Nos atours sont nos armes ( Lusia )

Nos atours sont nos armes

Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

La princesse était assise au balcon, un soleil resplendissant commençait à se lever dans le ciel parsemé de ses doux nuages blancs. Une des servantes faisait des allées et venues pour disposer assiettes et couverts. La fine porcelaine et les ustensiles en argent offraient un panorama parfait dans cette atmosphère ou la rose et le jasmin se retrouvaient présent dans une coupole d'eau fraîche. La princesse prenaient de profondes inspirations, une réelle bouffée d'air frais pour une femme qui même dans ce corset aux couleurs pastels de vert et de bordures en or admirait toujours autant le paysage du Bief. Il était riche et magnifique, sublimé par la peinture que par nature. Son foyer, elle était sa terre et elle était enfin prête à se marier. Une chose était sûr, elle se sentait enfin prête. Beaucoup d'années ou la solitude lui plaisait plus que l'accommodation d'un mari qu'elle ne désirait pas. Le temps avait fait naître chez elle la certitude qu'elle ne prendrait pour époux qu'une personne qu'elle aurait volontairement choisis.

Gyles III le roi son père avait accepté et défendu sa fille. La princesse ne pouvait en espérer plus et même si le devoir demandait des sacrifices les obligations pour la préservation du royaume passaient avant tout. Même l'amour pour sa propre fille. La jeune femme connaissait par cœur son père le roi et elle savait pouvoir compter sur lui. Aujourd'hui sa tâche était celle d'accueillir Luisa Willum, une noble qui avait tout comme Aleria connu des mésaventures dans sa jeunesse. Un tragique accident, la perte d'êtres chers. La princesse crystalline avait fait venir celle dont on connaissait l'oncle serviable et disait-on même honorable à Hautjardin pour parler de son avenir. Car une lady et de surcroit une dame avait bien elle aussi des devoirs. l'index de la princesse positionna au millimètre près sa fourchette. Elle s'assura que tout soit parfait à l'accueil de sa convive, qu'on la guide jusqu'au balconnet surplombant les jardins de sa famille. En voyant arrivée la jeune femme elle se leva les mains s'apposant devant sa robe les bras nue offrant une parfaite harmonie entre sa tenue et sa coiffure légèrement surélevée pour se montrer courtoise elle lui offrit sa main l'accueillant dans un éclat de sourire enchanteresse.

Lady Willum, je suis heureuse de vous savoir présente à mes côtés pour partager ce petit-déjeuner.

La paume de sa main se repose contre le bas de sa robe et lui offra un mouvement ample de son bras pour l'enjoindre à s'asseoir face à elle. La servante déposait pain, miel, confitures de mirabelles, cerises, framboises. Des saveurs et des odeurs sucrées, suaves. Un service à thé déjà préparé dont la chaleur se dégageait partiellement par le bec infusant lentement et parfumant d'autant plus la table. Biscuits et entremets ses préférés étaient disposés sur un plateau d'argent.

Installez-vous, je vous prie avez vous fais bonne route ?

Un petit déjeuner avec la princesse du Bief. Soit. Je portais une robe aux couleurs de ma maison les Willum, noire et blanche. Subtilement brodée de squelette de dragon et des trois épées bâtardes. Légère et souple, elle était particulièrement délicate, souple et très douce. Elle bruissait à chacun de mes mouvements, et même si les couleurs n’étaient pas très joyeuses, je la trouvais particulièrement habillée et légère en même temps. Je fis soigneusement tresser mes cheveux avant de les rassembler en un chignon complexe avec un ruban à mes couleurs toujours. Même si j’avais été élevé par les Constayne… Hé bien j’étais une Willum, mais je portais malgré tout la broche que mon oncle m’avait offerte. Certes j’aurais pu choisir une robe bien plus colorée, mais je préférais porter mes couleurs. J’étais la dernière de ma famille après tout. J’offris quelques caresses à Gribouille qui se dorait tout ce qu’il pouvait au soleil dans les appartements que j’avais pour la durée du séjour. J’étais fin prête.

