Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]

Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]Sélènia Martell [An -112 Mois 10 semaine 3]

Le navire fer-né est arrivé dans le port de Lancehélion, mes soldats m'ont averti de l'arrivée imminente de mon invité au palais. Tandis que le seigneur fer-né s'avance dans les rues de la cité pour rejoindre l'entrée principale du palais, je navigue entre les couloirs pour rejoindre la cours intérieure. Il n'est pas un seigneur de Dorne, ni même d'un royaume important à mes yeux. Je ne lui offrirai pas les honneurs dû à un rang supérieur, seulement le minimum requis.

J'observe la cours intérieure, les soldats se rangent en colonnes de chaque côté des murs bordant la cours. Quelques banderoles sont installées, portant les couleurs de la maison Martell. Je ne vois pas encore le groupe chargé d'escorter le fer-né jusqu'ici, je reste donc en retrait, invisible caché derrière les angles des couloirs.

Une servante arrange une dernière fois ma chevelure, s'assurant que ma tenue est parfaite avant de me laisser. Une autre servante s'approche rapidement de moi avec une mine inquiète, m'indiquant que l'escorte s'avance dans la cours. Je hoche la tête calmement, prenant un peu d'élan avant de me diriger énergiquement vers l'entrée, m'arrêtant devant les escaliers qui descendent dans la poussière de la cours. Je noue mes mains devant moi, observant froidement le groupe qui s'avance devant moi.

- "Bienvenue à Lancehélion seigneur Salfalaise." dis-je simplement.

Derrière moi, un garde s'avance vers le fer-né pour venir lui réclamer poliment ses armes. Aucun fer-né armé ne saurait être toléré dans l'enceinte de ce palais, c'est une question de sécurité.

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Rien d'autre que la vérité L'impulsion de mes pas entraînaient l'excitation de mes hommes qui marchaient à l'unisson en direction de cette citée aux mille merveilles. La splendeur de Dorne l'appelait-on, un mélange sublime d'architecture et des strates de cette société ou nous autres pillards rêvions parfois de finir nos vieux jours. Tout autour de moi semblait plus rayonnant et empreint de cette atmosphère particulièrement attrayante. Curieux j'avais pu humer sur les vastes étales des marchés diverses épices jusqu'à la pigmentation des tissus et drapés de soie et de lin finement brodés. La population locale et quelques miliciens s'arrêtent parfois sur notre passage. J'observe gravement leur silence, je toise cette manière peu virulente de ces hommes et de ces femmes dont la pigmentation de leur peau reflète le soleil de plomb ardent surplombant une chaude journée au soleil. On ne peut nier le charme de Dorne et ce que cette contrée avait à offrir était plutôt plaisant à regarder. La curiosité est toujours au fondement de la connaissance. Pour offrir un futur au peuple qui m'avait vu naître et grandir, voir le guerrier et l'homme que j'étais aujourd'hui il fallait prendre des décisions. Bonnes ou mauvaises celle-ci forgeaient l'avenir, le mien en l’occurrence. Alors j'appréciais intérieurement le spectacle qui s'offrait devant moi en laissant les crocs de givres ancrés dans mes pupilles s’accaparer les détails de cette citée. Lancehélion était impressionnante et pourtant si petite comme un infime fragment se décrochant d'un décor ou le sol craquelé et les dunes du désert dominent.

Celui qui ne voit pas ne peut-être vu et celui qui ne peut-être vu ne peut-être apprécié. De ce côté il n'y avait point à douter que j'étais bien l'objet qui accaparait leurs pensées. Les traits de leurs visages transpiraient crainte, dégoût, haine, aversion, effroi. Mes yeux eux ne portaient aucun voile, ils étaient fais pour voir toute la vérité. Les dorniens eux n'arrivaient tout simplement pas à la voir ou plutôt ne pouvaient peut-être pas y croire.

J'observais une garde en ordre bien rangée. Leurs faciès inexpressifs et bien plus repu à la garnison dans une discipline parfaite faisant bloc devant mon imposante stature. On semblait attendre de moi que je sois diplomate mais la réalité serait toute autre. J'offrais un hochement de tête à mes hommes quand il fallut se délester de nos armes. J'étais le premier à montrer l'exemple et ceux qui restaient à l'écart gardaient farouchement les précieux otages qui nous permettaient de nous tenir au devant de cette femme à l'allure austère, fière, fidèle à elle même. Je me laissais songer dans une forme naïve et presque enfantine à ce que j'aspirais quand je n'étais qu'un simple têtard bercé par le ressacs des flots, un demi-sel ayant des aspirations aussi ambitieuses et vastes que l'océan se perdant à perte de vue vers l'horizon. Lorsqu'on poursuit pourtant des rêves, on se retrouve souvent en plein cauchemar. Il n'est pas d'homme qui soit une île, mais un seul peut devenir un navire. Et porter la flamme de milliers d'autres. Au pays que nous entrevoyons à peine les yeux clos, où la mer prodigue à la côte une caresse énamourée, où souffrance, peur, colère et mensonges font défaut, nous marcherons la tête haute, le cœur empli de fierté. Si tes rêves ne connaissent aucune limite ni entrave, si ton âme est forte et que rien ne peut la faire taire, capable d'élever des murs, de les abattre si tu es brave, alors, ce monde tout entier t'appartient.

Au fur et à mesure que je gravissais les marches je pouvais ressentir ce poids sur mes épaules. Un brin défiant et pourtant il fallait faire preuve de détermination, de bravoure et d'insolence à son égard. Dans ce rapport que tous pouvaient entrevoir nous échangerions sur nos cultures, c'est ce qui permettaient de comprendre, de percevoir et de toucher dans ce qu'il y a de plus réel notre identité. Le simple vêtement est un peu comme un vase qui contient notre esprit. Porter son identité, porter son honneur. Porter ses croyances. Nombreux sont les premiers peuples pour qui l'identité spirituelle constitue leur lien le plus profond avec la vision de leurs ancêtres. Nous autres insulaires en sommes les héritiers. Les histoires que l'on raconte sur nous sont une forme éloquente de mémoire culturelle elles parlent des gens et des événements importants, établissement l'affiliation et le statut culturel et mettent en scène de puissantes créatures mythologiques aussi effroyables que morbides.

« Merci de cet... Accueil. Princesse Sélènia. » Je faisais une légère révérence dans un sourire aussi subtil qu'espiègle en direction de mes insulaires. Dans un geste rapide de la main je leur demandais de faire avancer les otages au devant du palais. La maison Gargalen dans une complète intégrité physique se voyaient presque libre accompagnée de lady Qorgyle. S'en suivirent une profonde reconnaissance supposée, l’œil droit plissé sur la Princesse dornienne je reprenais apposant ma main droite sur mon buste en signe de confiance et de respect.

« Le Timbal vous envoi ses sincères salutations. En espérant que cela puisse contribuer à l'accord qui était le vôtre je m'engage moi même à vous rendre Dame Gorgyle. »

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Mon regard scrute sévèrement chacun des visages de cet attroupement de fer-nés désordonnés à l'image un troupeau de moutons. Le contraste est flagrant, choquant. De chaque côté se dressent les hommes en armures du palais de Lancehélion, statiques, transpirant la discipline et la loyauté. Tandis qu'au centre... se trouve les pirates, les mercenaires, les pilleurs... les fer-nés. Parmi cette foule aux faciès rudes, sculptés par les années et les épreuves, un homme se démarque. Le Seigneur Salfalaise est le premier à se délester de ses armes, montrant l'exemple à ses hommes.

