Castral Roc… Le jeune prince ne pensais jamais y aller, et pourtant, c’était dans les couloirs de cette forteresse qu’il se trouvait actuellement. Dans cette terre si lointaine de la sienne; dans une terre où il ne connaissait personne. Le roi l’avait accueilli avec un banquet, dans lequel il avait pu observer et apercevoir la culture locale et leurs traditions. Tout était bien différent du Nord; tout semblait plus raffiné et plus soigné. Les deux royaumes étaient très certes différents, mais ils avaient un point en communs. Tout deux étaient menacés par les fer-nés, un ennemi que le Stark a eu l’occasion de combattre à plusieurs reprises lors de sa vie. L’ennemi se trouvait aux îles à l’Ouest, mais que se trouverait sur les terres au Sud, sur celles des Lannister? Pour le roi du Nord, c’était un allié potentiel; c’était la raison de la venue du jeune Rickon. Il n’était pas aussi expérimenté dans les arts politiques que son aîné, mais il faisait de son mieux pour le bien de leur peuple et de sa patrie. Rickon a quand même eu l’occasion d’observer le peuple ouesterien et d’écouter ce que lui rapportaient ses hommes; Lancel était un homme apprécié par son peuple et admiré par ses sujets. Une caractéristique très importante pour un roi, aux yeux de Rickon. Sa confiance n’était pas facilement accordée, surtout à un étranger, mais dans ces temps-cis, il le fallait.

S’avançant d’une démarche rapide dans les couloirs de Castral Roc en compagnie de deux gardes Lannister, Rickon se retrouvera bientôt devant deux grandes portes, qu’on ouvrit pour le laisser rentrer. Sa démarche devint plus lente et moins brusque. Vêtu de vêtements typiquement nordiens, tel du cuir et du lin, RIckon revêtait une large cape en fourrure. La pièce était bien décorée, mais demeurait sobre. Désarmé, Rickon s’arrêta lorsqu’il fut à proximité du roi de l’Ouest, effectuant une longue révérence, assez maladroite au début, mais qui finissait sur une meilleure note. Lorsqu’il releva son visage, Rickon répondit simplement.

«Rickon, votre altesse. Rickon Stark»

La salle de conseil était vide, comme si elle était préparée pour seulement les deux nobles. Le Nordien s’approcha du siège aux côtés de celui de Lancel, pour le tirer et s’y asseoir. D’un oeil distrait, il observait un servant verser le liquide rougeâtre dans sa coupe. Un liquide encore nouveau pour Rickon qui était habitué à la bière nordienne. L’atmosphère était lourde, mais Rickon conservait son calme. Il devait se montrer puissant face au lion. Tournant son visage vers lui, le nordien attrapa sa coupe à son tour, la levant vers celle de son interlocuteur pour trinquer. Après avoir bu une petite gorgée de vin, Rickon lui répondit.

« Tout l’honneur est mien, majesté. »

Les mots de Rickon étaient brefs et précis, Il était là car il avait un objectif: un but politique. Comme tous les Nordiens, il aimait directement aller au sujet principal. Mais Lancel ne semblait pas de cet avis. Il semblait vouloir discuter, peut être connaître les réelles intentions du Nordien? Il était connu que l’on pouvait pas refuser l’invitation d’un roi. N’ayant pas particulièrement faim, Rickon se vit accepter. Les mots du Nordien étaient particulièrement mesurés; il ne voulait pas offenser Lancel.

« Je n’ai pas pu manger non plus. »

Après un certain moment d’hésitation, Rickon se mit lui aussi à manger le repas disposé devant lui. La gastronomie du Sud était différente de celle du Nord, peut être un peu plus délicate et raffinée. Rickon la trouvait tout aussi bonne. Prenant le bout de viande pour le ramener à ses lèvres, le prince du nord imita son hôte en buvant une gorgée de vin pour faciliter le passage de la nourriture dans sa gorge. A la question de Lancel, Rickon déposait ses yeux sur les siens, lui répondant d’un ton calme.

