Arrec est né dans un Royaume qui forge des hommes durs et dans une famille qui, plus encore, loue la dureté et voit tout épanchement ou manifestation de sentiments comme une faiblesse. Arlan, son père, Roi de l'Orage, est le parangon de cette attitude. Très vite, il prend la décision de séparer son premier né de l'amour trop couvant et fusionnel de sa mère qu'il juge néfaste à la formation de sa personnalité. Il veut faire de son fils une machine de guerre et un Roi sans faiblesses et concessions aucunes. Il y réussira d'ailleurs au delà de ses espérances.

Conquérant du Conflans qu'il a chèrement gagné au prix d'une longue guerre coûteuse en hommes et en ressources, il le maintient d'une main de fer sous la coupe de l'Orage, réprimant dans le sang la moindre velléité de contestation. Il entend bien que son héritier conserve et étende le rayonnement de l'Orage en Westeros et pour cela il lui faut un fils de la même trempe que lui. Arlan regrette parfois la nécessité d'avoir dû prendre femme pour concevoir un héritier. Selon lui, les femmes ont le fâcheux effet d'affaiblir les hommes quand ils leur vouent trop d'affection. Il n'aura de cesse de le répéter à son fils: "prends femme pour engendrer, mais ne la laisse jamais gouverner ton cœur et ton esprit, ni celui de ton héritier". Le Roi se montre aussi dur envers son épouse qu'envers son fils et ne voit, de fait, en elle qu'un ventre lui assurant descendance. Dix ans après la naissance d'Arrec, deux frères jumeaux voient le jour, conçus sans amour et par devoir. Aaron et Gueric ne connaîtront pas leur mère qui décède après l'accouchement.


Plus tard, Arrec apprendra qu'elle s'est laissée mourir d'épuisement, ne s'alimentant plus. Il comprendra alors qu'elle est certainement morte d'une grande souffrance engendrée par le manque d'amour et même de considération de la part de son époux et de la présence don son fils aîné qui lui a été arraché à l'âge de trois ans pour être éduqué par un Mestre. Elle n'aura pas voulu revivre le même déchirement avec ses deux derniers nés. Le Prince en vouera une haine cachée à son père et se jettera à corps perdu dans sa formation aux armes pour étancher sa rage et son sentiment d'impuissance face au monstre de cruauté qu'est le Durrandon, non seulement avec ses ennemis, et ses propres vassaux, mais aussi avec sa propre famille. La réalité est plus noire encore. Des rumeurs, vite étouffées, circulent affirmant que la Reine avait pris amant pour se consoler de l'indifférence cruelle de son époux et que les deux cadets ne seraient pas Durrandon. Ce dernier aurait fait exécuter ce jeune noble après l'avoir livré aux pires tortures, ce qui aurait provoqué le désespoir morbide de la Reine.

Lorsqu'Arrec en a vent, il redouble d'application et devient le guerrier redouté que son père attendait. Combattant émérite à cheval, malgré son jeune âge, il intègre la cavalerie orageoise réputée pour sa témérité et sa sauvagerie. Le Roi ne peut que reconnaître la valeur de son fils dont il se pense admiré et le lui prouve en lui offrant une magnifique épée à deux mains qu'Arrec use sur les champs de bataille, faisant de leur couple une légende vivante, tant ils font de ravages dans les lignes ennemies. Il la nomme lui-même Claire semeuse et par extension le surnom de Clair semeur est donné au Prince de l'Orage par ses vassaux, son peuple et ses ennemis qu'il terrifie.

A vingt ans, il épouse Aleyna Caron, fille d'un vassal renommé. Il le fait par devoir et sans amour, comme son père l'avait fait jadis. Dix mois plus tard, Aleyna lui donne un garçon qui sera baptisé du même prénom que son grand-père. Infidèle dès le début de leur union, Arrec sera toutefois moins distant et cruel avec les siens. Lorsque le Roi meurt un an plus tard,l'une des premières décisions d' Arrec après son accession au trône sera d'appeler auprès de lui ses deux jeunes frères, qu'il a toujours accepté et protégés, malgré les rumeurs qui entachent leur naissance, et de les former aux arts guerriers. Neuf ans plus tard les frères forment une triade redoutée qui écrase toute rébellion. On les appelle les Seigneurs du Trident, certains diront saigneurs. C'est à cette époque qu'Arrec adopte une armure ornée de cranes qu'on prétend appartenir à des ennemis vaincus et un heaume orné de dents de tigre sabre surmonté d'un long panache noir. Il dit à qui veut l'entendre que les trois chevaucheurs  de l'Orage sèmeront l’apocalypse sur les terres des royaumes voisins et que bientôt, son fils Arlan sera le quatrième.