Mes yeux se déplacent vers un autre groupe, plus petit, plus chétif... les otages. Mon regard scrute chaque visage parmi les membres de la famille Gargalen, tombant finalement sur le visage bien familier de dame Qorgyle. Ils me semblent tous sains et saufs, seulement un peu sale et épuisés. Mon attention se reporte fatalement sur le fer-né qui s'avance vers les marches en dessous de moi. Lorsqu'il termine de gravir les quelques marches, il s'arrête devant moi. Je fronce un instant les sourcils devant son regard bleu moqueur, mais je délaisse cela pour reprendre un visage neutre de toute forme d'émotion. Je m'efforce d'accueillir mon invité avec politesse, lui souhaitant la bienvenue à Lancehélion.

Une fois les politesses échangées, le groupe d'otages est avancé vers les escaliers. Mon regard se repose sur ces yeux bleus moqueurs, le fer-né m'envoie les sincères salutations du Timbal. Il m'apprend qu'il me rend dame Qorgyle en preuve de... contribution à notre accord. Je n'affiche qu'un faible sourire satisfait, préférant ne pas trop faire étalage de mon grand soulagement de savoir tout les otages revenus entre mes mains.

- "Bien, transmettez lui que j'ai bien reçu sa part du contrat." dis-je simplement en descendant les marches.

D'un geste de la main j'écarte les fer-nés de mon chemin pour me rendre face au seigneur Gargalen. Je l'observe plus en détails, captant son regard. Je lui offre un sourire réconfortant, posant ma main sur son épaule.

- "C'est un soulagement de vous revoir sains et saufs seigneur Gargalen, dame Gargalen et dame Qorgyle. Vous êtes ici chez vous à Lancehélion, en sécurité. Prenez du repos et restaurez vous, nous parlerons plus tard si vous le voulez bien." dis-je avant de me détourner d'eux.

D'un signe de la main, quelques serviteurs s'avancent rapidement pour escorter les invités dans l'entrée du palais, et les conduire jusqu'à des appartements privés. Je prends mon temps pour remonter les marches, laissant les anciens otages prendre de l'avance dans les couloirs. Je me plante lentement devant le fer-né, l'observant avant de lui faire signe de marcher avec moi.

- "Allons nous entretenir à l'intérieur." dis-je poliment.

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Rien d'autre que la vérité La Princesse Sélènia était une femme impassible et fière. De cela Alrik Timbal n'avait pas mentit sur ce qu'on appelle par chez nous une femme à fort caractère. Je laissais mon regard suivre la silhouette féline de cette femme qui se mouvant jusqu'aux otages me laissait du haut des quelques marches la possibilité d'observer non seulement celle-ci mais, aussi Rhaege. Les yeux transpirant la froideur des embruns je ne pouvais prétendre à la garder plus longtemps à nos côtés. Sa place était parmi les siens et j'avais tenu parole sa fille et elle étaient de retour en leur foyer, en sécurité. Je me souvenais de cette altercation houleuse qui m'avait presque coûté la vie et qui aujourd'hui me permettait d'honorer une parole bien qu'ingrate et perfide face à la dirigeante du vaste et puissant royaume de Dorne.

Sa neutralité était déconcertante. Par moment je pouvais y distinguer une preuve de faiblesse flagrante et pourtant elle mêlait l'art d'enjeux politique que je ne pouvais pas bien comprendre. Nous autres fer-nés étions des pillards, des guerriers avides de gloire et de renommée, recouvert du sang ou plongeant nos mains calleuses dans des coffres garnies d'or. Il n'y avait pas d'autre chemin que celui-ci avant Urragon, Alrik et moi. D'autres viendraient se joindre à nous, à cette perspective qui créait la confusion dans nos propres rangs. Nos fer-nés n'étaient pas dupe, ils nous le feraient payer si ils n'avaient pas confiance en notre serment au Noyé et en nos chances de victoire. Hors jusqu'ici nous nous étions plutôt bien tiré d'affaire. À mon tour de faire pencher la balance en notre faveur et permettre un retour aux Îles de Fer.

La princesse revint lentement à ma portée, d'un pas lent et maîtrisée elle ne faisait preuve d'aucune crainte face à nous. C'était là une marque que je reconnaissais chez les véritables dirigeants, née pour commander sans défaillir face à ses adversaires. Les mains apposées sur mes hanches j'accompagnais celle-ci sans broncher. J'entrevis alors les colonnes veinées de marbre rouge, de ces murs estampillés aux carreaux de couleurs divers et variés. Un somptueux palais comme aucun fer-né n'avait jamais pu observer. J'avais cette forme de fierté abjecte pour les continentaux qui me croisaient. Un faciès au sourire satisfait entremêlé d'une perfide ambition et prétention à tout ce que je voulais. Ce que nous voulions nous cherchions souvent à le prendre par la force, la détermination et notre imposante flotte suffisait à faire la différence. Je me gardais bien de faire le moindre commentaire observant du coin de l’œil mes hommes à l'extérieur avant de finalement disparaître derrière les multitudes de colonnes et les couloirs que je traversais.

Gravissant une marche nous pénétrons dans une salle dont les portes closes se refermèrent aussitôt derrière nous. Bien des serviteurs et gardes peuplaient le palais et cet espace clos me faisait me sentir plus isolé que jamais. Je gravitais dans cette pièce ou un bureau trônait et ou des sortes de banquettes étaient disposées de part et d'autres de la pièces. Des parchemins, d’impressionnantes fresques murales ornaient les murs voilà ce qui s'offrait à mon œil aussi curieux que stupéfait.

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Lorsque le fer-né prend la parole après tout ce chemin, je ne peux m'empêcher de laisser apparaître un haussement de sourcil. Dorian n'étant pas ici, je prends la liberté d'occuper le bureau, seul endroit paisible et discret de ce palais. Bien des informations risquent de circuler dans la discussion que je m'apprête à débuter. Je ne peux pas prendre le risque qu'un serviteur en face usage pour me devancer.

J'observe le fer-né sans lui répondre, c'est bien inutile. Je me dirige naturellement vers l'alcôve de la pièce, un petit coin douillet et coloré, meublé de canapés et d'une table basse. Je m'installe au milieu d'une banquette, puis j'attends silencieusement que le fer-né vienne s'installer face à moi. J'attrape la petite cloche qui repose sur la table, la secouant doucement pour appeler un serviteur. Une jeune servante ne tarde pas à entrer pour venir s'incliner devant moi, et je lui demande de nous préparer du thé. Elle repart immédiatement, sans jeter un seul regard vers le fer-né.

- "Comme vous le savez, j'ai des interrogations au sujet de toute cette affaire autour de Meryl Piète. La première étant... comment avez-vous appris sa captivité à Spectremont ? Pourquoi ne pas avoir cherché à me contacter ?" dis-je en croisant mes jambes.