Je me dirigeai d’un pas rapide vers les appartements de la princesse de cristal en observant les paysages fleuris. Il n’y avait pas à dire, le Bief était vraiment la plus belle région du monde. Malgré moi, je me frottai légèrement la gorge. J’espérais que ma voix ne serait ni trop enrouée ni trop rauque. Ce n’était certes pas grand-chose et je n’y pouvais absolument rien… Mais face à la princesse cristalline cela me gênait malgré tout. Aller Lusia ! Ton oncle ne serait pas fier de toi s’il t’entendait penser ! Non, tu as une voix qui parle de ton histoire ! C’est tout. Je me mordis légèrement les joues à nouveau avant de me faire annoncer aux appartements de la princesse.

J’entrais avant de me fendre d’une profonde révérence devant elle avec un simple sourire. Elle était très belle, comme toujours après tout. Belle, délicate et royale. Je me redressai lentement.

« C’est un honneur de partager un repas à vos côtés altesse. Je vous en remercies grandement. »

Je n’étais pas sûre que cela soit son quotidien de manger avec ses vassales. Et cela même si mon oncle devait discuter avec son père. La table était dressée, prête à nous accueillir, j’avançai vers la table à son invitation et attendis qu’elle s’installe avant de l’imiter.

« Excellente altesse, je suis toujours heureuse de voyager dans le Bief, cela me permet d’admirer ses paysages. »

J’inclinai légèrement la tête.

« Comment vous portez-vous altesse ? »

Je préférais lui parler d’elle que de moi. J’étais plus à l’aise ainsi.

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Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

La princesse lui souriait dans un rictus qu'elle avait arboré toute sa vie la voix de la jeune femme face à elle était surprenante mais chaque femme avait son propre charme. Lusia fut invitée à s'asseoir et Aleria en fit de même à son tour. Elle tira sa serviette dans un geste délicat bordures d'or et de vert aux motifs florales de la maison Gardener.

Pas de remerciement outrancier avec moi lady Willum, j'aime pouvoir profiter d'une présence féminine et j'avais aussi hâte de vous rencontrer.

Son oncle était un homme loyal, dévoué à la foi et surtout accaparait bien trop au goût de la princesse sa nièce. Il la couvait tant qu'elle n'avait jamais réellement pu rencontrer la dernière fille et seule héritière Willum.

A merveille très chère merci de vous enquérir de ma santé.

Un éclat de rire et un sourire toujours plus énergique et forcée faisant respirer sa joie au travers de sa voix. Tandis qu'elle servait elle même le thé dans la tasse de sa invitée de marque elle laissait sa bouche former une jolie arcade en coeur dans un mimétisme amusé.

Je dois bien vous confesser ma chère que je ne vous ai pas fais venir seulement pour boire le thé même si j'avais hâte d'enfin pouvoir converser avec vous. Votre oncle est disons protecteur et votre obligé ce que je conçois parfaitement.

Il était bien rare que je puisse côtoyer des dames de la royauté. Mon oncle n’aimait pas que je m’éloigne trop de lui et préférait que je sois le plus souvent à ses côtés. Comme si il avait peur que je disparaisse en fumée. Pour une rescapée d’incendie voilà qui était comiquement triste. Je me frottais légèrement la paume de la main en m’installant en face de la princesse, prenant délicatement la serviette pour la déposer sur mes genoux avec autant de grâce et de délicatesse que la princesse. Elle voulait une présence féminine ? Je lui offris un fin sourire :

« Pourtant il y a bien des dames plus importantes que moi qui rêveraient de manger un petit déjeuner avec vous altesse. Alors mes remerciements sont de circonstances. Si je puis me permettre une question : pourquoi avoir hâte de me rencontrer ? »

J’étais certes seigneuresse de ma maison… Mais, pas la plus grande des maisons, pas la plus importante. Et moi-même j’étais assez… banale. Cependant, comme se portait notre princesse préférée ? Son rire et son sourire me parurent plus forcé à cet instant. Je posai un regard pensif sur elle pendant quelques secondes.

