J’enroulais mes doigts autour de mon pendentif en regardant l’homme face à moi. Jeffroy m’avait apporté, j’imaginais contraint et forcé, une jolie robe. Pourpre. Une de mes préférées, que j’avais passé en me coiffant soigneusement. Mais là je fixais l’homme qui avait ouvert la porte avec violence, la claquant contre le mur. Jour ? Ou nuit ? Aucune idée. Il n’y avait pas de fenêtre, uniquement des torches. Peut-être valait-il mieux que je ne vois pas la lumière du jour… La dernière fois que cela s’était passé… L’image de la tête de mon père et de Jason dansa devant mes yeux et j’eus un frisson de peur avant de reculer à nouveau d’un pas en le voyant s’approcher de moi. L’homme prit la parole d'une voix amusé :
« Lord Sparr veut t’voir. Maint’nant. »
Je serrais plus fort le pendentif dans ma main en secouant légèrement la tête. Je n’avais absolument pas envie de marcher dans les couloirs de chez moi maintenant défigurés par des fernés. Il s’approcha brusquement et me prit avec violence le bras pour me tirer dans les couloirs. J’essayais de le faire lâcher prise, mais c’était un étau qui me comprimait les muscles et les os. Il me projeta un peu en avant une fois dans la grande salle, je trébuchai et observai enfin l’endroit où on était. L'une des grandes salles de Salvemer avec un feu brûlant dans la cheminée, mais toute sa grandeur et les tentures aux couleurs des Mallister avaient disparues, restaient les torches brûlant dans toutes la pièce et le grand lustre. Les fenêtres donnaient sur le ciel… orange. C’était le couché de soleil. Combien de temps s’était-il passé depuis la prise de Salvemer ? Je ne savais pas. Combien de temps depuis que j'avais vu les têtes des miens ?
« Assis. »
Je jetais un coup d’œil au garde avant de secouer la tête. Non. Je ne voulais pas, toujours pas, lui obéir. Il grogna un peu, il puait la transpiration. Et à nouveau me traîna de force et me jeta presque sur le siège avant de le coincer contre la table pour que je ne bouge plus. Je regardais le siège en face de moi, vide, pour l’instant. J’attendis sans bouger, les deux mains de l’animal sous forme humaine, serrant mes épaules avec force pour me clouer sur place. Je retiens de justesse une grimace. Hors de question de montrer qu’il me faisait mal. Mon regard voguait sur la table : il n’y avait pas de couteau de mon côté… Comme cela était étrange. Il faisait tout pour que je ne sois pas du tout armée… comme c’était logique. Je profitais aussi des belles couleurs du couché du soleil, j’avais l’impression que cela faisait des siècles que je ne l’avais pas vu… J’essayais de me focaliser sur tout le positif que je pouvais voler. Je reconnus son pas et mon corps entier se raidit aussitôt alors que la porte s’ouvrit. Je refusais de le regarder, restant concentrée sur la lumière du soleil que je pouvais voir. Ne pas le regarder, ne pas le regarder… Mes doigts s’enroulèrent à nouveau autour de mon pendentif.
Sujet: Re: À la table du monstre Sam 8 Jan - 13:03
Ses doigts tapotent l'accoudoir avec une rythmique mimant une certaine impatience. Il l'observe, dans son regard transpire une certaine aversion et un mécontentement qui se traduit souvent par ce rictus au faciès. Il y avait une ambiance pesante. Particulièrement maussade et d'humeur grinche il c'était mit à table à l'autre bout de la pièce dans laquelle la table pour ripailler était située. La riveraine devenue épouse et putain était là c'était déjà ça. Qu'allait-elle encore pouvoir bien inventer et dire pour essayer de s'extirper de ses griffes ? Il s'en amusait, c'était bien là une distraction qui pouvait le faire se sentir mieux, ressentir un peu de satisfaction dans le malheur de l'infortunée dame Sparr.
Mange.