Mon regard scrute le fer-né, sa peau bronzée, ses yeux bleus, ses cheveux tressés. Je veux qu'il me relève toutes ces informations qu'il me manque pour juger Han Toland, Aléria Gardener... et tous ces gens qui n'ont pas été capable de faire correctement leur travail. Je veux comprendre pourquoi la Princesse du Bief a jugé plus sage de mener une attaque sur une cité voisine, plutôt que d'envisager de me contacter. Je suis en colère, en colère de voir l'une de nos cités attaquée. En colère de voir tous ces dirigeants qui nous marchent dessus. Les frontières de la Principauté ne doivent plus être si facilement violées.

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Rien d'autre que la vérité Je me sentais épié, comme la bête curieuse d'une chose qu'on a pas coutume de côtoyer. Je remarquais le même rituel avancé par les dorniens. Celui De wyl avec l'accueil et cette boisson chaude qu'on me servait dans ces étranges pichet d'un raffinement que nous autres fer-nés ne sommes pas habitués. J'acceptais volontiers après quelques instants à observer la pièce tout autour de moi. Je m'installais confortablement au devant de cette Princesse au regard bien dévorant. Contemplation étrange ou avait-elle en tête une réflexion à faire mûrir ? Je ne tardais pas à obtenir ma réponse en écoutant celle-ci.

Je me penchais au devant de sa personnes offrant mes paumes de mains ouvertes pour offrir à celle-ci une réalité simple qui ne m’importait peu de divulguer.

« Je n'ai eu à chercher bien loin, la princesse du Bief avait sans doute reçue un corbeau de la part de lady Piète depuis la forteresse. »

Je prenais un temps pour souffler allégrement sur ma boisson pour y tremper mes lèvres dans le bruissement de ma bouche absorbant le liquide tiède qui n'était pas mauvais.

« Pourquoi faire ? Nous autres fer-nés sommes des pillards vous ne l'ignorez pas et après la prise de Salrivage du Timbal je ne me serais pas risquer à subir votre colère. »

Répondais-je avec aplomb, il faudrait être idiot de croire qu'un fer-né serait accueilli aussi généreusement si il n'avait pas quelque chose pour garantir sa survie.

« Une simple question de survie et de bon sens. Je ne connais pas les intentions de sa majesté présente face à moi, je dirais que nous sommes éventuellement des intrus dérangeant maintenant. »

Un fin sourire s'étire sur mes lèvres en lorgnant un peu plus sur ses traits. Elle avait des particularités bien singulières. Des lèvres charnues pour un faciès aussi doux que étrangement sévère.

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Je peux voir que le fer-né semble un peu étranger à nos coutumes, le thé est sans doute une boisson trop sophistiqué pour des hommes aussi terre-à-terre. Néanmoins... il ne semble pas entièrement étranger à cela. Il s'installe face à moi, admirant brièvement l'architecture de la pièce avant de reposer son regard perçant sur moi.

J'énonce clairement mes questions, mes interrogations. Il ne semble pas réticent à me répondre, puisqu'il se penche pour s'insérer dans la conversation, avec toute la symbolique de ses paumes ouvertes. D'après lui, c'est la Princesse du Bief qui l'a informé de la position de Meryl Piète, ce qui signifie... qu'elle est extrêmement fautive. Je suis de plus en plus agacée par cette princesse. S'il n'avait tenu qu'à moi... je l'aurais puni comme elle le mérite. Ses fer-nés et elles ont rendu vulnérables 2 cités Dornienne... 2 cités qui pourraient être nos points faibles en pleine guerre contre l'Ouest.

J'attrape ma tasse en observant le fer-né souffler allègrement sur sa boisson avant de la goûter. Ma main libre tapote sur ma jambe, attendant que le fer-né se décide à parler un peu plus.

- "Si vous ne vouliez pas subir ma colère, vous auriez dû faire un meilleur choix. Il est plus qu'évident maintenant que la Princesse Gardener est incapable de prendre les bonnes décisions. Envoyer une flotte fer-né, lié à des ennemis sans même me prévenir... Pour ensuite attaquer Spectremont... C'est de la folie. Des guerres ont été déclarées que moins que cela. " dis-je un peu agacée.

Cette Princesse Gardener ne m'a jamais bien plu. Même dans ses missives, je pouvais percevoir ses menaces alors même qu'elle me demandait des services. Cette garce me le paiera un jour.

- "Donc, si je résume bien la situation... La Princesse Bieffoise vous a mandaté pour retrouver son amie. Vous avez fait le tour de Dorne pour croiser le Seigneur Wyl, avec qui vous avez... fait la conversation. Puis... un jour, la Princesse vous a désigné Spectremont comme cible. Et sans la moindre preuve... vous avez mené cet acte de guerre sous ses ordres ? A-t-elle demandé spécifiquement cette attaque ? Comptiez-vous démolir une à une les cités Dornienne à l'aveugle ? ... Je veux comprendre comment la Princesse du Bief a pu être à ce point stupide. Combien d'hommes cet acte stupide vous a coûté ?" dis-je toujours autant agacée.

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Rien d'autre que la vérité Je restais un moment sans rien dire. Stoïque à l'écoute suspendue au bords de ses lèvres. Le regard aussi limpide et énigmatique qu'une vague se fracassant sur les rochers. J'interprétais sa défiance envers la princesse du Bief comme une forme d'accusation accablante à laquelle son tempérament si posé et calme jusqu'à présent vacillait lentement. Je voulu répondre levant légèrement l'index de ma main droite dans une gestuelle que je me ravisais pour laisser celle-ci terminé. De toute évidence cela agaçait péniblement cette femme et de surcroît une princesse. Il en avait déjà fait les frais à part entière et il connaissait très peu le comportement générale de ces hautes dignitaires du continent. Peut-être devrais-je lui rappeler qui nous sommes, et la manière dont nous procédons ? Je pensais dans le fond lui clarifier mes actes sans mensonge ni duperie. Après tout ce qui lui semblait complexe était une réalité bien plus simple. Je souriais allègrement quand aux conseils bien avisées qu'elle dévoilait à mes esgourdes.

« Ce n'est pas tout à fait exact. »

Reprenais-je en redressant ma posture sur le siège.

« Qu'attendiez vous de la part d'un fer-né princesse ? Que je toque à la porte de la forteresse en faisant amende honorable pour éviter toute effusion de sang ? Ce n'est pas notre façon de faire. J'avais connaissance de la captivité de lady Piète à Spectremont mais, plusieurs semaines se sont écoulées il fallait que j'obtienne d'avantages d'informations et m’assurer que le petit oisillon n'ai pas quitté le nid. »

L'argument n'avait pas encore dévoilé tout ces secrets et je me gardais la réserve de le faire. Je poursuivais pour simplifié la chose face à la poitrine bien soulevée de la princesse qui commençait à perdre réellement son sang froid. Est-ce que j'appréciais cela ? Peut-être bien oui.