« Vous m’en voyez rassurée et ravie, j’avais peur de vous trouver nerveuse et anxieuse au sujet de votre fiancé et de tout cela. Mais vous semblez calme et sûre de vous. »

Je la laissai me servir du thé et la remerciai avant de prendre une pince en argent pour lui servir quelques scones ainsi que quelques tranches de pains dans son assiette pour lui rendre. Ah ! J’eus un sourire amusé à sa remarque en inclinant la tête.

« Il est vrai que mon oncle est fort protecteur avec moi et il est rare que je m’éloigne de lui trop longtemps. Bien que je conserve des souvenirs du mien, il est plus proche d’un père pour moi que d’un oncle. Mais il a des raisons d’être ainsi inquiet pour moi, ce n’est pas tous les jours que l’incendie qui ravage un château entier et tue sa sœur ainsi que sa famille est… criminel après tout. »

Ce n’est pas un grand secret qu’il y avait des preuves indiquant que l’incendie qui avait ravagé ma famille, ainsi qu’une partie de ma voix, était criminel. Nous n’avions toujours pas réussi à trouver qui était celui qui avait commandé ces meurtres.

« Nous sommes mutuellement la seule famille qu’il nous reste après tout. C’est… malheureusement un peu le même schéma que vous et votre père. »

J’inclinai légèrement la tête avant de prendre la tasse entre mes mains pour souffler légèrement sur le thé et en boire une gorgée. Délicieux.

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Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

Aleria entama sobrement le petit-déjeuner en faisant attention à la manière et à l'art de se sustenter. Sa délicatesse et sa grâce ne la quittait jamais, peut-être qu'aux yeux des gens elle pouvait paraître précieuse mais c'est ainsi qu'on l'avait éduquée et en compagnie de la gente féminine et de la noblesse dorée du royaume il n'y avait aucun faux pas à faire.

Et bien pour être tout à fait honnête vous êtes un sujet de conversation des plus prisés par la cour depuis que votre oncle a obtenu audience auprès de sa majesté mon père, le roi.

Elle insista sur le mot roi, son père Gyles III Gardener avait quelque chose à voir dans cette affaire. C'est lui qui avait missionné sa fille à approcher la jeune lady pour entrevoir les possibilités et satisfaire le souhait du lord Costayne. Comme à son habitude la princesse voulait faire les choses à sa manière. Après tout ce royaume était tout autant le sien car il lui appartiendrait un jour.

Il est vraie que je ne peux empêcher les petits oiseaux de la cour de parler à ce sujet. Dorian Martell sera mon époux avec toutes ses qualités et ses déboires je dois bien admettre. Il reste à ce qu'on dit un fin tacticien entre autres choses dont je me tairais bien d'entretenir pour les oreilles chastes qui nous entourent.

Elle faisait allusion au sexe. Car le prince Dorian avait cette réputation de coureur de jupon. C'était la condition pour qu'elle accepte de se marier avec lui, qu'il arrête de se comporter comme un vulgaire sac à foutre ambulant. Si il voulait ses cuisses alors il lui appartiendrait tout entier ou elle le ferait elle même castrer.

Elle sirota son thé légèrement tiède pour reprendre aussitôt sa conversation déjà fort intéressante.

Tout les hommes le sont à leurs manières. Ils nous pensent plus fragiles que nous ne le sommes. Nos mères donnent naissance dans la douleur dont il ne me tarde pas vraiment de goûter. Que connaissent-ils réellement à la souffrance ? Si il y a des personnes ici qui peuvent être caractérisés de fragiles se sont bien eux.

Elle savait ce qui était arrivée à sa famille et elle prit un visage doux et plein de compassion pour son invitée. Sa main s'apposant légèrement sur la sienne dans une étreinte affectueuse.

Oui bien sûr, c'est vraie comment pourrions nous oublier un événement aussi tragique. Vous m'en voyez sincèrement désolé si je vous ai remémorer d'ombrageux souvenirs.

J’étais l’un des sujets de discussions de la cour… Mon Oncle… Qu’as-tu donc fait pour que je sois ainsi la cible des rumeurs et de… tout cela ? Je me mordis légèrement les joues, légèrement mal à l’aise à ce sujet en essayant de ne pas trop le montrer. Je me servis avec autant de grâce et de délicatesse que possible. Je n’étais pas une grande mangeuse, même si la confiture de myrtille était l’une de mes préférées. Avec celle de sureau.