Le Conflans est au bord de la révolte, exsangue de subir la répression et les lourds impôts et levées féodales d'Arrec pour nourri ses guerres incessantes contre certains de ses féaux en rébellion. Ceux qui lui restent fidèles sont pour la plupart lassés de son intransigeance et de son manque de diplomatie et lui reprochent sans oser le dire de ne pas savoir gouverner ce royaume hétéroclite autrement que par la force et la violence qui entament jusqu'aux forces vives de leurs fiefs. L'Orage est au bord de l'implosion, le Conflans de la sédition, et les seuls appuis totalement fiables, hormis ses deux frères, se comptent désormais sur les doigts d'une main. Lord Aemon Tignac reste son plus loyal  et valeureux vassal mais ne cache pas son inquiétude au Roi, au risque de se l'aliéner. Il tente un rapprochement avec le jeune frère du Roi, Gueric  La maison Nerbosc, venue négocier en la personne de Lady Agnès, semble adoucir un peu le Clair semeur. Sa nouvelle maîtresse serait-elle un espoir d’éclaircie dans le ciel d'encre de l'Orage ?

Malheureusement, la situation dans le Conflans s'envenime au point qu'Arrec n'a cette fois plus le choix que d'y envoyer une armée massive. Il renforce encore ses troupes et réarme son Ost. Une levée très impopulaire est décrétée et les forges tournent à plein régime, tandis que les chevaux sont réquisitionnés dans chaque maison. Désormais, c'est une question de temps avant que le Conflans ne soient à nouveau noyé dans des vagues de sang.

Décevoir un père est quelque chose de terrible pour un enfant, mais pour Lothar c'était plutôt un devoir, car pour vouloir plaire à un père, il faut l'admirer et l'aimer. Lothar n'aimait ni n'admirait son père qu'il jugeait en son fors intérieur borné, passéiste et inculte. Un vieux fossile tout juste bon à mettre au rebut et incapable de voir combien son fils avait travaillé à comprendre les erreurs du passé pour en tirer enseignements et était prompt à voir les stratégies diplomatiques qui auraient pu solder bien des guerres.

Tout ce que retenait ce rustre, c'est que son fils avait voulu vivre au lieu de mourir bêtement sous la lame d'un barbare alors qu'un autre bien moins précieux pour le Conflans était payé à la solde pour le faire. Ce père ingrat qui ne voyait pas le génie de sa progéniture, il essaya de le faire empoisonner, mais le Mestre déjoua ses plans en trouvant le poison acide qui, versé sur son oreiller, devait faire trépasser le Lord en le défigurant atrocement Il aurait bien aimé le tuer à coup de déceptions, mais le vieux s'accrochait. Il avait bien été obligé d'agir et ce coup manqué ne le découragea nullement. Après avoir étranglé celui qui voulait le dénoncer, Lothar manigança un autre plan.

Il fallut donc donner un coup de pouce au destin. Ce sanglier blessé, capturé par le Veneur du jeune héritier puis, relâché dans la forêt au bon moment fit bien son office. Il laboura la panse bien trop ventrue du vieux Bracken qui périt deux jours après dans d'atroces souffrance, victime de sa blessure et d'une septicémie à la virulence suspecte. Si les Lannister paient leurs dettes, Lothar venait de réajuster la jauge. Piètre guerrier et à vrai dire, le sang, les rugissements, la tripaille et les corps tronçonnés des champs de bataille le laissaient de marbre, mais c'était pour sa vie qu'il craignait en les fréquentant. Il ne trouvait rien de glorieux à ces chevaliers enferraillés que chantaient les ménestrels. Ne fallait-il pas être le dernier des idiots pour aller mourir si sottement  alors qu'on pouvait arriver au même résultat derrière un bureau ? A condition, bien sûr, que d'autres veuillent crever pour vous ? A condition d'être assez instruit pour envoyer les autres mourir pour vous.

Enfin Lord de son fief, une fois le vieux fossile passé, Lothar se mit au travail, et le moins qu'on puisse dire est qu'il ne ménagea pas sa peine dans l'art qu'il maîtrisait à merveille, celui de la manipulation et des complots. La fortune de la Maison Bracken, faite sur l’élevage des chevaux et taurins l'aidait aussi un peu. Il devait reconnaître la vertu du laborieux père que fut le sien pour faire fructifier ces fleurons. Les caisses bien remplies de Haye-Pierre serviraient à faire renaître le prestige des Bracken qui avaient été rois en leur temps. Rois du Conflans. Il était temps de faire renaître le faste d'Antan de cette maison. Il serait le premier Bracken de la nouvelle dynastie du Conflans.