« Ne blâmez pas trop vite celle-ci, elle ma simplement demandée de la retrouver. S'en est suivie ce que tout fer-né est capable de faire. La guerre ce n'est qu'un moyen de parvenir à nos fins. J'aurais pensé qu'une femme de votre stature et possédant un si vaste royaume aurait des espions niché un peu partout aux quatre coins de ce vaste royaume. Je me serais trompé ? Après tout je n'aurais pas eu besoin d'intervenir si vous connaissiez les réelles intentions de ce seigneur. »

Je buvais d'une traite le thé essuyant du revers du pouce ma lèvre inférieure encore humide de cette saveur de menthe à l'étrange goût de sucre sur lequel je n'arrivais pas à mettre de mot dessus.

« J'ai perdu des hommes en effet, c'est le prix à payé quand on est fer-né. Nous vivons et nous mourrons pour combattre. À la gloire du Noyé. Mes guerriers ont rejoint son antre dans les profondeurs de la mer. Il n'y a pas destin plus glorieux pour nous princesse. »

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Je perds un peu de mon sang-froid, ce n'est pas évident de ne point pouvoir s'expliquer directement avec la fautive. La Princesse Gardener ignore sans doute l'impact de ses actions, le sang qu'elle a versé pour une seule vie. Cette demoiselle du Bief ne sera plus autorisée à poser le pied à Dorne, plus jamais. Il est évident que le fer-né face à moi ne peut pas comprendre ma colère, il est habitué à perdre des hommes, à mener des attaques sans jamais se plaindre. Mais peut-être que faire face à des hommes plus enclins à parlementer pourrait avoir du bon.

Je laisse la parole à cet homme venu des îles, j'aimerai qu'il éclaire ma lanterne. Il semble vouloir me rappeler que la politesse et la diplomatie ne sont pas dans les habitudes des fer-nés. Je peux comprendre que le temps était compté durant la capture de la demoiselle, et que sans doute... Aléria Gardener devait lui mettre la pression pour obtenir rapidement des résultats.

- "Je ne suis guère une femme d'intrigues, mes talents résident d'avantage dans les réformes pour diriger la Principauté. N'essayez pas de me faire porter la faute, j'étais une alliée dans cette affaire puisque la princesse m'avait déjà demandé une première fois de secourir dame Piète." dis-je avant de boire une gorgée de thé.

Je secoue doucement ma tasse, faisant tourner le liquide ambré dans la tasse en porcelaine. J'ai un mauvais présentiment concernant toute cette affaire, elle me semble loin d'être terminée. Le fer-né ne semble même pas amer à l'idée d'avoir sacrifié des hommes pour sauver une modeste dame du Bief, un sacrifie bien trop lourd à mon avis.

- "Je peux comprendre que mourir l'arme à la main est glorieux, bien plus que de mourir de vieillesse. Mais... En tant que lancière, je n'aurai pas aimé mourir pour une cause aussi insignifiante. Mais bref, passons ce sujet, vous m'avez déjà largement éclairé sur les événements de Spectremont." dis-je en posant ma tasse.

D'un geste de la main, j'attrape la théière en porcelaine pour me resservir un peu de thé chaud. Je la repose en douceur, avant de reprendre ma tasse entre mes mains. La chaleur de la porcelaine est agréable, ni trop tiède, ni trop chaude.

- "Que compte faire Alrik Timbal maintenant qu'il n'a plus d'otage en main ?" dis-je en reportant mon regard sur le fer-né.

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Rien d'autre que la vérité À l'évidence les deux princesses avaient sur bien des égards des différents à régler. Sa parole rejetait sans cesse la faute sur ceux qui lui causaient du tord et inversement. Quand il fallait assumer ses choix et ses actes ils y avaient bien peu de seigneurs et de dirigeants capable d'accepter pleinement leurs actions et les conséquences qui en découlent. Je décidais de ne pas attiser plus les braises qui échauffaient l'esprit de la princesse en son palais.

« Moi ? Qui suis-je pour porter un jugement à ce sujet ? »

Répliquais-je en ricanant. Cela détonnait avec ce tempérament calme dont elle essayait vainement de conserver. Je n'étais après tout qu'un acteur mineur de ce conflit qui faisait grimper aux créneaux les royaumes du Bief et de Dorne. L'escalade avait bien de multiples raisons dont certaines qui échappaient à ma propre pensée.

« Vous faites sans aucun doute tout ce qui est en votre pouvoir pour garantir prospérité et paix en ces terres. »

Ce n'était pas une constatation, simplement une parole gageant de lui faire prendre conscience qu'importe les inimitiés et les alliances entre pays cela pouvait être réduit en cendre d'une simple parole, missive, un infime chuchotement.

« Le jour de ma mort viendra comme le votre. Je ne compte pas y échapper ni m'y soustraire. En revanche vous avez raison sur un point. Je n'ai pas peur de la mort et je ne veux pas mourir en vieille homme dans mon lit. »

Tout champ de bataille était mieux que de mourir lentement subissant l'usure et le temps si bien que je ne pourrais même plus me souvenir quel glorieux fer-né j'avais été. Je reposais la tasse de thé expirant l'air d'entre mes lèvres observant le plafond orné.

« Ce qu'il compte faire ? Je ne sais pas, vous avez passé un accord je ne sais rien de plus à ce sujet. »

Répondais-je alors que mes yeux céruléens glissent lentement sur le coin et observe à nouveau sa personne.

« Et vous que comptez-vous faire désormais ? »

Simple curiosité de ma part j'aimais répondre par d'autres questions et allé au devant de sujet plus épineux pour ceux en quête de réponses ou d'une vérité qui ne serait pas trop lourde à supporter.

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D'une pirouette verbale, le fer-né se sort du reproche que je lui lance. Il est malin, suffisamment malin pour savoir qu'il ne faut guère énerver un souverain dans son propre palais, entouré de ses soldats. Peut-être que d'autres souverains... comme Lancel Lannister n'auraient pas hésité à faire enfermer un fer-né, même venu en tant qu'invité. Mais je ne suis pas ce genre de femme.

- "Vous tentez de me flatter." dis-je en haussant un sourcil avec un maigre sourire.

Le sujet bifurque, quittant les rives de Spectremont pour se porter vers celles de Salrivage. Je suis curieuse, très curieuse même. Je me demande ce que pense ce fer-né des actions de son compatriote. Il n'est guère dans les tactiques fer-nés de s'approprier des villes. Jusqu'à présent, ils envahissaient, puis disparaissaient avec un paiement. Est-ce bien raisonnable pour eux de rester ici ? Aucune cité ne les approvisionnera en nourriture ou ressources, la terre est peu propice à l'agriculture. Ils sont dépendants des navires qui vont et viennent.

Le Salfalaise ne semble pas être au courant des projets futurs de son comparse Timbal, c'est bien dommage. D'une question, il rétorque par une autre question.

- "Moi ? J'ai une guerre à mener contre l'Ouest, un fugitif à attraper et vos compagnons à chasser. Je n'ai pas encore trouvé le moyen approprié de tenir ma promesse... tout en me débarrassant de votre comparse... Il semble bien décidé à rester, est-il naïf ? Il est fou de croire que les Dorniens le laisseront créer son petit royaume sur nos terres." dis-je en buvant une gorgée de thé.