« Hé bien, en voilà bien du bruit pour peu de chose. Peut-être n’étais-je pas le sujet de discussion entre mon oncle et le roi après tout. »

Je savais parfaitement que j’étais ce sujet de discussion… Pour moi futur et la sauvegarde de mon nom après tout. J’étalai une très fine couche de confiture sure une tranche de brioche. Mais non, j’étais bien au courant de ce qu’il se tramait après tout. Mais visiblement… Mon Oncle je devrais t’en toucher un mot… Ce n’était pas tout à fait ce que j’aurais souhaité après tout. Je me serais fort bien passé de ces regard et rumeurs.

« Tant qu’on ne me demande pas de chanter comme les petits oiseaux de la cours, c’est tout ce que je demande après tout. »

Je haïssais chanter et qu’on tente de me forcer me mettait dans une colère noire. Je détestais cela. Mais je préférais ne pas trop en parler, évoquant ses fiançailles. Et sa remarque sur le prince me tira un sourire amusé. Ses déboires… Espérons qu’il apprenne à se tenir à la cours du Bief là où les sept et les septons étaient plus présents qu’à Dorne.

« Les rumeurs sur les dorniens sont confirmées avec lui ? J’espère qu’il saura prendre le pli des coutumes Bieffoises pour votre bonheur. »

Et honneur. Quant à parler de la surprotection de mon oncle, j’étais habituée à tout cela et je trouvais cela parfaitement rassurant pour moi. Il était celui qui s’occupait de moi depuis si longtemps après tout… Est-ce que je pouvais lui en vouloir ? Pas réellement. Je l’aimais de tout mon cœur après tout, c’était lui qui avait la femme que j’étais aujourd’hui. J’inclinais la tête aux propos de la jeune princesse avec un simple sourire.

« Physiquement sans doute, mais je pensais à une douleur plus morale dans notre cas. Il ne veut plus jamais que je soufre comme nous avons pu souffrir par le passé. Ce n’est pas non plus un homme… très démonstratif dans ses relations. »

J’évoquai la perte de ma famille, de mon père, de ma mère, de mon autre oncle et de tout cela. Je sentis sa main sur la mienne et je lui offris un simple sourire léger.

« Les souvenirs resteront toujours, altesse. Je préfère être celle qui les convoque que celle qui les subis. Alors… Je crois que vous n’avez pas besoin de vous excuser. Mais je ne suis pas retournée souvent à Trois-Épées, même si je gère le domaine… »

Mais y retourner seule… non, je n’aimais pas ça, mais il le faudrait un jour. Quand mon oncle aura son épouse et que je pourrais le laisser seul… Mais pas pour l’instant.

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Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

La princesse pouvait aisément comprendre le sentiment que la vassale de son père ressentait. Elle ne pouvait pas y faire grand chose les sujets à la cour parlaient et c'est bien le seul mal qui pouvaient faire.

Se sont bien des sujets d'ignorance et de futilités. Je suis bien placée pour le savoir lady willum. On ne peut les empêcher de parler.

La princesse dans son sourire enjoué poursuivit la conversation.

Il devrait convenir, il est habitué tout comme nous le sommes un peu tous à trop de visibilité et d'indiscrétion sur des sujets d'ordre privée. Je préfère ça à des faux semblants et la froideur de l'indifférence ne pensez-vous pas ?

Les rumeurs étaient fondées, dans ses jardins et lors de leur entrevue le prince Dorian avait été honnête et parlait avec son cœur plus qu'avec sa tête. Il était bon d'avoir des personnes encore capable d'aimer et de parler sans prendre les pincettes et le voile protocolaire bien ennuyeux. Aleria était prise dans ce piège elle même depuis sa tendre enfance, avoir un père un peu plus brute de pomme avait sans doute permis d'atténuer l'air béat et maniérée qu'elle pouvait afficher auprès des hommes et des femmes de la cour trop coincées.

Elle sirota à nouveau son thé en trempant un biscuit dans l'infusion de plantes. Lady Willum était un joli petit brin de femme qui avait de la conversation et se n'est pas sa voix si particulière qui allait retirer les qualités de cette jeune femme.