Il n'en dit pas plus en agrippant lui même une cuisse de faisan qu'il déchiquette de ses dents d'ogre à la barbe salie aussitôt le jus brunie de la chair se mêlait à celle-ci. Au bout de quelques crocs il balance le pilon au devant des assiettes et gobelet d'étain.
Tu n'as pas faim ? Les plats ne sont pas à ton goût ?
Rétorque-t-il alors qu'il se délectait d'un peu de vin qu'il servait dans son gobelet. Il observe le guerrier derrière sa femme et lui fait signe de sortir. Ce qu'il fit lorsqu'il capta son regard.
Sujet: Re: À la table du monstre Sam 8 Jan - 14:53
Un repas à la table du monstre
Il était agacé, je l’entendais tapoter sur les accoudoirs de sa chaise, je ne bougeais pas d’un centimètre, le toisant à l’autre bout de la table. Un porc… C’était tout ce qu’il était… Je serrais les poings sans toucher au plat que j’avais devant moi. Même si j’avais faim, je préférais ne rien toucher, devoir passer du temps avec ce monstre me levait le cœur, je préférais ne pas toucher à ce que j’avais devant moi. Même si je savais très bien que je ne pouvais pas trop le contrarier, il avait ma famille entre ses griffes… Il avait déjà tué mon père et Jason et il avait mutilé Jeffroy… Je ne pouvais pas me permettre de trop jouer avec lui, s’il blessait mes petits frères, mes sœurs ou ma mère à cause de moi, je ne me le pardonnerais jamais.
Mange. J’eus une grimace de dégoût en le voyant se jeter sur la viande comme un animal. Il me donnait envie de vomir. Est-ce qu’il faisait exprès ? Sans doute. Je n’avais jamais mangé dans une porcherie et bien grâce à lui j’avais eut une petite vision de l’horreur… Je restais immobile sans bouger d’un centimètre, sans faire le moindre geste pour prendre un gobelet ou commencer à manger. Je passais mon tour, préférant me coucher le ventre vide pour l’instant. Sauf par obligation. J’eus à nouveau une grimace de dégoût quand il jeta plus loin l’os qu’il avait rongé comme un chien. Tsss… Animal.
Ni faim ni à mon goût. Je restais toujours immobile jusqu’à ce que son homme de main parte. Je ne savais pas si j’en étais soulagée… ou tout l’inverse. Je rajustai légèrement les plis de ma robe silencieusement. Les repas avec ma famille me manquaient, mais il fallait que je fasse attention… Je ne pouvais toujours pas être trop irrespectueuse. Malgré mon envie de l’envoyer se faire voir. Je saisis une coupe pour boire une gorgée de vin en soutenant le regard du monstre. Qu’est-ce que je pouvais bien lui répondre…
« Je n’ai guère l’habitude de manger avec un porc. Il faut un temps pour s’habituer. »
J’avais peut-être parlé un peu trop vite… mais cela m’avait échappé après tout. J’avais même réussi à ponctuer ma phrase d’un adorable sourire avant de baisser les yeux sur mon assiette avant de prendre mes couverts pour découper ma viande et mâcher quelques légumes aussi calmement que possible. Je n’aimais pas manger ici, ou du moins avec lui après tout.
« Vous avez l’air particulièrement agacé, mon seigneur, un problème avec la gestion des terres ou avec votre roi ? »
Les titres étaient si appuyés qu’il était impossible de faire semblant de ne pas comprendre que c’était presque des moqueries. Ou alors il était assez stupide pour cela, c’était un ferné après tout.
Sujet: Re: À la table du monstre Ven 14 Jan - 12:17
Il s'arrêta de manger à l’appellation qu'elle lui donna. Il eut un court instant de pose alors pour bien se remémorer ce qu'elle venait de lui dire. Il fit abstraction continuant de manger. Trempant ses doigts et le pain riverain dans le plat en sauce avant d'avaler le tout. L’impertinence de celle-ci devait être à l'origine sa faute et cela le faisait sourire. Sauf quand elle parlait de ce qui ne lui plaisait pas. Elle avait le dont de l'énervement. Peut-être que le contact avec tout ces salauds la rendait plus hautaine et stupide qui sait.