Un profond soupire quitte ma poitrine, le Timbal est également un sujet très agaçant. J'ai vraiment hâte de le voir déguerpir de nos terres.

- "Et vous ? Que pensez-vous de ses projets ? Cautionnez-vous cet.. enlisement en terre étrangère ? Je peux comprendre que des fer-nés souhaitent envahir des terres Ouestrienne ou Bieffoise, la terre y est fertile. Mais Dorne... Salrivage n'est même pas situé de façon stratégique. Comptez-vous vous enliser ici également ?" dis-je en posant ma tasse.

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Rien d'autre que la vérité Je laissais un moment de réflexion les yeux se haussant et puis dans un sourire espiègle j'entrevoyais une manière de rendre le moment propice à l'amorce d'une détente.

« Peut-être. » Répondais-je face à ce qu'elle prenait pour la flatterie d'un homme grossièrement peu scrupuleux en rapport de compliment. Il n'était pas doué pour ce genre de choses à vraie dire il parlait souvent à tord et à raison et ne prenait l'ampleur de ses paroles graveleuses qu'après coup. C'était peut-être ce qui lui restait d’insouciance, de l'enfant qu'il fut si jamais il avait eu le soupçon d'une enfance insaisissable. Alors la conversation se porta sur son frère d'armes et rival. Car il ne pouvait être autre chose qu'un homme ambitieux de plus aux Îles de Fer avec la ferme intention de prouver à leur monde qu'il avait les faveurs du Noyé et rompu aux victoires bien que sanglantes et coûteuses en hommes. Son ascension vers le pouvoir était un prix que d'autres qualifiaient inatteignable. Pour moi l'ambition d'un seul homme pouvait créer bien des catastrophes.

« C'est un homme ambitieux. »

Répondais-je sobrement d'un sourire aussi enjôleur que toujours empreint de cette malice qu'incarnait mes yeux et cette mâchoire saillante rompu à dévorer la chair du poisson fraîchement pêché en pleine tempête.

« Chacun est libre de ses choix, ce n'est peut-être pas qu'une question de conquête. Ou peut-être pense-t-il que cela en vaille la peine. De mon point de vu il est sans doute le premier à le faire. Et cela... Cela participe à sa renommée. Sur nos îlots décharnés et stériles il est considéré comme un grand guerrier. »

Seule la victoire importe. Notre mode de vie s'inspire des raids et des pillages aussi sanglants que spectaculaires.

« J'ai... d'autres projets en tête. »

Répondais-je en laissant un léger rictus et rire s'offrir au regard envoûté de la princesse.

« Votre royaume est connu et votre notoriété l'est tout autant par votre nom et les siècles votre maison a su sortir du lot et s'élever au rang qui est le vôtre. »

Je percevais bien l'importance de sa stature et des enjeux dans lesquels son royaume s'enlisait. Ce qu'Alrik Timbal allait réussir dans ses victoires comme dans ses échecs lui appartenait.

« Moi je ne suis rien de tout ça. »

Répliquais-je en me penchant légèrement sur mon siège.

« Je veux connaître un destin aussi glorieux que funeste. »

Lançais-je en dépit de tout le reste qui concernait secrètement mes propres intérêt aux Îles de fer et cette étrange vision dont j'étais le principal sujet.

« Je n'ai rien qui me retiens sur vos terres, rien qui soit aussi digne d'intérêt que vous princesse. »

Je concluais sur une touche d'humour heurtant peut-être l'imparfaite constance dont elle avait déjà montrée les failles sous son visage marqué par la colère. Il était bien évident que cette soif de haine pour ses ennemis finirait par payer mais, pour l'heure il n'y avait pas à chercher plus loin que ce qui était juste sous mes yeux et cela me plaisait.

Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]Sélènia Martell [An -112 Mois 10 semaine 3]

J'admets d'un hochement de tête que le Timbal est un homme ambitieux, mais peut-être cherche-t-il à acquérir trop de choses, trop rapidement. Le Salfalaise essaie de détendre l'atmosphère, je crois. Son sourire se fait plus enjôleur, ses yeux sont brillants de malice. Du point de vu qu'un fer-né, la conquête de Timbal est une grande réussite qui participe à sa renommée. De mon point de vue, c'est seulement un barbare qui réclame quelque chose sur lequel il n'a aucun droit.

- "Des projets ? De nouveaux horizons à parcourir ?" dis-je avec curiosité.

Le fer-né me brosse dans le sens du poil, comme une jument qu'on cherche à calmer. Un haussement de sourcil se dessine sur mon visage, cet homme semble... bien plus humble que son acolyte. Ils sont très différents, l'un semble ambitieux et prétentieux, l'autre... ressemble d'avantage à un guerrier et un explorateur qui ne s'éternise nulle part.

- "Un destin aussi glorieux que funeste ? Quelque chose qui restera dans les mémoires. Comme.. Un glorieux guerrier qui enchaîne les conquêtes, et qui s'effondre sitôt son but achevé ?" dis-je avec un brin d'amusement.

Un nouveau haussement de sourcil me prend lorsque le fer-né se moque un peu de moi. J'avais déjà cru comprendre que rien ne semblait l'intéresser à Dorne, mais ce revirement taquin est une surprise.

- "Vous me laissez surprise. Est-ce une sorte... d'habitude chez les fer-nés d'êtres aussi... intéressés par les femmes qui leur font face ? Mais vous êtes bien plus éloquent et courtois que votre comparse, dont les regards mettraient mal à l'aise même une catin du plus vulgaire des bordels." dis-je avec plus d'amusement.

J'attrape doucement la théière, proposant d'un simple mouvement du thé à mon interlocuteur, avant de me resservir. Les tasses sont décidément bien trop petites, elles se vident en quelques petites gorgées.

- "Il est bien dommage que vous partiez déjà. J'aurais voulu vous convaincre de m'aider... à persuader votre ami de quitter Dorne pour des horizons plus... glorieux." dis-je avec un sourire malicieux.

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Rien d'autre que la vérité « Qui sait ce que le Noyé a prévu pour moi. »

Déclarais-je un sourire s'effaçant sur mes lèvres aussitôt l'esprit se rappelant qu'il avait perdu la faveur du Noyé il y a plusieurs mois auparavant. Aujourd'hui rien n'était moins sûr. Le Noyé avait ses raisons et si il pouvait donner d'une main il pouvait aussi bien reprendre de l'autre.

« Je veux prendre part au futur des Îles de Fer. D'une manière ou d'une autre je sais que j'ai un rôle à jouer dans les guerres qui s'annoncent. »

Commençais-je à déclarer face à la souveraine du désert. Alors que je courrais sans doute face à ma propre déchéance et sombrerait dans l'oubli comme le Noyé semblait l'envisager dans ses funestes paroles. La décision restait incertaine et elle était mienne. Un choix devait être fait et pourtant plus j'y songeais et plus mon esprit doutait à ce sujet. Cette guerre meurtrière traîneraient dans les profondeurs de la mer de grands guerriers. Serais-je l'un d'entre eux ? La gloire et la renommée semblait sourire au Timbal pour accomplir ses propres projets. En ce qui me concerne je devais peut-être partir pour d'autres contrées, plus périlleuses et inconnues de nous autres insulaires.

