La barrière d'un balconnet la séparant du vide Vaenicya lorgnait d'un regard songeur les passants dans les ruelles. Telle les fourmis grouillant dans les galeries de leurs propres citadelles. La petitesse était intrigante à observer depuis les hauteurs de quelques bâtiments. La porte close derrière elle laissait entendre le brouhaha d'une conversation d'auberge ou tavernier et clientèles se mêlaient à des histoires grivoises tandis que d'autres préféraient se murer dans le silence contemplatif de l'alcool et des charmes musicaux de la salle. Elle avait encore fort à faire, Dregon... Elle se demandait bien ou cet idiot lui pouvait passer le plus clair de son temps si se n'est dans un de ces lieux plus ou moins recommandable pour la haute noblesse valyrienne.

L'ascendant et la curiosité ayant prit le pas, elle s'était mit à sa recherche. Sa garde rapprochée restant à disposition elle avait besoin de se poser un moment avant de retourner à ces préoccupations. Sa sœur elle était restée en retrait chez eux dans le labyrinthe des livres ornant son lit et ses étagères. Au moins pouvait elle compter sur elle, contrairement à Dregon. Posant sa silhouette dans une gestuelle fluette elle s'assit se faisant apporter de quoi désaltéré ses joues empourprée par les émotions de la journée. Chaleur et nervosité n'allaient pas bien ensemble. Elle observait depuis cet espace les spectacles en contrebas jongleurs et danseurs se calquant à la fluidité musicale de quelques joueurs de musique.

Ma foi cela fut plutôt divertissant.

Avoua Vaenicya un sourire s’éclipsant sur ses lèvres. Elle observa avec une certaine forme de curiosité dont elle n'avait pas perçu les subtilités du haut de cette balustrade. Elle était d'un pâle plus blanc et pure que les nuages et ses yeux resplendissaient une forme d'insouciance et de malice à l'égard du monde qui entourait sa personne. Les gardes semblaient peu enclin à vouloir de sa présence plus près de moi mais, je retenais leur fougue d'un simple geste de la main. Sobrement je me retournais en écoutant l'ambiance des passants saluant et applaudissant encore cette bande d'artistes ambulant.

C'est plutôt rare de voir quelqu'un de votre ascendance se  produire ainsi dans les rues de la cité.

Elle faisait référence à la pâleur de sa peau, à cette forme de douceur et d'incohérence dû à la même couleur de cheveux qu'elle partageaient mais aussi à ce regard brillant dont le reflet n'était pas apparent pour le commun des gens. Qui était-elle ? Et que faisait-elle au sein de tout ces gens ?

Je vais bien là ou mon envie m'en prend n'est ce pas votre cas ?

Vaenicya laissait un léger sourire se développer sur son visage. De belles pommettes rougies par la chaleur du soleil qui resplendissait et surplombait la citée volantienne. Dans le cas de cette jeune femme la bâtardise était sans doute réelle. Quelle était l'histoire de cette pauvre fille ? Une mère qui avait du dissimulée sa naissance honteuse de sa propre famille et même bien du père sinon elle aurait été jetée depuis les récifs pour camoufler cette infamie. Ils n'étaient pas nombreux à se mettre autant en danger à ce sujet. Aucun des nobles volantiens n'affirmaient qu'ils étaient les pères des fils et filles des rues les plus modestes.

Une simple marchande, s'interdisant de dévoiler tout ses secrets à une inconnue. Et toi ? Qui es-tu ?

La femme avait l'art de la verve et de la politique. Sa propre position ici n'était pas reccomandée qui sait si des voleurs ou des hommes payés pour lui nuire se tramait dans les environs ? Peut-être qu'elle même, cette fille partageant des traits similaires était l'instrument d'une pulsion vengeresse. Qui de mieux qu'une figure fragile et insoupçonnable pour mettre à mal tout ce que son père avait batit en espérant la voir à sa place un jour ?

Le rire de la jeune fille pouvait avoir le don d'être agaçant. Se moquait-elle ? Ce genre de ton marquait la désinvolture et les gens des rues. Les propos qu'elle porte à sa personne font en revanche office d'une méfiance un peu plus assurée. Il fallait être moins bonne enfant et savoir garder ses marques d'irrespect pour les gens qui n'en étaient pas.

Est-ce une mauvaise blague ? Les guildes sont des choses sérieuses ne sous estimez pas l'importance d'un titre il en va de votre crédibilité dans le monde.

Pourquoi se fatiguait-elle à lui dire ce qu'elle ignorait surement. Reprendre sa constance et ne pas se laisser fragilisé par les jolies paroles t les sourires faussement enjoués. C'est ce qu'elle aurait du faire dès l'instant ou elle c'était un peu trop familiarisée avec.

Vous attirez surtout trop l'attention...

On faisait plus discret en observation simple.

Des colporteurs de ragots. Comment dissocier le vrai du faux quand vous propager vos bruits dans la fosse impitoyable qu'est ce monde ?

Me rendre chez des intermittents du spectacle ? Pour qui prenait-elle Vaenicya s’interroge-t-elle en battant des cils un court laps de temps se posant la question si oui ou non elle était ignorante à ce point sur son statut et ce qu'elle représentait ou si elle semblait juste se ficher complètement des apparences. Vaenicya était une cible, sa famille son nom sa posture, si on savait qu'elle se rendrait au sein même de ce lieu les charognes et autres intrigants viendraient se repaître de cette information.

La cité est pleine de vautours, vous vivez peut-être de votre insouciance dans un monde qui pour vous est peut-être plus aisée de vivre car personne ne sait qui vous êtes...

Je gage fort que non avec votre apparence vous devriez vous méfier...

Le monde devait être âpre et elle avait du avoir son lot de difficulté dans cette vie. Même si elle semblait prendre tout ceci avec une légèreté consternante Vaenicya n'était pas là pour se faire duper.

Les informations que j'ai besoin je les obtiendrai de vous ou d'un autre mais je serai bien mal avisée de me montrer ici pour obtenir plus qu'un spectacle de danse ou un simple divertissement.