Il y a des choses plus importantes dans la vie que de se donner un but précis à accomplir. Le mien je ne l'ai pas vraiment choisi. Il résulte de nombreux choix et actes qui prenaient des chemins plus ou moins éclairés par la nuit. Les étoiles sont resplendissantes, je trouve cela fascinant. De nature on me dit souvent que je suis tête en l'air. Ce n'est pas totalement faux ni réellement vraie non plus. Je contemple les étoiles et j'imagine ce que l'univers a à offrir à quelqu'un comme moi. Pas grand chose de toute évidence. Tout dépend de la perspective de celui qui observe le verre à moitié vide ou à moitié plein.

J'ai été recueilli dans une famille qui n'a rien à envier à une autre. Aujourd'hui je fais parti d'un groupe peu recommandable si j'ose dire. Mes proches ceux que j'appellerais encore aujourd'hui mes frères adoptifs me firent comprendre inconsciemment à quel point notre part est importante à remplir. Je pourrais donc croire que certains d'entre eux sont encore ici et là à errer et à remplir leur part en jouant le rôle auquel nous avons été destinés.

Le vagabondage c'est un peu l'histoire d'une vie quand on ne sait rien faire de mieux que survivre et utiliser ses mains pour se préserver du froid ou même se nourrir. Nous avons parcouru par monts et par vaux les chemins et les sentiers les moins fréquentés et fréquentables. Les récits d'aventures et d'histoires me faisait croire que nous ne serions jamais en manque de rien. Pourtant il y en avait des choses, toute une liste même. La solitude, le regard méprisant et les lancés et jets de pierres sur notre passage. Le crachas d'un vieillard au sol après avoir foulé la boue de mes chausses me faisait sentir aussi inutile et insignifiant qu'incapable. Nous ne serions jamais bienvenue parmi tous et parfois je doutais de l'importance de ce que nous formions ensemble.

Aux yeux des autres nous sommes des parias, un moindre profitable pour ce qui concerne les monstruosités qui vont et viennent dans l'obscurité. Étroitesse d'esprit qui font parfois douter de vos propres capacités. Il fallait s'endurcir et malgré cela je n'ai jamais réussis. Certains sont des durs à cuir, mes yeux eux ne peuvent qu'idolâtrer cette force et cette conviction qui imprègne leurs faciès immaculés. Le mien trace le cheminement des larmes salés sans pouvoir m'en empêcher.

Vagabond nous ne sommes plus qu'une poignée à ce qu'on dit. C'est mal connaître mes origines et je ne crois pas un jour m'en souvenir. J'étais trop jeune trop naïf et encore aujourd'hui c'est ma principale source et cause de terribles ennuis. Un paria, un mercenaire, un vil bandit...

Rossignol solitaire j'ai longtemps parcouru les routes le long des caravanes marchandes dans l'insécurité et la crainte d'être pris à partie. J'ai été épris d'une jeune fleur une de celle qui poussent aux abords des routes. Malgré nos différences et mes efforts cela n'a qu'engendrer un peu plus de souffrance et de mélancolie. On disait qu'on ne ressentait plus rien, que cela était terminé mais, qui puis-je ?

Je suis lasse et j'aspire à un coin un jour tranquille si je vivais assez longtemps pour pouvoir voir ce rêve ou cette duperie se concrétiser. Je ne cache pas ce que je suis, je me suis souvent reconnu dans nombres d'entre eux et parfois jusqu'à me haïr. Nous sommes ce que nous sommes, mercenaires et parias aux abords des routes pour vivre peu scrupuleusement des mensonges et des tromperies que certains colportent pour nous discréditer. À jamais je ne serais qu'un rêveur, parlant d'amour et élevé dans des valeurs que les Hommes ne peuvent pas tous percevoir.

Je suis en quête de réponses... Je crains que mes recherches n'apportent plus de souffrance que de la sérénité et la tranquillité de l'esprit. J'aspire à rendre le monde à sa juste valeur même si je ne suis qu'un homme. Que pourrais-je bien faire de mes aptitudes ? Doué en parole, j'ai la chance de savoir écrire et vous savez comme c'est rare pour un simple roturier. Je vais ici et là sur les terres qui m'ont vu naître et je ne conçois pas le bien ni le mal comme deux entités distinctes. Après tout le pauvre miséreux à bien besoin de se nourrir et quand la faim le tenaille, que peut-il faire de plus ? La justice viendra je l'espère en tout cas. Je ferais ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir. Je dois bien ça à ma chère et tendre, ma fleur sublime qui bien trop tôt est partie.