Rien qui ne te concerne réellement.
Dit-il dans une posture plus affalée dans son siège. Il s'arrêtait de manger en observant son épouse lui tendre le bâton pour se faire frapper. À croire qu'elle aimait ça.
Le Conflans est en passe de devenir insulaire ma chère et tu n'es pas au bout de tes peines. Certains ici seraient prêt à se ranger du côté des puissants.
Il reprend le court de son repas comme si ne rien n'était. Sans même plus faire attention à sa silhouette ni supposer sa présence. Il lâche un simple.
Sujet: Re: À la table du monstre Ven 14 Jan - 14:51
Un repas à la table du monstre
Rien qui ne me concerne réellement ? Voyez vous cela.... Je repoussai légèrement mon assiette pour soutenir le regard de homme. L'homme, vraiment ? La bête serait plus adapté. J'étais fille de la maison Mallister que croyait il ? Que je ne savais pas gérer mes terres ? Son annonce suivante me fit l'effet d'une gifle. Qui oserait trahir son roi pour s'allier avec des bêtes ?! Mes doigts serrèrent non pas un couteau ou une fourchette, mais à nouveau mon pendentif. Comment pourrais-je en tirer plus ? Et surtout avertir qui de droit ?!
À nouveau l'injonction à manger... Je la perçue comme une simple pique alors qu'il continuait à se ridiculiser. Mon regard quitta la pièce pour voguer vers le ciel qui devenait obscure. Qui pourrait trahir le roi... J'allais devoir l'amadouer pour le faire parler... J'eus un petit frisson... Oh Jeffroy.... J'aurais tant aimé que tu sois là... Jason aussi... Le plat qu'on m'avait servit refroidissait toujours devant moi. Je devais manger. Rien que par la prévision qu'il ne me prive de nourriture. J'obéis à cette pensée bien plus qu'à lui. La bouche pleine d'une cendre tiède j'avalais difficile avec une gorgée de vin avant de reprendre
« Cela me concerne. Puisque je connais mes terres bien mieux que vous. »
Vu le nombre d'heure que je les avais étudié avec le mestre ou avec mon père. Sans compter celles où on les avait parcouru à cheval... Mange. Une nouvelle bouchée de cendre et mon regard fouilla à nouveau le ciel en quête d'un signe des sept. Étaient-ils encore là ? Je ne savais pas. Machinalement ma main retournait régulièrement à mon collier que je touchais comme un talisman. Je repris la parole d'un ton très doux et sourire mielleux aux lèvres.
« Et certains ne sont que des chiens cherchant le pouvoir et qui trahissent plus que n'importe qui. Aujourd'hui les Ferné... Demain ils reviendront en rampant quand des armées vous auront battus et chassé. »
Autant pour essayer de faire semblant de passer de son côté...
Sujet: Re: À la table du monstre Lun 24 Jan - 12:08
Les femmes riveraines n'en font décidément qu'à leur tête. Elle parlait bien et le joli visage de sa femme était un peu trop vindicative à son goût. Il se leva tranquillement de son siège et laissa sa main gauche glisser le long de la table. Il approchait un sourire léger, satisfaisant l'observant regarder vers l'extérieur. Que pouvait-elle bien voir d'ici ? Il n'y avait rien de bien intéressant. Il pouvait voir sa main tenir ce collier qu'elle portait autour du cou. Un joli présent pour un brin de femme pas déplaisante à regarder. Il agrippa la cruche de vin tout en poursuivant la discussion.
Les femmes créer des problématiques inutiles à nos yeux. Je n'ai pas besoin de ton avis à ce sujet.
Il se poste derrière elle laissant sa main libre passé sur l'une de ses frêles épaules jusqu'à y toucher sa poitrine. Il regarde celle-ci sans réellement se soucier de ce qu'elle a à dire. La distraction de cette chair blanche, de cette poitrine qui se soulève sous l'impulsion de son expiration.
Vraiment ? Tu penses que nous les laisserions s'en réchapper sans le moindre châtiment ?