Votre oncle est un homme d'honneur et de bien.

Le compliment que toute personne pouvait faire si facilement quand on connaissait l'histoire de sa famille.

Revenons à votre présence à Haut-jardin. Vous n'êtes pas mariée et devrez l'être incessamment sous peu. Le temps ne compte pas vous aurez suffisamment de temps pour vous préparer. Je suis celle qu'on a choisie pour vous annoncer la nouvelle. Le roi mon père n'est pas très doué pour ce genre de choses et une présence féminine est toujours souhaitable c'est ce qu'il déclare à chaque fois qu'il a à faire avec la gente féminine. Vous conserverez votre titre et votre fief il vous faut juste un mari je vais aussi vous aider dans cette tâche. Je suis bien placée pour avoir éconduit suffisamment d'hommes pour vous en proposer quelques uns.

J'eus un discret sourire aux mots de la princesse. Empêcher la basse cours de caqueter sur les moindre fait et geste des puissants revenait à demander à quelqu'un de vivre sans respirer. En soit c'était probablement impossible. Mais qu'importe. Je n'y vivais pas et ne souhaitais pas y vivre préférant le calme et le confort du fief de mon oncle ! Ou du mien. Mais chacune de nous avait son fardeau. La preuve elle devrait épouser un dornien et le faire aux usages de notre cours. Et lui aurait tout intérêt à s'y faire sinon quelques bieffois assureraient à la princesse d'être vite veuve.

"L'avantage d'épouser un prince est qui n'aura pas à apprendre tout cela en effet. Mais la franchise est la base de relations saines à mes yeux."

J'étalais sur une tranche de brioche une fine couche de beurre accompagné de la confiture de myrtille avant de croquer délicatement dedans couvrant légèrement ma bouche d'une main par habitude. Je ne pus que incliner la tête à sa remarque sur mon oncle.

" De bien et de lettre. C'est un homme fort instruit. "

À croire que je tentais de la pousser à l'épouser. Risible. Mais j'étais honnête avec elle après tout. Mon oncle m'avait forgé curieuse après tout. Et j'espérais fort bien faite au niveau de la tête. Et voilà le sujet... Le mariage. Je fis tourner consciencieusement ma cuillère dans ma tasse en écoutant la princesse. Me marier. J'eus un simple sourire.

" Je comprends fort cette nécessité depuis que je suis petite altesse. Et encore plus lors de l'éclosion de la première rose. Cependant dans ce monde où je souhaite conserver titre, honneur de ma maison et possession face à des hommes ayant l'habitude de tout obtenir. Puis-je réellement trouver un homme noble qui ne tentera point de me faire disparaître sitôt la lignée assurer par un fils et de lui faire porter son nom ? Après tout c'est un monde fait par et pour des hommes dans lequel nous nous tenons. "

Simple constat de ma part pris sur le fait d'observation.

" Il serait aisé de me faire disparaître pour certains offrant ainsi mon héritage à mon oncle et ainsi profiter d'un mariage fort généreux avec deux fiefs. "

Je ne cillais pas. Il fallait tout voir actuellement dans ce monde.

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Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

La princesse exprimait une sincère posture pour aider au mieux la nièce du seigneur Costayne. La demande de son père ne pouvait pas mieux tomber d'ailleurs pour qu'elle puisse enfin reprendre un peu plus les obligations qu'une future reine a envers ses sujets.

Je vois que nous sommes sur la même longueur d'onde.

Aleria sourit avec une certaine forme d'excitation et d'enthousiasme pour ce genre d'affaires. Jouer les entremetteuses était une sensation d'euphorie et d'amusement pour cette jeune femme. Elle avait passé le plus clair de son temps à éconduire des hommes mais il y en avait quelques uns dans le lot qui valaient le coup d'œil pour la jeune demoiselle.

Et porter le discrédit sur nos gentilhommes ?

