L'armée est conséquente il peut s'en apercevoir du haut du mur protégeant le bastion. Son faciès inexpressif ne porte en lui que le mugissement d'une colère qui sourdement monte. L'heure bientôt sera à la guerre, il sait qu'il a peu de chance de rivaliser face à l'ensemble de l'armée frontalement se serait un suicide. Alors il mise sur le couvert de la nuit et les fortifications de Salrivage qu'il a durement mené depuis plusieurs mois depuis sa prise.

Il inspecte avec son frère la solide position qu'il est prêt à tenir avec ses milliers d'hommes venu depuis les Îles de Fer soutenir l’expansion de sa conquête. Ces pauvres fou ne font que jouer un jeu qu'il souhaitait riait-il intérieurement. Les termes de son accord avec la Principauté étaient clairs il avait interdiction de passé à l'offensive sur les différents fiefs dorniens mais, rien ne l'empêchait de tuer ceux qui venaient ouvertement le défier. Le sang des seigneurs du désert coulerait il en faisait la promesse au Noyé. Des tranchées recouvraient le contrebas des murs tout autour du bastion fortifié il avait entamé l'implantation d'épieux et de pics issu de poutres taillés grossièrement en pointes. La porte avait été consolidée avec deux poutres supplémentaires pour empêcher celle-ci de cédée. En revanche il n'aurait pas de quoi se défendre des tirs aériens avec toute la volonté du monde il n'avait jamais songer à des engins de siège aussi complexes. Qu'à cela ne tienne il subirait et encaisserait les tirs les murs semblaient bien assez épais pour ne pas s'effondrer au premier jet de pierre.

La porte était le seul moyen d'entrer et de sortir de l'enceinte du bastion. Il attendit que la nuit tombe et entrouvrit les portes pour laisser passer une dizaine de cavalerie légère chevaucher jusqu'aux abords de ce campement pour y repérer les forces en position. L'esprit d'Alrik lui était focalisé sur la bonne trentaine de navires qui étaient accostées et qui demandaient à être rapidement remis en mer. Il empoigna les épaules de son frère Jolgeir tête contre tête insufflant courage et détermination dans cette nouvelle épreuve que le Noyé mettait sur leur chemin. Quand la nuit fut assez haute dans le ciel il prit la tête d'une cohorte d'insulaires leur désignant les navires à préparer pour rejoindre la mer. Jolgeir lui était garant du subterfuge, ses hommes se postèrent à l'intérieur du bastion fortifié et dans la caserne pour y préparer ses hommes à la contre-offensive. Plusieurs centaines d'insulaires tenaient les murs de chaque côtés et observer le moindre mouvement de l'ennemi.

Les hommes embarquent et prennent leurs positions au sein des snekkars. Les navires se préparent à prendre le large pour quitter les côtes de Dorne. Alrik Timbal à leur tête observe au loin le ciel sombre en direction du bastion qu'il avait pris à ses ennemis plusieurs mois auparavant. Au même moment les tirs de trébuchets se font entendre. Jolveirg ordonne à ses troupes de rester à couvert dans l'enceinte de la forteresse les portes se referment dans le vacarme des impacts des projectiles aussi long dans l'attente que dans l'angoisse de voir leurs fortifications réduites à néant.

Il est hors de question pour Jolveirg de faire abstraction de la menace pesante sur eux pourtant il faudra encore bien des heures avant qu'ils ne puissent pénétrer dans le bastion et ils seront de toute évidence accueillis comme il se doit. Le siège dura autant qu'il sera nécessaire. Si les dorniens reprenaient au bout du compte le fief ils en payeraient le prix et le feraient en marchant sur bon nombre de cadavres dorniens. Les flèches sont acheminées auprès des tonnelets vides et les braseros sont éteints tout autour du mur d'enceinte pour rendre plus difficile aux engins de siège de viser dans la pénombre de la nuit leurs positions.

Le soleil se lève et déjà l'ennemi avance sur son but. Les fer-nés les repèrent à des milles et soulèvent déjà leurs armes derrière les portes de Salrivage. Les forces en présences sont prêtes ils montent aux remparts et à l'approche des premières lignes les tireurs bandent leurs arcs sans broncher. On connaît les fer-nés pour n'être que de vulgaires barbares insulaires. Jolveirg commande et ordonne à ses hommes de se poster sur le haut des murs. Ses yeux jauge l'afflux des soldats adverses, il sait aussi qu'ils sont désormais bien visible face aux armes de siège utilisé cette nuit. L'ennemi possède un avantage moindre selon lui, ils n'ont pas la faveur du Noyé et prient des faux-dieux qui les ont abandonnés. La force et l'ancrage du Noyé sur ce bastion est réel, ce territoire est à eux, ils mourront pour le garder. Les murs tiendront, les portes resteront closes pendant que Dorne verra ses fils tomber les uns après les autres dans un bain de sang que nous autres insulaires tracerons dans notre sillage.