Et à nouvelle dynastie, il faut héritier. Rien de de tel qu'une alliance avec une Whent, maison réputée peu malléable. L'habile Lothar justifie son mariage auprès de l'orage et des Tully par une volonté de canaliser la dissidence. Alors même qu'il est en train de la mobiliser. Aucune réaction. Il aura deux enfants de la Whent qu'il respecte, contre toute attente.Dont un héritier en qui il ne voit que le prolongement de son propre génie. Toute la famille sera mise à contribution pour étayer des complots plus retors les uns que les autres. Et Lothar arrive à les convaincre tous de s'y plier, tant il est beau parleur et fourbe.

Lord Bracken finance en sous main des mercenaires et des coupe jarrets qui tendent des embuscades aux convois de l'armée orageoise, pillent sans vergogne approvisionnement et armement, harcèlent des soldat du Cerf en les assassinant dans les tavernes sur le sol de Vivesaigues. Il espère que la faute en retombera sur le jeune Tully fort inexpérimenté, Lord dont il est vassal à son grand Dam. Pour l'heure il espère avoir ferré le Durrandon avec cette dernière razzia que Tommen ne pourra pas une fois de plus attribuer aux Fer-nés. L'orage demandera des comptes au Tully et les preuves seront accablantes, même si fabriquées. La répression du Clairsemeur sera alors sans précédent. D'autres bannerets conflanais semblent eux aussi douter de la fiabilité du jeune Lord, trop timoré face aux exigences démesurées du Royaume de l'Orage, une idée qui pourrait bien fédérer une véritable armée coalisée, propre à tenir tête au Durrandon. Si tout se passe comme prévu, le Conflans tombera tout cuit dans la main du Bracken.

Les Tignac ne sont pas de haute noblesse, mais simplement des chevaliers fieffés. Le mariage de Symon Tignac et d'Aella Swann ne fût pas accueilli avec joie par la famille de la mariée qui voyait cette union comme une mésalliance. Mais Aella était la seule fille de la maisonnée et elle avait de nombreux frères pour assurer des alliances bien plus lucratives aux Swann. Aussi son père finit-il par accepter de mauvaise grâce qu'elle s'exile à Nid de Corbeaux ce fief battu par les vents et couvert de cailloux. Aella aimait Symon et Symon aimait Aella, rien ne comptait d'autre aux yeux de ces deux-là. Un petit garçon vigoureux vint sceller cette union peu de après l'installation de Lady Tignac dans les terres de son époux. Aemon les combla de joie par sa bonne humeur et son caractère facile et franc.

L'enfant était affectueux et humble mais développa assez jeune les traits de noblesse brutes des Tignac. Il voulait sauver toutes les bestioles estropiées qui passaient par le château est ses alentours. Son père trouvait cela un peu futile au vu du nombre de braves qui tombaient sur les champs de bataille de l'Orage en ce temps là. Sa mère trouvait cela charmant et acceptait avec tendresse de transformer les dépendances du modeste château en véritable refuge pour les protégés de son fils. Il fût bientôt rejoint dans son entreprise par sa petite sœur Mikaella qui vint au monde le jour de ses trois ans. Le fait que les deux enfants soient nés le même jour du même mois ne manqua pas de susciter des interprétations de la part du vieux Mestre de la Maison. Selon lui, les deux enfants étaient des jumeaux stellaires et un lien très fort, indestructible les lierait jusqu'à leur mort. L'un pourrait sentir la blessure, la joie , la mort de l'autre.

De fait , la complicité entre les deux enfants ne fit que se renforcer au fil des ans et lorsqu'Aemon se querella si violemment avec leur père et prit la décision de quitter Nid de Corbeaux pour partir à l'aventure et explorer Essos, Mikaella en eut le cœur brisé. Durant cinq ans elle attendit son frère, sentant au fond d'elle qu'il était encore vivant, quelque part. A la mort de Lord Symon, elle reprit naturellement les rênes de leur modeste fief et le fit prospérer, risquant même sa vie pour le défendre sous le heaume anonyme d'un chevalier inconnu. Lorsqu'à 23 ans, Aemon reparut, elle l’accueillit avec un bonheur non dissimulé mais lui signfia que s'il était le bienvenu chez eux, elle n'entendait pas lui rendre son titre de Seigneur de Nid de Corbeaux. Il serait simplement le Chevalier Tignac de Nid de Corbeaux.