Elle s'inquiètait de la façon et de la manière dont la jeune demoiselle réagissait. Elle n'était pas naïve sur le fait que le monde en dehors de ces murs pouvait être dangereux. Elle avait un avant goût de ce qui c'était passé pour Merryl Piète désormais mariée. Cette expérience l'avait changée voir même traumatisée mais l'arrivée de son enfant était une bénédiction qui apaisait les blessures même les plus profondes. Elle passa sa main dans sa chevelure pour ranger l'une de ses mèches en buvant une nouvelle gorgée de thé.

Je comprend vos craintes sincèrement. Faites moi confiance lady Lusia je ne crois pas que la couronne ni votre oncle ne laisserait pareille chose se faire.

Le pays n'avait pas connue de dissensions ni de rebellions aussi abjectes que celle-ci depuis des décennies voir des siècles à hauteur de l'âge humaine elle n'avait jamais eu l'écho d'un pareil plan aussi perfide et machiavélique.

Il y a de jeunes chevaliers qui ne demandent qu'à faire votre bonheur lady Lusia. Tenez prenons l'exemple de ser Lewis Varnier un bel homme de dix neuf printemps tout juste et qui fait des prodiges dans les tournois de béhourds c'est ainsi d'ailleurs qu'il se fut remarquer.

Sur la même longueur d’onde ? J’essayais du moins de l’être, de comprendre la situation de la princesse et de toutes les implications que cela pouvait avoir avec son titre. Je préférais… malgré tout, ma situation à la sienne. C’était sans doute un peu mieux… En quelque sorte… Je n’en étais pas tout à fait sûre malgré tout. Elle avait un grand pouvoir et de grandes responsabilités. J’avais mon petit fief et ma petite personne. Les rapports de forces n’étaient pas du tout les mêmes. Mais la communication était la base de toute relation.

« Je pense que nous sommes faites pour nous entendre altesse. »

Répliquais-je donc calmement. J’entamai une petite branche de brioche avec du beurre et de la confiture en pensant à cette histoire de mariage. Je savais bien que je devais me marier, et plus encore. Machinalement je passai une main sur mon ventre comme-ci cela pouvait miraculeusement le remplir d’un héritier ! Mais pour l’instant non, tout ce que je devais faire, c’était me marier. Peut-être étais-je trop méfiante ? Sans doute. Le discrédit sur nos gentilhommes…

« Malheureusement nous savons toutes deux comment ils peuvent être. Vous connaissez l’histoire de Laerra Flower, la nièce de votre belle-mère. Son bourreau était un chevalier bien sous tout rapport… »

Et pourtant cela ne l’avait pas empêché de tuer sa servante, la violer et la tuer elle alors qu’elle était en déplacement ! Et pourtant elle n’était… rien. Alors, avec une jeune seigneuresse ? Comme je me méfiais de bien des choses ! Je bus une petite gorgée de thé en l’écoutant et en inclinant la tête.

« Vous m’en voyez profondément rassurée Altesse. Je vous fait confiance. »

J’entrepris de continuer de manger ma tranche de brioche en l’écoutant. Lewis Varnier. Cela ne me disait pas grand-chose et cela malgré sa présence lors d’un tournoi.

« Bien que le nom de famille me soit familier, j’ignore qui est ce jeune homme. »

Ainsi que sa position dans sa place dans sa famille. C’était aussi à prendre en compte. Un qui n’avait aucune opportunité d’avoir titre ou domaine… Tout dépendait bien sûr de la personne. Mais soit, Lewis Varnier, c’était un premier nom sur une liste. Y en avait-il d’autre ? Et devrais-je faire comme mon oncle ? Une espèce de rencontre minute avec chacun d’entre eux ? Ou peut-être devrais-je rester quelques temps dans l’entourage de la princesse pour en rencontrer d’autres ? C’était une possibilité après tout.

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Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

La princesse effaça son sourire pour se remémorer le tragique accident de cet enfant. Elle arrêta de tremper son biscuit dans son thé tandis qu'elle réajustait sa serviette aplatissant ses mains sur ses cuisses sobrement.

Il y a des événements tragiques dans chaque famille la maison Florent ne fait pas exception.

Des événements qu'elle préférait taire mais la lady face à elle semblait se plaire à lui rappeler que ce monde était plus que cruel.