« Je voudrais aussi partir à la découverte de nouvelles terres. Je veux explorer des mers aussi silencieuses qu'impitoyables par delà Essos. Découvrir de nouveaux royaumes et leurs trésors. »

Répondais-je d'une parole franche et ouverte. J'avais bien des rêves et mes ambitions nourrissaient aussi l'insatiable appétit qui m'animait.

« Seulement celles qui sont capable de leurs tenir tête. »

Concluais-je en laissant mon sourire étirer mes fines lèvres alors que mon œil droit se plissait sur la silhouette de la princesse dornienne. Je reprenais de cette boisson qu'elle me versait généreusement dans mon verre.

« Peut-être que je pourrais intercéder en votre faveur à ce sujet. »

Proposais-je alors que je détournais mon regard en prenant une gorgée de ce liquide auquel je commençais à m'habituer.

Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]Sélènia Martell [An -112 Mois 10 semaine 3]

J'oubliais parfois que les fer-nés sont des hommes de foi, qui croient en leur divinité, le Noyé. Guerriers et religions ne font jamais bon ménage ensemble. Ce curieux mélange peut créer de dangereux fanatiques, perdu dans leurs croyances. Mais la religion est une foi à double face, d'un côté elle procure de l'espoir, et de l'autre elle le reprend.

- "Nous avons tous un rôle à jouer, c'est ce que disent toutes les divinités." dis-je avec un sourire.

Le fer-né est bien un explorateur, un peu comme Naerys. Je peux comprendre la soif des Hommes pour les voyages, découvrir des endroits encore inconnus, et parfois leur donner un nom. Le continent d'Essos regorge d'endroits encore inconnus, ou même simplement perdus.

- "J'ai toujours aimé explorer les ruines, pour essayer d'y découvrir quelques petits trésors cachés. Je trouve ça plus intéressant que des endroits vides." dis-je en reprenant ma tasse.

La réponse du fer-né colle avec l'idée qu'on peut se faire de ces hommes barbares. Ils aiment les femmes qui leur tiennent tête, pas comme les esclaves qu'ils capturent un peu partout. Je remarque ses regards, je n'aime pas l'idée d'être une sorte de bête de foire que tout le monde observe pour se rincer l'oeil. Les hommes se sont toujours accordé le droit d'observer les femmes, avec bien évidemment des arrière-pensées douteuses.

- "Il serait fort appréciable que vous acceptiez de le faire. Dans son intérêt, évidemment." dis-je avec un sourire de comploteuse.

Voici une proposition très généreuse de la part de ce Salfalaise. S'il réussit à convaincre son camarade, je pourrai enfin reprendre Salrivage aux fer-nés. D'autres problèmes sont encore à régler, mais un de moins est toujours appréciable.

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Rien d'autre que la vérité Je laissais un hochement d'épaule répondre à la vindicative de la souveraine sur sa remarque empreint d'une forme informelle d'impiété. Elle ne pouvait pas comprendre et je ne demandais pas à ce qu'elle comprenne ce que je ressentais quand je voguais à travers la mer, le courage que m’insufflait le tonnerre grondant en pleine tempête, le souffle du vent sur mon visage gonflant les voiles de nos snekkars. Tout cela semblait si naturel et immuable pourtant j'entendais le Noyé dans le fracas des vagues contre le promontoire rocheux de Salfalaise. Ce que je pensais était mien, personnel et pouvait entreprendre des chemins d'une simplicité ou d'une complexité étrange dont seul le Noyé pouvait connaître les réelles raisons de mes décisions. Nous sommes des guerriers et cela jusqu'à la mort.

« Je pourrais accepter cette requête, je le ferais même volontiers. »

Répondais-je en faisant craquer l'ossature de mon dos et les quelques vertèbres douloureuses constituant ma nuque.

« Je pourrais le détourner de cette longue et laborieuse entreprise d'asseoir sa force et son autorité sur vos terres. Mais je pense en revanche que cela mérite récompense. Je sais que vous n'êtes pas facile à contenter mais, je suis là, assis devant vous de mon plein gré. À répondre à vos questions et à vous offrir mon aide librement donc... Prouvons nous mutuellement que nous pouvons nous faire confiance princesse. »

Je me permettais de prendre l'initiative d'une négoce qui serait sommaire. Après tout je n'étais pas homme difficile à satisfaire quand il ne s'agissait que de paroles pour convaincre ou non ce chien de Timbal. Je savais faire entendre ma parole car elle était une source d'inspiration et de précieux conseils alors pourquoi pas ?
Déclarais-je un sourire s'effaçant sur mes lèvres aussitôt l'esprit se rappelant qu'il avait perdu la faveur du Noyé il y a plusieurs mois auparavant. Aujourd'hui rien n'était moins sûr. Le Noyé avait ses raisons et si il pouvait donner d'une main il pouvait aussi bien reprendre de l'autre.

« Je veux prendre part au futur des Îles de Fer. D'une manière ou d'une autre je sais que j'ai un rôle à jouer dans les guerres qui s'annoncent. »

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Je porte une nouvelle fois ma tasse à mes lèvres en écoutant le fer-né affirmer qu'il pourrait accepter ma requête, et même le faire volontier. Toutefois... Je connais suffisamment bien la nature humaine pour savoir que rien n'est gratuit, tout ce paie, parfois même plusieurs fois.

J'écoute un peu plus le fer-né qui me propose de détourner le Timbal de cette longue et laborieuse entreprise à Dorne. Evidemment, il réclame une récompense en contre partie, sinon, ce ne serait pas amusant.

- "Que voulez-vous ? De l'argent ? Des armes ? Une alliance ? " dis-je avec curiosité.

Je hausse un sourcil lorsqu'il annonce de nouveau vouloir prendre part au futur des îles de fer, d'une manière ou d'une autre dans les guerres qui s'annoncent. Je secoue doucement le liquide dans ma tasse, observant la couleur ambré tout en réfléchissant.

- "Dorne n'a pas grand chose à voir avec le futur des îles de fer, enfin pas directement. Mais si vous prenez le pouvoir, une triple alliance avec le Bief contre l'Ouest entrainerait une grande guerre pouvant changer une partie du destin des fer-nés. Une grande terre à conquérir, proche de vos frontières." dis-je simplement.

Je peux concevoir que mettre le Salfalaise sur le trône de Sel est avantageux. Si nous sommes d'accord pour qu'il aille plutôt piller les côtes Ouestrienne plutôt que les nôtres, je m'en tire gagnante. Mais comment un explorateur pourrait-il vouloir être roi ? C'est quelque chose de contraire aux désirs de liberté, être roi... c'est être l'homme le moins libre de tous.

- "Que souhaitez-vous obtenir de ce rôle parmi les prochaines batailles ? Un trône ? De l'argent, des terres ? De la gloire ou juste une mort glorieuse ?" dis-je avec curiosité.

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Rien d'autre que la vérité
« Je veux que mon nom ne soit jamais oublié. »

Déclarais-je sans aucune hésitation. J'avais cette soif d'aventure, de renommée de guerre comme tout fer-né. Il en était ainsi pour chacun d'entre nous. Je voulais devenir l'un de ceux qui marqueraient notre ère et que ma maison en sorte grandit. Entrer dans la légende insulaire,celle de mon peuple que le nom de l'hydre noire soit craint et redouté par delà les contrées verdoyantes du vieux continent.