Cependant, la réputation du jeune homme le précédait déjà et il vint aux oreilles d'Arrec Durrandon le récit de ses pérégrinations en Essos et notamment de ses faits d'armes au sein de la compagnie dorée. Un homme ayant servi cinq ans parmi la compagnie des mercenaires à la parole d'or ne pouvait que l'intéresser. Mais avant d'honorer l'homme et sa Maison d'un titre de noblesse plus prestigieux que chevalier fieffé, il devait le voir à l'oeuvre à son service, aussi le somma -t-il par message de venir se présenter à la cour d'Accalmie. Aemon ne se fit pas prier et intégra rapidement la Cavalerie de l'Orage où il fit son oeuvre aux côtés des trois frères Durrandon qui commençaient à se faire connaître sous le nom des Saigneurs du Trident. Il noua à la cour une liaison tumultueuse avec une suivante de la Reine et lui fit un enfant qu'il légitima par un mariage. Helena ne survécut pas à la naissance, et fut emportée par les fièvres puerpérales. Aemon  envoya  son fils à Nid de Corbeaux et confia son éducation à Mikaella, sa sœur adorée, toujours célibataire et sans enfant. Elle prit soin de son neveu comme s'il était son propre enfant.

Quelques années plus tard, Aemon est toujours un chevalier dont le fief est dirigé par sa sieur, restée célibataire pour se consacrer à son domaine, à ses gens et à son neveu qu'elle éduque en tout point, même au maniement des armes.  Elle est devenue la Dame Blanche de Nid de Corbeaux, tandis que son frère, surnommé le Lion de l'Orage, à cause de sa vaillance au combat est nommé commandant de la Cavalerie de l'Orage par Arrec Durrandon. S'il est efficace à sa tête et réprime sans pitié les assauts des troupes dissidentes au Cerf, il épargne toujours le plus possible les populations civiles et punit sévèrement tout homme placé sous son commandement qui se livrerait au pillage, au viol et au meurtre. Cela lui vaut une popularité croissante au sein du peuple et, fort de ses succès, lui permet d'infléchir légèrement le goût du sang chez Arrec, qu'il conseille volontiers. Il trouve en cela quelque appui de Guerric, l'un des frères du Roi, mais bientôt, Agnès Nerbosc vient menacer tous ses efforts pour amener le Roi de l'Orage vers une solution diplomatique des soulèvements conflanais. Alors qu'il est en visite à Nid de Corbeaux pour voir son fils et sa soeur, il est rappelé d'urgence à Accalmie par Arrec Durrandon, sur le pied de guerre. Il doit tenter de voir Guerric et d'infléchir avec lui la volonté belliqueuse du Roi. Trop de sang a déjà coulé et la rumeur gronde contre la répression aveugle. Aemon veut proposer une alternative, au risque de tomber en disgrâce auprès du Roi. Ralf sera aux premières loges pour voir l'honneur des Tignac s'incarner contre le vent de la guerre.




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Son histoire, aussi banale, que peut-elle être, prend pour racine celle que vécurent, vivent et vivront encore, bon nombre de nobles Bâtards. Si certain ont vu le jour, d'un plaisir à satisfaire, lui a, dans son ''malheur'', eut la chance d'avoir vu le jour d'une édile impossible. Amour secret et socialement impensable, cette histoire, aussi discrète fut-elle, ne l'était en réalité, pourtant pas tellement aux yeux de nombreuses personnes. Bruits de couloir et rumeurs fumantes, ceux sachant tenir leur langue, étaient légion au sein du château. Jeune héritier éprit d'une simple servante, bien que reconnue comme belle et agréable à vivre, son statut ne vint pas à plaire au Seigneur local, qui réprimanda alors son cher fils. Malheureusement, le mal était déjà fait et le jeune marié allait être père, mais pas de sa future épouse en devenir.

Résigné, son propre père ne pouvait faire disparaître le sang de son fils, aussi dilué pouvait-il être dans ce Bâtard. Ainsi, le Seigneur fit taire les rumeurs, à sa manière, puis vint pactisa avec la mère, cherchant à épargner cette nouvelle à la belle-famille de son fils, ainsi que cette femme, qu'il allait marier et espérait voir enfanté. Dès lors, la servante ne pouvait plus dire qui était le père, prétendant ne pas savoir ou prétextant la mort de celui-ci, rare était ceux à lui poser la question. Ainsi, l'enfant grandit dans l'ignorance et le questionnement, cherchant un père, mais malheureusement sans réponse.