Vous le pouvez... J'accepterai quelque soit votre choix de vous soutenir et même si vous n'avez pas besoin de mon aide.

La princesse reprit son biscuit trempé dans l'eau chaude à la saveur si chaleureuse et mielleuse pour n'en faire qu'une bouchée. Sa mâchoire broyant et se délectant du liquide gorgée dans la confection de ce mélange de farine et de beurre. Lui faire confiance... Plus elle écoutait son interlocutrice plus elle semblait retenir une mauvaise impression comme un effet de défiance envers la couronne ou bien envers elle même. Aleria était-elle trop prévenante ?

Je ne suis pas ici pour vous imposer quoique se soit lady Willum.

La princesse des épines et des roses avait prit la température et cette sensation déplaisante que lui inspirait la conversation quand elle se tourna sur l'aspect des hommes en général. Il y avait pire que des meurtriers ou des coupes jarrets en ce monde. Les pires tyrans revêtent souvent le visage d'anges.

C'est le frère de ser Renly Florent. Une maison modeste de chevaliers. Une belette blanche sur un champ d'hermine. Si vous n'en avez pas entendu parlé votre oncle n'a pas pour habitude d'aller voir bien des concours et autres tournois faisant la distraction du peuple et des mondains de notre cour. Je ne peux pas vous blâmer d'avoir un oncle casanier et plus porté sur l'administration de son fief.

Pourtant elle pouvait reprocher à lord Costayne d'avoir si longtemps attendu pour que sa nièce soit présentée ainsi à la cour et s'ouvrir au monde. Qu'ils partagent le même sang ne devait en aucun cas signifier que cette pauvre fille finisse dans un couvant auprès des sœurs du silence.

Peut-être étais je trop méfiante des hommes et du monde en général. Mais on parlait d'un monde où toute ma famille avait brûlée vive et si j'avais survécu c'était uniquement dû à mon second oncle qui s'était sacrifié pour moi. Sinon je ne serais plus de ce monde. Peut-être le craignais je même un peu car je préfèrais rester à trois tour... Mais peut-être étais je un peu trop négative pour la princesse ? Je ne savais pas réellement.

" En effet. C'est bien triste ..."

Pas besoin de son aide ? J'eus un rire légèrement amusé en inclinant la tête.

" Oh altesse... Au contraire, j'ai grandement besoin de votre aide. Surtout sur ce point. "

Avec un oncle célibataire pour qui j'avais fait quelques recherches pour une futur épouse, j'étais bien incapable de faire la même pour moi sans devoir me tordre le cerveau dans tous les sens et essayer de faire taire mes angoisses. Comme elle après tout j'avais grandis sans mère. J'avais eu un père heureusement. J'inclinai la tête à sa remarque.

" Je le sais bien altesse. "

Peut être qu'au fond de moi j'aurais préféré qu'elle m'impose un choix ! Mais aussi j'étais rassurée, nous n'étions pas des ennemies. Ni l'une ni l'autre. Je fis tourner ma cuillère dans ma tasse avant d'en boire une gorgée. J'inclinai la tête en l'écoutant me parler du chevalier en question. Un frère de seigneur qui savait donc sûrement plus protéger que gérer un domaine. Cela serait bien... Quant aux tournois...

" Je crois en avoir assisté à deux ou trois, mais pas beaucoup plus. Mon oncle préfère en effet le calme de notre domaine. "

Je tournai la tête pour regarder les jardins avec attention.

" Parfois je le regrette un peu. Je n'ai pas eu beaucoup d'amie. "

Aucune en réalité. J'étais surtout seule avec mon oncle et j'appréciais cela, bien sûr. Mais j'étais bien moins à l'aise en face d'autres personnes au contraire de ce que je pouvais renvoyer. J'inclinai légèrement la tête.

" Et Ser Lewis Varnier est il à Hautjardin ? "

Ou avait elle d'autres noms à me proposer ? Je posais un regard doux sur elle avec un petit sourire amical sur les lèvres. Était-ce vraiment possible d'épouser un homme et que celui-ci prenne bien de ne pas donner son nom ? Je regardais à nouveau les jardins, l'inquiétude palpitant au creux de mon ventre.

