Le long du fleuve elle poussa ses premiers cries. Strident de prime abord et puis le silence des efforts face à l'agression du monde extérieur. C'était une jolie petite poupée, fraîchement sortie du ventre de sa mère comme le cadeau que les Sept faisaient à la maison Dayne. Elle fut instruire et par les plus dévoués serviteurs de la Principauté. C'était après tout une Dayne et son éducation aussi bien diplomatique que militaire dans une moindre mesure se ferait quoiqu'il advienne.

Ses yeux violines surplombaient le monde avant de plonger pour le dévorer. Au travers des vastes couloirs des Météores telle une souris de bibliothèque elle s'instruisait et trouvait le réconfort que le silence pouvait lui octroyer dans sa sphère. Les livres étaient une fenêtre ouverte sur le monde et ce qui entourait son foyer. Elle n'avait jamais pu voyager en dehors du royaume et parfois la naïveté faisait qu'elle rêvassait à ses contrées froides du Nord, aux forêt verdoyantes et ces plaines fertiles de l'Ouest et du Bief. On lui pardonnait sa jeunesse et cette insouciance. Celle-ci laissa place à l'intransigeance de son père chef de famille et honorable serviteur de Dorne. C'était là tout ce qu'on lui demandait, accomplir son devoir épouser celui ou celle qu'on lui désignerait mais, un homme suffirait de noblesse inférieure peut-être tant qu'il était juste, honorable et prêt à sacrifier son nom au profit du sien. Oui la maison Dayne était forte de ses coutumes, de son héritage et de leurs regards violacés provenant de génération en génération par leurs ancêtres.

La Foi était indéniablement un recueil de bonne conduite. Comment accomplir son rôle et sous bonne tutelle. Son frère lui serait celui qui mènerait sa maison après le décès de leur père et il viendrait un jour ou elle devrait mettre à profit sa fertilité au détriment de ses aspirations personnelles. Elle n'avait pas honte de le dire, elle était née pour ça c'était son lot et son devoir en tant que femme et lady des Météores. Ses fils et ses filles feraient tout comme elle, ils seraient loyaux et fidèles à leur oncle, ils produiraient une génération perpétrant les coutumes et l'héritage de cette maison qui perdure depuis des millénaires. On pourrait la caractérisé de docile, elle n'était pas sotte, elle était loin d'être vilaine mais sa réserve était une vertu que beaucoup dans son entourage n'appréciaient pas. Son père rêvait d'avoir deux fils, il eut Ashara à la place et même si il affectionne sa famille il est vrai qu'il en attendait assurément beaucoup plus d'elle. Alors elle apprit à contrecœur mais par dessus tout par devoir à chevaucher, manier l'épée et la dague, tenir un bouclier, projeter une lance et la faire virevolter à travers les tempêtes du désert.  

Ashara elle préférait la voie de la raison à celle de la violence. Une Dayne était digne et n'avait pas à se salir les mains du sang des mécréants. Elle était parfaitement consciente de l'hypocrisie de ses propres pensées, ses paroles ou même de ses aspirations car sans le glaive il ne pouvait y avoir d'ordre pour établir la justice. C'est ainsi que ses ancêtres se sont imposés en maître sur leurs terres. Cette aversion pour faire couler le sang venait sans doute de cette peur qui la tenaillait au creux de son ventre. C'était une femme issue de la noblesse et jamais elle espérait avoir à porter la mort de sa propre main. Elle laissait cela à son père et son frère eux étaient taillés pour la guerre pas elle. Les fer-nés et les ouestriens aujourd'hui se sont leagués contre la Principauté, ils ne tarderaient pas à payer du prix du sang leurs saccages et leurs meurtres. Il fallait aussi que la maison Martell agisse et réplique aussi fort peut-être même encore plus. L'indépendance de la Principauté en dépendait et cela elle savait que Sélènia Martell ne pouvait s'y soustraire.