Je suis née au devant de cette mer agitée. Un océan impétueux et froid qui vous glace le cœur par sa force et vous fait rouler une larme de sel à son contact visuel. on me surnomme la sirène mais il n'en fut pas toujours ainsi. Il était une époque ou je n'étais qu'une bâtarde ce que je reste encore aujourd'hui mise à part ce que l'on estime important de reconnaître. Une guerrière, une fer-née je ne le serai réellement jamais. Pour autant j'ai payé le fer-prix comme les hommes de cette terre de sel. Il y a un monde au delà de cette mer, ce foyer que je respecte et que je défendrai. Pour autant ma relation avec la maison de mon père est aussi tumultueuse que l'ouragan. Il n'y a pas de lien paternel entre une fille et son père, il n'y en a pas plus avec le demi-frère que j'ai à portée de main et que je rêverai parfois d'étrangler de mes phalanges. C'est une blessure, une entaille profonde qui ne cessera jamais de faire mal. Hildim Pyke, mon nom synonyme de honte et de désillusion je le porte par fierté d'être ce que je suis par mes convictions et ma capacité à survivre. Entouré des fils de chiens qui me sont loyaux désormais. Ce ne fut pas toujours le cas. Ma mère était une femme qui eut la chance d'être là ou le malheur disons le comme il se doit d'être. Le Noyé avait un projet, c'est ainsi que je dois comprendre le viol de ma mère.

Quel dessein devrai-je servir ? Le mien a été de sillonner la mer, de vivre selon les préceptes de mon peuple et surtout de faire ce que m'ordonnait mon père. Il y a du sang sur mes mains souillant mes ongles jusqu'aux entrailles qui gémissent depuis mes cuisses. Il y a de la haine dans le regard qui sacrifie tout pour devenir ce qu'il est. Fer-né dans l'âme mais jamais dans les termes. Je ne suis qu'une fille, une bâtarde. Je devrais être là ou est ma place, dans les barques et les cabanes à pêches. Retourner là ou j'ai été conçu dans la douleur et la violence sexuelle.

Harwyn Chenu ce père qui ne se comporte pas comme tel aurait pu me laisser crever. Me tenir comme un objet et faire de moi ce qu'il voulait. Quelque part n'est-ce-pas ce qu'il a fait ? Il a fait au moins ce qu'on attend d'un père. Elever l'enfant pour qu'il devienne fort, endurcie par le froid et l'humidité implacable des Îles de Fer. Car pour lui j'ai le sang noir comme l'encre de sèche. Il me disait souvent que le destin jouait des tours aux Hommes. Pour moi il avait un projet, il se servirait de moi mais, il me proposait là la liberté d'être cette arme. De me façonner avec rage à la jouissance de la violence dans les conflits et la guerre. Il faisait en sorte que je devienne fore et déterminé à l'être je lui suis reconnaissante rien que pour ça. C'est un père, un homme doté d'ambition mais, qui n'en a pas eu en voulant allé au delà de la mer ? C'est le destin des Hoare de tenir cette place dans le monde qui nous entoure et veut nous voir sombrer à jamais. Je suis une arme, une arête de poisson qui vous pique à vif dans la gorge quand elle se coince à jamais.

J'ai subis tant de blessures, j'ai vécu tant de violence que j'en suis devenue l'une des pièces maîtresse. La fascination pour mon peuple et les profondeurs de la mer est une évidence à laquelle aucun insulaire ne serait pas effrayé. Le Noyé est un mon maître comme tous ici et chacun de nous devrions nous agenouiller pour le servir. Ce que j'ai fais toute cette chienne de vie, je l'est fais pour la maison Chenu et lui. Ce Dieu qui n'a aucune pitié ni aucune faiblesse contrairement aux idéaux continentaux. J'ai combattu aux côtés de mon demi-frère lui l'héritier et moi la bâtarde. Nous avons un lien de sang et c'est ce qui nous rattache à cette lignée au sang sombre comme la poix. Aujourd'hui les dissentions dans notre foyer semble s'atténuer mais il faut se méfier de l'eau qui dort. Les différentes maisons et bannerets de mon père seraient prêt à se retourner au premier revers essuyer. L'invasion mené sur le Conflans contre les riverains et orageois n'est que le début du regain de la véritable Foi. Pourtant j'ai l'impression que quelque chose m'échappe, comme si certaines voix dans nos rangs n'auraient pas totalement tords ni raison. Timbal, Bonfrère, Salfalaise... Ces hommes étaient tout aussi présomptueux que mon paternel et pensaient servir convenablement le Noyé. Pour autant mon père était le chef et ils s'étaient avec d'autres capitaines et seigneurs fieffés mis à douter. Pourrais-je en faire autant ? Non impossible pour moi de me parjurer mais... Je sais que le Noyé ne parle pas toujours au travers de celui qu'on surnomme la Poigne. Et si ils avaient raison ? Si ils avaient entendu la parole de la Mer eux aussi ? Si ils savaient des choses que je pouvais pas savoir ? On les nommaient déjà parias et traîtres mais c'est eux même qui sont venu répondre à l'appel. Un fer-né est lié par la Mer et ses ambitions personnelles. Je ne dois pas douter de la Voie que j'ai choisis de mener. J'ai panser mes plaies, léchant le sang qui coulait dans mes veines, il n'était pas ferreux, il avait le goût de sel.