« Que le monde connaisse et craint le nom de Salfalaise. »

Répliquais-je dans un sourire malingre empreint de cette lueur sanguinaire qui habitait sans doute tout homme en proie à sa propre folie.

« Chez moi le pouvoir est donné à ceux qui sont prêt à s'abaisser pour le récupérer. En ce qui me concerne je veux tout ce qu'un homme peut désirer vouloir. »

Répondais-je subtilement avant de poursuivre. Je me relevais subitement en marchant d'un pas léger toisant de côté celle-ci je marche dans la pièce observant encore et encore inlassablement les lieux en lorgnant sur bien des objets précieux sans pourtant m'en satisfaire car après tout nous autre avons bien trop peu le goût en ces choses.

Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]Sélènia Martell [An -112 Mois 10 semaine 3]

Les hommes... Ils ont tous des désirs très similaires, la gloire, la grandeur de leur nom, l'héroïsme... Beaucoup de femmes pourraient également en rêver, mais pas dans ce monde qui leur impose un destin. Peut-être que les femmes des îles de fer rêvent d'avantage que les autres ? Peut-être pas. Elles sont entourées d'hommes sans pitié, sans doute se sentent-elles en insécurité permanente.

- "Tout les hommes veulent que leur nom ne soit jamais oublié, c'est un désir commun à l'humanité. Mais c'est une immense route le long de laquelle bien peu de gens trouvent satisfaction." dis-je simplement.

Tout ce qu'un homme pourrait vouloir ? Voilà quelque chose de particulier. Mais que veulent les hommes, à part la gloire et le pouvoir ? Peut-être des harems de femmes prêtes à se déshabiller pour eux, des héritiers, un bout de terre à la hauteur de leur égo, et le sentiment d'être les maîtres du monde ?

J'observe le fer-né se lever subitement pour marcher d'un pas léger en m'observant. Je le scrute du coin de l'oeil, le laissant admirer les décorations de la salle et ses objets précieux. Je pourrais crainte qu'il m'en dérobe quelques-uns, mais je pense cerner cet homme qui n'a guère le goût pour les babioles précieuses.

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Rien d'autre que la vérité Je feintais un sourire en entendant la réponse de cette noble souveraine. Sa réaction me plaisait, je m'en amusais à dire vraie. Il y avait une forme d’attraction qui me rendait aussi dangereux que mystérieux en ce domaine. La pupille céruléenne s'apposant parfois sur la silhouette fluette de cette femme au regard brûlant d'une odieuse gêne qui l'habitait. Je me ravisais un instant avant de me diriger non pas vers le fauteuil face à elle mais à ses cotés tout près. Je pouvais ressentir cette pudeur fière qu'elle incarnait par la mesure de ses mots jusqu'au timbre de sa voix qu'elle exerçait envers ses hôtes.

« J'ai cru comprendre que le roi à tête de lion était une menace pesante sur vos épaules et sur vos sujets. Je pourrais remédier à ce problème et ainsi vous préserver des griffes du fauve qui semble avoir curieusement jeter son dévolu sur votre personne. »

C'était une proposition suffisamment intéressante, une forme d'entente mutuelle qui me permettait d'accroître ma propre gloire tout en permettant à la Principauté dornienne de souffler et de se remettre sur pied. Avec Alrik Timbal à Salrivage les incursions fer-nés pourraient devenir monnaie courante ici même et se serait alors une double peine pour cette femme qui régnait jusqu'ici le regard bien soucieux face à l'insouciance de mes yeux.

« Je suis un marin, vous autres continentaux connaissez notre réputation pour être de redoutables adversaires en mer. Si je ne m'abuse aucune civilisation digne de ce nom en provenance du continent n'est capable de rivaliser avec notre flotte. Nos snekkars sont rapides et tailler pour la guerre. Voilà ce que je vous propose. J'écarte Alrik Timbal de son objectif de conquête sur vos terres et je dirigerais personnellement mes fer-nés sur les territoires du lion d'or de sorte qu'il ne puisse plus vous causer d'inquiétude pour un long moment. »

Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]Sélènia Martell [An -112 Mois 10 semaine 3]

Le fer-ne semble déterminé à obtenir son destin glorieux. Lorsqu'il prend l'initiative de s'installer à côté de moi, je me décale un peu plus loin sur la banquette. Je n'apprécie guère la proximité physique, encore moins avec un homme aux cheveux gras, et à l'armure d'une propreté douteuse. Mon regard courroucé se porte sur le fer-né, lui intimant silencieusement de se reculer immédiatement de cette banquette.

Lorsqu'il évoque le roi à tête de lion, je comprends qu'il est enfin décidé à agir d'une façon arrangeante.

- "J'ai envoyé Naerys faire des négociations il y a quelques mois. Elle a commis une grossière erreur de débutante à Castral Rock. Les fer-nés avaient attaqué une ville portuaire non loin de la capitale. Elle a pris ses jambes à son cou, et s'est enfuie vers le Bief. Le lion a vu son ego blessé, et depuis, il a pris ce prétexte pour nous en vouloir mortellement. J'ignore s'il est rusé ou simplement fou, mais il semble déterminé à me détruire." dis-je avec un soupir.

Je me lève lentement, allant jusqu'au bureau pour en sortir une missive portant le sceau du lion. Je relis ses mots couchés sur le papier, avant de la tendre au fer-né pour le laisser maître d'analyser son futur adversaire.

- "Voyez par vous-même l'homme qu'il est véritablement. C'est un homme perfide, le monde n'a pas besoin d'un souverain sans honneur. Il m'a lourdement trompé, me promettant la venue de sa mère la reine pour des négociations. À la place, nous avons reçu une armada prête à attaquer Lancehélion. La présence de cette armada à Dorne est la raison pour laquelle Alrik Timbal a réussi à prendre Salrivage, autrement... Nous aurions pu intervenir. Il a simplement eu de la chance." dis-je simplement.

J'écoute le fer-né vanter les mérites des navires des îles. Il est vrai que les snekkars sont rapides et tailler pour la guerre. Ce sont des navires plus légers, très pratiques dans bon nombre de situations. Le Salfalaise me propose d'écarter le Timbal de son objectif de conquête sur mes terres, et de se diriger vers les territoires de l'Ouest, de sorte que laisser la Principauté en paix. Cet arrangement serait... idéal, à condition qu'il ne mente pas.

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Spoiler:

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Rien d'autre que la vérité Les langues se déliaient et je penchais que cette conversation bien que formel à ses débuts avaient permis de gagner peu à peu sa confiance. Ce qu'elle pouvait dire du jeu politique qui avait mal tourné concernant le souverain de l'Ouest était en partie dû à sa sœur mais pas que. J'entendais parlé de ce pillage et la mise à sac d'un bastion ouestrien celui qu'Harwyn Chenu avait mené dans son ambition et sa soif de conquête. Projet qui avait lamentablement échoué et qui l'avait contraint de rentrer aux Îles de Fer. Je pouvais entrevoir et comprendre sa vision des choses mais, quand bien même le lion souverain était une menace pour elle et l'intégrité de son royaume il y avait à l'évidence une soif de vengeance et de colère qui animait sa lettre. La princesse parlait d'un principe qui échappait aux esprits vilipendés et nous autres insulaires n'avions que faire de ce genre de pensée car après tout l'honneur c'était bon pour ceux qui sont morts ou voudraient se faire tuer.

