir sa vie dans une geôle.

« Si ce prix vous semble convenable, nous serons en mission dès qu’il vous plaira Princesse. »

Il lui laissait encore fois le choix du départ de la mission, il estimait qu’elle aurait certainement plus de préparation que lui et surtout qu’elle était la commanditaire. Il se redressa, cherchant dans son veston une lettre plié et cacheté où l’on pouvait y lire un “N” majuscule. La lettre était plié avec soin et le nom de la destinatrice était mentionné.

« Loin de moi l’idée d’outrepasser votre patience et bienveillance Princesse, cependant vous êtes la seule personne de confiance à qui je peux confier la suivante. Pourriez-vous remettre ce billet à lady Piète? »

Fit-il en tendant la lettre à son interlocutrice. Il y avait fort à parier que la lady avait parlé de lui à la Princesse, ce qui lui laissait bon espoir qu’elle accède sa requête. Puis il n’avait pour ainsi dire aucun autre moyen de contacter Meryl.

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Sujet: Re: Le Loup & la Princesse - Ft. Aleria Gardener

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