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Lusia Willum / Année -109 mois 08 semaine 1

Non ser Lewis Varnier n'est pas à la cour pas après que...

Elle eu une légère moue honteuse en se remémorant la manière dont elle avait éconduit le jeune homme. Beau et valeureux en tout point elle n'était simplement pas prête ni même intéressée de faire cette entrevue ce jour là.

Je l'est congédié sèchement ce jour là quand il vint me demander ma main. Mon père était... Passablement colérique après ça.

La princesse se remit à manger cette fois elle prit entre ses doigts de petits gâteaux sucrés qu'elle enfourna dans sa bouche telle un numéro d'équilibre entre son doigté et ses lèvres entrouverte.

Les combats sont souvent passionnants. C'est quelque peu archaïque de les voir se battre je vous l'accorde mais quand ils cherchent à prouver leur valeur et défendent vos couleurs.

Elle aimait les tournois, elle aurait sans doute souhaiter y participer si elle en avait eu l'occasion. Sa condition de femme et son rôle au sein du royaume était bien plus important.

C'est quelque chose d'excitant.

Pour en revenir aux potentiels prétendants à la main de la ravissante Lusia elle avait quelques noms à faire elle même valoir.

Ser Ilyn Hunt au service de la maison Tarly j'en ai aussi entendu beaucoup de bien. Il est loyal à la maison qu'il sert un peu vieux jeu si vous voulez mon avis mais il est à épouser. Il doit avoir... La trentaine passé. Ensuite nous avons aussi notre jeune pomme verte ser Fossovoie Arnaud un comparse de ser Varnier qui est ici à Hautjardin. La Tonnelle est un endroit magnifique vous devriez apprécier.

Les noms qu'elle proposa étaient de ceux qui n'avaient pas d'attache ni d'obligation à faire perpétuer leurs noms par leurs positions hiérarchique dans leurs familles respectives.

Il n’était donc pas à la cours Lewis Varnier… J’aurais aimé le rencontrer en personne. Je mangeais délicatement ma tartine de brioche en l’écoutant sagement, les mains occupées par la nourriture. Elle… l’avait donc congédié sèchement. J’eus un sourire amusé, elle était la princesse cristalline ou ne l’était pas après tout ! Je nettoyais soigneusement mes doigts sur une serviette avant de répondre.

« Sans doute avez-vous eu raison, vous avez eu l’opportunité d’épouser un prince. »

Plus qu’un simple chevalier. Mais je n’avais pas beaucoup eu l’occasion de profiter des tournois, il n’y en avait pas beaucoup après tout et je ne sortais pas non plus beaucoup de Trois-Tours ou même de Trois Épées. J’écoutais alors avec grande attention tout ce qu’elle me confiait sur ce loisir que je ne connaissais pas beaucoup. Je hochais la tête.

« Je crois que je n’ai jamais donné mes couleurs à qui que ce soit… »

Avouais-je en baissant légèrement les yeux sur ma tasse dont je pris une petite gorgée. Est-ce que j’en étais déçue ? Peut-être un peu. Excitant… De ce que je me souvenais c’était assez bruyant. Mais rien de plus ! J’écoutai les noms suivants. Ilyn Hunt… Une trentaine d’années passée ? Impossible pour moi… Ser Fossovoie Arnaud… La Tonnelle… J’inclinai légèrement la tête.

« Je crois que je ne serais pas très à l’aise avec un homme ayant presque le double de mon âge je vous l’avoue… Je crois que j’aimerais bien rencontrer ser Arnaud. J’imagine que j’enverrais un corbeau à Ser Lewis ! »

Je n’étais pas sûre qu’un homme trop vieux puisse tolérer d’être un époux d’une qui pourrait être presque sa fille… Non, je crois que je devrais me concentrer sur des jeunes chevaliers. Et puis… même pour moi, partager ma vie avec un homme bien plus vieux… Non, je crois que je ne préférais pas.

« Je n'imagine pas ce que cela devait être pour vous d'avoir à supporter ainsi toutes ces demandes en permanence… »

Est-ce qu'être mariée lui apportait un certain soulagement ?

Sujet: Re: Nos atours sont nos armes ( Lusia )

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