« Je n'ai pas peur de l'affronter, ni lui ni personne. »

Répliquais-je en laissant le papier me glisser des doigts. Je l'observe en tournant légèrement mon cou dans sa direction. Elle avait besoin d'une preuve de confiance, pour un insulaire la parole était sans doute souvent la seule chose sur laquelle nous nous engagions sinon la contrainte et la force appuyant souvent notre argumentation. Ici je ne pouvais pas user des mêmes armes qu'Alrik, je serais bien idiot de penser que les nobles de Dorne étaient aussi conciliants que ceux des contrées vertes. Gyles III n'était pas un homme faible loin de là, il était assurément sage et plein de bonnes volontés. En revanche il avait accumulé sur sa lourde tête les difficultés qu'apporte l'action de régner. La menace aurait sans doute était un argument dissuasif auprès de lui sans compter sa précieuse fille sur laquelle on pouvait faire peser bien des menaces pour le rendre plus docile. Ce n'était pas la manière dont nous avions opérer avec le Bonfrère, et Timbal aurait pu tout gâcher. Heureusement que nous avions su tirer l'épine de la rose avant de nous y piquer.

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Un sourire amusé s'étire sur mes lèvres lorsque j'entends le fer-né me dire quelque chose que je sais déjà, qu'il n'a peur de personne. La peur n'est pas une mauvaise chose, c'est elle qui nous sauve des dangers que nous sommes incapables de surmonter, et ça, depuis la nuit des temps.

- "Je n'ai jamais dis que vous pourriez avoir peur. J'ai dit que vous devriez connaître votre ennemi." dis-je avec un haussement de sourcil.

Je tapote mes doigts sur ma cuisse, observant le fer-né revenir vers moi après avoir abandonné la missive. S'il accepte d'aider la Principauté, je souhaite tout de même y contribuer un peu.

- "Je suis disposée à vous fournir des armes, de l'équipement et des rations pour vous aider. Une contribution pour vous permettre d'êtres plus performants." dis-je avec un haussement de sourcil.

Il n'y a plus grand chose à ajouter, nous avons évoqué nos positions, nos combats et nos ambitions. Il ne reste plus grand chose à faire hormis se mettre d'accord.

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Rien d'autre que la vérité La tiédeur d'un bain était la bienvenue. Même pour un seigneur insulaire ce genre de luxure était incongrue mais, on s'habitue assez vite je vous rassure. Je me laissais donc guider par les servantes en sortant de la pièce ou j'avais suscité je l'espère suffisamment l'intérêt de la souveraine pour la convaincre de ce geste. Un sourire malingre et insolent sur les lèvres mes muscles endoloris se délassaient pendant que la crasse recouvrant ma peau s'estompait au fur et à mesure que le temps passait. Silencieusement je ressentais ces yeux rivés sur ma personne, les serviteurs et sujets s'occupant de la bonne tenue des lieux avaient des regards plus curieux qu'empreint de véhémence ou de haine à mon sujet. Sans doute le dépaysement de voir un de ces grossier personnage d'aussi prêt et nu comme un ver.

Après quelques temps je me présentais au devant de la pièce pieds nus. M’accommodant de cet accoutrement que l'on me portait à ma vue. Une forme de tunique ocre aux couleurs variées d'un ton chaud e pour le moins peu enclin à la pudeur corporel. Un tissu aussi précieux que fin, d'une qualité que je ne connaissais que par la vue des somptueux habits de mes potentiels rencontres dans le Bief et ici même. Je ne m'apparentais pas à eux, je portais là leurs habits et me satisfaisais de connaître un peu mieux cet endroit d'un œil curieux. Tout ceci était finalement fabuleux. C'était le mot, et je me sentais bien moins étranger et plus assimilé désormais. Je franchissais le seuil de cette porte à nouveau ne craignant pas que dans ce genre de tunique il serait aisé d'être tué. Une pensée noircie par les vieilles habitudes, il fallait dire que c'était là le genre de méfaits qui restaient ancrés en tête. Toujours s'attendre au pire dans la plus douce et la meilleure des vies.

« Vous plaisez vous à régner d'ici ? Non pas que cela ne soit pas satisfaisant de vivre protéger de vos murs entourés de toutes ces servantes mais... La plupart d'entre nous pensons que cette manière de vivre nous ramollie. »

Lui dégainais-je en m'installant sur un pouf. Mon ton était celui de l'humour et du questionnement, maintenant que nous avions parlé affaire il était plus simple de prendre ses aises et de se sentir confiant.

Rien d'autre que la vérité... [Sélènia-Tyldr]Sélènia Martell [An -112 Mois 10 semaine 3]

J'ai pris le temps de revenir dans mes appartements pour changer de robe, afin d'enfiler une robe du soir d'une nuance rougeâtre. J'y ajoute quelques bijoux dorés décorés de pierres précieuses pour ajouter un peu de couleurs. Une servante recoiffe ma chevelure pendant que d'autres servantes viennent me faire des rapports concernant les faits et gestes du fer-né qui sera mon hôte ce soir, seulement ce soir. Je compte bien le voir repartir dès demain matin.

J'observe en silence le fer-né qui entre dans la salle qui nous servira pour dîner. Accompagné d'une servante, il observe la décoration de la pièce tandis que je me rapproche de lui. Les servantes lui ont choisi une tenue plus Dornienne, un bon moyen de faire en sorte qu'il sorte un peu de ses moeurs d'homme des îles de fer. D'un geste de la main, je l'invite à prendre un siège autour de la table. Celle-ci n'est pas immense, elle sert pour manger en petit comité. Cette luxueuse table en bois massif peut contenir une dizaine de personnes, quatre de chaque côté, puis un à chaque bout. Je m'installe moi-même à l'extrémité de la table pendant que les servantes déposent les plats que nous dégusterons. Elles se chargent du service, d'apporter les plats pour nous servir.

Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque le fer-né tente un peu d'humour.

- "Je m'y plais, les Dorniens sont un peuple bien différent des autres ici à Westeros. Il est nécessaire d'afficher un certain faste pour afficher notre rang envers nos sujets. Nous ne sommes pas aux îles de fer ici, les plus riches et puissants vivent comme nous. Nous pouvons payer des remparts, des soldats et des servantes, c'est une preuve de notre richesse. C'est comme ça que fonctionne le monde." dis-je avec un haussement de sourcil.

Les servantes commencent à prendre les plats pour nous les proposer, je choisis quelques morceaux de viande de poulet avec de la sauce légèrement épicée, du riz jaune et de la garniture de cacahuète et de raisins secs. Une servante me sers un peu de vin blanc provenant d'Essos.

- "Ce vin vient de Pentos, il est excellent. Sa couleur pâle ambré est également magnifique." dis-je simplement.

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