Dit-il en laissant sa main effleurée la gorge avant de la serrer plus fort et plaquée celle-ci contre son siège. La cruche de vin se profilant au dessus d'elle. Il agrippa sa mâchoire et la força à ouvrir bouche pour y verser le vin jusqu'à étranglement. Quand elle finit par hoqueter et s'étrangler son visage se crispa toisant avec impulsivité ses yeux de biche se révulsant lâchant d'un coup prise. Manfyrd savait agir et penser suffisamment pour que sa propre femme n'ouvre pas sa bouche et lui dise ce qu'il avait à faire. Il balança la cruche au devant de la table dans un bruit de tintement distinct.
Sujet: Re: À la table du monstre Lun 24 Jan - 13:10
Un repas à la table du monstre
J’avais dit ce qu’il ne fallait pas. Comment je le savais ? En dehors de cette expression sur son visage… il s’était levé et moi raidis dans ma chaise. Mes jambes semblaient de guimauve sans même que je ne tente de me lever. J’avais fait une erreur… Et une belle erreur. Qui allait payer pour moi cette fois ? Je détestais son sourire léger que je percevais sur ses lèvres. J’entendis le raclement de la cruche de vin sur la table alors que mon corps se pétrifiait d’une terreur que j’avais cru pouvoir oublier, ou dompter. Il me faisait peur… Terriblement peur… Mes doigts se serrèrent avec plus de force autour de mon pendentif alors qu’il se glissait derrière moi, sa main venant caresser ma poitrine. J’eus un frisson de peur ou de dégoût… Je n’en savais plus rien. Des problèmes et pas besoin de mon avis.
« Si vous le dîtes mon seigneur… »
Ma voix était devenue un filet alors que je n’osais plus bouger. Respirant à peine, regardant droit devant moi en espérant qu’il ne toucherait pas à un membre de ma famille… Un châtiment… Ma voix s’étrangla alors qu’il effleurait ma gorge avant de la serrer et le bois sembla vouloir fusionner avec mon dos. Je levai les yeux et la tête vers lui en essayant de respirer un peu. La cruche de vin et ses doigts broyèrent ma mâchoire pour l’ouvrir.
Le goût du vin frappant ma langue et ma gorge était bon… je supposais… mais la terreur lui donnait un goût acide. Ma main agrippa le bras du monstre en essayant de le faire lâcher prise alors que j’essayais de ne pas me noyer dans ce vin… J’avais appris à nager pour éviter cela, mais visiblement c’était un nouvel océan de violence que je devais affronter. Je finis par hoqueter en recrachant du vin alors que je manquais sérieusement d’air… Je basculai aussitôt sur le côté pour recracher une partie du vin en toussant et en reprenant difficilement une gorgée d’air qui brûla ma gorge. Les larmes s’étaient mise à rouler sur mes joues malgré moi… Je sursautais au tintement de la cruche sur la table et articulai comme je le pouvais :
« Pardonnez-moi mon seigneur. Ça… Ç… Ça ne se reproduira plus. »
Je me redressai un peu en regardant la flaque de vin que j’avais laissé au sol et remarquai enfin que du vin m’avait coulé le long de la gorge et sur la poitrine, imbibant ma robe. J’attrapais la première serviette venue pour m’essuyer le visage, mais surtout ma gorge et ma poitrine. Pas question de lui donner envie de lécher des gouttes ou du vin sur ma poitrine… Je m’essuyais sagement entre deux petites quintes de toux. La porte s’ouvrit et Jeffroy entra en portant maladroitement un plat…
« Dely ! »
Il se précipita vers moi, posant brusquement le plat chaud sur la table et prit son visage entre mes mains en essuyant mes joues avec douceur. Je ne savais pas s’il était censé m’appeler « Dame » devant Manfyrd ou non… Il me regarda avec une impression indéchiffrable.
« Ça va Dely ? Tu es au-dessus du reste… n’oublies pas… »
Au-dessus du reste. La devise des Mallister. Il posa une main sur mon médaillon en soutenant son regard en continuant d’ignorer de Sparr.