Vivant comme le fils d'une servante qu'il était, il apprit très jeune à courber l'échine au côté de ses pairs, signe de servitude et de sa petite classe sociale, face au Noble sang qu'il côtoyait alors chaque jour. Gardé dans l'ignorance pendant près de dix ans, ayant vu un seigneur succéder à un autre sans même vraiment le comprendre, c'est ce dernier qui fut le meilleur à son maigre égard, et pour cause. Permettant son instruction bien avant même la révélation et au même titre, que les rares enfants de ses domestiques, le Seigneur prétendra à cette époque vouloir améliorer la condition de ses gens, du moins les plus proches.
Vers l'âge de douze ans, la femme du Seigneur chercha à éluder un mystère qui la rongeait depuis bien des années, pourquoi son époux était si proche de ce fils de servante. Elle chercha donc à interroger l'enfant, ignorant, pus la mère de ce dernier, emprunte de mutisme. Ainsi, elle soupçonna et poursuivit son enquête, au point de faire flancher les des esprits les plus faibles du château qui connaissait le secret, comme bien d'autres.

Ayant donc connaissance du secret, elle confronta sa rivale, puis son propre époux. La mère de l'enfant tenu le secret, par peur de la promesse qu'elle avait fait à feu l'ancien Seigneur, mais l'actuel lui, baissa les armes. Il expliqua toute l'histoire à sa femme, puis à l'enfant. Il fit officiellement de lui son Bâtard, bien que sa femme lui ordonnât de ne jamais le légitimé, ce que lui répondit alors le Seigneur en ses mots :'' S'il me prouve son mérite d'une quelconque manière, il sera alors mon héritier ! '' Et pour cause, de tous les enfants qui lui avaient été donnés, il était son seul fils. Et le seigneur fit d’ailleurs en sorte que son seul fils lui succède en le stipulant dans une lettre de légitimisassions. Une lettre qui ne fut ouverte qu’après sa mort lors d’une embuscade en rentrant d’Accalmie.
Bâtard reconnu, son éducation ne pouvait alors plus se tenir sûr de si maigres bases. Momentanément écarté de la plèbe, on le fit s'installer dans une chambre rien qu'à lui, puis on le traita comme le noble qu'il était. Bien que sang-mêlé, ses anciens camarades d'infortunes lui devait alors le respect et la servitude, chose qu'il accepta mal et dont-il peine encore aujourd'hui à accepter. N'oubliant pas d'où il vient, il fit toujours en sorte de ne pas surcharger de travail les domestiques à son service, faisant parfois les choses de lui-même et congédiant ses derniers pour leur offrir une pause bien méritée.

Formé comme il se le devait, on lui inculqua par ailleurs les arts militaires, auprès d'un maître d'arme en premier lieu, puis comme écuyer, d'un noble de la maison Mallister, parent de sa belle-mère. Ces quelques années au côté de ce Lord, ne furent pas faciles, pour autant, elles furent très instructives, mêlant politique et surtout, affrontements répétés avec le peuple Fer-nés et autres pirates, le formant alors comme il se devait de l'être.

Retournant chez lui dans les débuts de sa vingtaine d'années, son père l'accueillit à bras ouvert et fit de lui chevalier, suite aux recommandations de son précédent tuteur. Ainsi reconnu comme pouvant porter l'épée au nom du Conflans, bien que toujours espérant être reconnu plus que cela, il œuvra pour son père un peu partout, entre brigand et insurrection, usant autant de sa lame, que de son toute aussi habile langue. Ainsi, il représenta son père à plus d'une reprise, face à certaines Maisons du Sud, plus enclin à servir les Terres de L'Orage, que celle de leurs ancêtres. Il n'apprécie donc pas vraiment les Orageois, étant même prêt un jour s'il le faut, à leur faire la guerre pour s'affirmer face à eux, plus que de leur prendre ce qu'ils ont. En tout cas, il ne les porte pas dans son cœur.
Acquérant certaines louanges de son père, il eut sans nul doute plus d'une occasion de s'être vue légitimé, mais là encore, sa belle-mère frappa de son refus, faisant plier son père à son bon vouloir, attendant d'elle un héritier par la même occasion, mais sans succès.

Accepté par les siens, ou presque, ses demi-sœurs apprirent à l'apprécier, puis à l'aimer comme le frère attentionné qu'il est à leur égard. Pour ce qui en est des gens de la cour, il a ses partisans et ses détracteurs, certain espérant le voir porter le nom de son père, d'autre préférant le contraire, mais en tout cas, tous sons en accord sur le fait, de laisser ce choix à leur souverain.