« Mon frère se porte bien, aux dernières nouvelles. Et vous, majesté? »

C’était sûr qu’après un peu de nourriture, Rickon s’ouvrait peu à peu. Mais celui-ci conservait un air distant; comme si il ne voulait pas trop se familiariser avec le blond. Son frère… Il se portait toujours à merveille, il en était sûr. Même si les événements dans le royaume ne semblent pas être stable, Rickon portait une certaine confiance à son frère royal à propos de ce sujet. Il savait régner, ou du moins, il savait essayer. Prenant une gorgée du nectar à la couleur sombre, il haussa ses sourcils au même moment à la remarque du Ouesterien.

« C’est sûrement eux. Mais nous les vaincrons, comme nous l’avons toujours fait. »

Répondit Rickon d’un ton presque fier. Il ne croyait pas vraiment que ce n’était que les sauvageons. Il y aurait peut être une aide à l’intérieur du royaume, qu’elle provienne de l’intérieur de celui-ci ou de l’extérieur. Dans tous les cas, la prochaine mission de Rickon était de retrouver qui les aurait soutenu. Lord Bolton et le roi n’y croiraient peut être pas, à son histoire de complot, mais le jeune prince en était convaincu. Un semblant de sourire apparut aux lèvres de Rickon, se dessinant en dessous de sa moustache, lorsque le roi mentionna le sujet des fer-nés. En voilà un qui était intéressant. Prenant une gorgée de vin pour se vider la bouche, il répondit.

« Les fer-nés… Ils combattent fièrement, mais sans discipline et stratégie dans leurs rangs. La plupart ne montent pas de chevaux, et n’utilisent pas de lances. Ils se protègent cependant d’armures, et n’hésitent pas à se battre dès qu’ils quittent leurs navires. »

Le Nordien prit alors une pause, durant laquelle il lança une tomate cerise dans sa bouche, avant de reprendre.

« Et vous, qu’en pensez vous, majesté? »

Aller droit au but était peut être l’une des choses qui était une valeur sûre chez les nordiens. Après tout, dans leurs terres et dans leurs mode de vie, eux, écartés de tous et chez qui l’Hiver frappait fort, n’avait pas le temps pour les langues de bois et les intrigues, comme au sud. C’est ce que l’on avait toujours cru; pourtant, dans les les mêmes rangs de ce peuple réputé pour être franc et honnête, était tapis un traître du nom de Bolton, et du sang des Premiers Hommes. Mais ça, personne ne le savait. Plantant ses mains dans un bout de viande pour l’écarter, Rickon ramena l’une des des parties vers ses lèvres, écoutant le roi de l’Ouest avant de laisser glisser la viande vers sa bouche.

Les fer-nés étaient bel et bien imprévisibles; Lannister le disait si bien. Il fallait faire attention lorsqu'on les combattait. Mais plus on faisait face aux fer-nés, plus on apprenait de ceux-cis, et plus ils devenaient plus facile à battre. Observant son reflet dans son assiette, commençant à se vider, d’un air distrait, Rickon fut réveillé lorsque le ouesterien lui parlait d’intervenir. Une pointe d'excitation apparut sur les yeux sombres du prince du nord; voilà que l’on parlait finalement de choses réellement intéressantes. On pourra même discerner l’ombre d’un sourire sous la barbe du Nordien.

« C’est une excellente idée, majesté. La force et la discipline de nos hommes, réunis, surpasse grandement celle des fer-nés. »

Répondit Rickon d’un ton solennel. De plus, les hommes de l’Ouest et ceux du Nord se battaient différemment. Pas les mêmes armes, pas les mêmes techniques de combat. Leurs faiblesses deviendront une force, lorsque unis face aux hommes des îles. Alors que le nordien reprit sa coupe de vin entre ses mains, ses yeux se posèrent chez ceux de son hôte, en attente d’une réaction ou d’une réponse.