Sujet: Re: À la table du monstre Jeu 3 Fév - 12:17
Je te pardonnes...
Dit-il son faciès faisant sentir la terreur de son regard ancré sur son épouse. S'en retournant à sa place il ouvrait son veston d'un bleu sombre comme l'océan. La chaleur de cette impulsivité dans ses veines lui avait presque manqué. Il réajuste les pans de ses vêtements et agrippe la fourchette à deux broches et avale un morceau sans se soucier de l'état de sa femme entrain de suffoquer.
Tiens te voilà toi. Peut-être pourras-tu faire comprendre à mon épouse, ta sœur ou est sa place puisque visiblement elle est incapable de la connaître !
Entama-t-il sur un ton fort en remplissant son verre. Il fit craquer sa nuque en reprenant sa constance et cette forme de fausse maîtrise de lui même. Elle n'allait pas recommencée de si tôt. Du moins si elle tenait à tout ce qui restait de Salvemer.
Sujet: Re: À la table du monstre Jeu 3 Fév - 13:19
Un repas à la table du monstre
Me pardonner… je baissai la tête devant lui. Pourquoi tentais-je encore des choses ? Je savais ce qu’il se passait à chaque fois…
« Merci mon seigneur… »
Et forcément il fallait que Jeffroy arrive à ce moment-là ! C’était un manque de chance. Il posa une main sur mon épaule en essayant de me rassurer un peu et de me réconforter surtout. Je lui offris un très maigre sourire alors qui me serrait un peu la main. Avant qu’il ne se retourne aux mots de Manfyrd…
« Sa place ? »
Je n’aimais pas son ton. Il s’était redressé en toisant froidement le Ferné qui avait ouvert sa veste. Nous laisser ? Je ne bougeais pas d’un millimètre sans rien dire d’autre. Jeffroy ne bougeait pas alors qu’il avait une main sur mon épaule et qu’il commençait à serrer un peu trop fort. J’enroulai mes doigts autour de son poignet pour éviter qu’il ne fasse quelque chose de stupide.
« Jeffroy… s’il te plaît… »
Soufflais-je. Je pouvais survivre à une rencontre avec Manfyrd, cela faisait des jours après tout… Sauf que Jeffroy n’avait visiblement pas envie de partir et de me laisser… Ou alors…
« Sa place est au-dessus de toi Ferné. Qu’importe si tu es un seigneur et elle une femme, tu restes inférieure à elle qu’importe qui tu es et ce que tu as fait. »
Je me retournai vers Jeffroy terrorisée par ce qu’il venait de dire. Il était fou ! Il voulait mourir maintenant. Je secouais la tête en ouvrant la bouche pour essayer de l’excuser ou répondre à sa place. Il plaqua sa main sur mes lèvres avec assez de force pour que ma tête tape légèrement le dossier de la chaise. Je pris la main pour essayer de la retirer, il serra plus fort pour m’en empêcher et je levai les yeux vers lui, ses sourcils se froncèrent en me regardant un peu avant de reporter son attention sur Manfyrd. Non… Non !
« Qu’importe ce qu’elle ait dit, elle avait raison de te le dire. Et connaissant Dely… elle a sûrement était bien trop poli pour toi Fer-né. »
Sujet: Re: À la table du monstre Mer 9 Mar - 13:19
Il se redirigea vers son siège alors que le frère imprudent osait hausser le ton sur la façon dont il traitait son épouse sa sœur. Non content de son sort ? Quel genre d’idiot et d’irréfléchi avait-il encore pu entretenir sous son toit ? Il lui faisait étirer ses lèvres dans un sourire malingre empreint de cette folie qu'incarnait les fer-nés avant de s'asseoir.
Fais attention au mots que tu emplois ou c'est ta langue qui va finir coupée à son tour.
Il le pointe de son couteau avant de reprendre son repas. L'avertissement était donné il croisa indirectement le regard de sa femme en reprenant un peu de gibier. Une imprudence qu'il allait payé cher si il poursuivait sur cette voie.
Je ne te le demanderai pas une deuxième fois.
Rétorque-t-il laissant apparaître un faciès bien moins jovial. Si c'était son repas qu'il cherchait à gâcher il allait peut-être y arrivé mais, le prix et la colère qui émanerait de lui serait fatale.
Sujet: Re: À la table du monstre Mer 9 Mar - 13:41
Un repas à la table du monstre
Non ! Je ne pouvais pas laisser mon frère se faire trancher la langue… Vraiment pas ! Je le sentis se tendre alors que l’ordre de partir, avec la menace du couteau. Je ne te demanderais pas une deuxième fois. Je me retournais vers mon frère en arrachant sa main de mon visage en fronçant les sourcils. Il me dévisagea et je me mordis les joues, je le connaissais assez bien pour connaître sa fierté et sa grande gueule. Il n’y avais pas le choix… Il dévisageait Manfyrd et je me redressai brusquement, ma main siffla dans l’air et percuta avec violence, autant que possible, la joue de mon frère qui se retourna lentement vers moi. Fais-le partir Delylah… Protège-le. Maintenant. C’est toi l’épouse du monstre, tu peux l’influencer et protéger les tiens autant que possible. Les mots que j’allais prononcer aller m’écorcher la langue.
« Tu n’as pas entendu ton seigneur et maître Jeffroy ? Excuse-toi et retourne à tes tâches. Je n’ai pas besoin que tu parles à ma place. Souviens-toi de ta place. »
Mon frère tourna le visage vers moi alors que je soutenais son regard en priant pour qu’il remarque mes excuses dans mes yeux. Il me dévisagea et… Avec une lenteur calculée, il se retourna vers Manfyrd et s’inclina avec une raideur extrême.
« Je vous présente mes excuses mon seigneur. Je ferais plus attention à respecter mon nouveau rang maintenant. Je vous laisse. »
Il s’inclina à nouveau et je sentis son regard furieux sur moi. Ne pouvait-il comprendre ? Je le regardais partir avant d’inspirer profondément et de me rasseoir à ma place sagement. Je déchiquetai du bout de ma fourchette la viande que j’avais dans mon assiette, une boule au creux du ventre.
« J’espère ne pas avoir outrepasser mes droits seigneur Manfyrd… »
Fis-je d’une toute petite voix sans lever la tête vers lui. Il faudrait que j’arrive à trouver un moment pour parler à mon frère après, est-ce qu’il me laisserait lui parler ? Est-ce que ce que je venais de faire aller lui plaire pour qu’il ne punisse pas plus que cela Jeffroy.
Sujet: Re: À la table du monstre Lun 11 Juil - 1:51
De la satisfaction se traduisait dans son regard. Dans ce sourire qu'il arpentait avec disgrâce et une certaine vulgarité par sa bouche pleine voulant pourtant goûter le vide qu'elle laisserait une fois sa nourriture déglutie.
Tu ferais bien d'écouter ta sœur Jeffroy sinon c'est elle qui te coupera la langue.
Il ricane dans cette pensée morbide qu'il obtient de la part de son serviteur. Quel spectacle se serait, un divertissement à la mesure de son rang en tant que seigneur de Salvemer.
Tu as bien fais, et c'est là ton rôle de remettre à leur place les êtres insignifiants qui sont au service de la maison Sparr. Tenir le fief en mon absence tu devras le faire et plus tôt que tu ne le penses.
Il était un seigneur prêt à défendre son fief bec et ongle mais il restait un guerrier, un fer-né. Il y avait une posture bien confortable en restant sur son siège au sein de son fief derrière ces quelques murs d'enceinte pourtant Harwyn Chenu allait lui demander de combattre si nécessaire les ennemis qui se dresseraient contre lui.
Sujet: Re: À la table du monstre Lun 11 Juil - 7:49
Un repas à la table du monstre
Je sentis un regard brûlant de haine de Jeffroy à l’affirmation de Manfyrd alors que je regardais mes mains. Trancher la langue de quelqu’un ? Jamais je ne pourrais le faire. C’était trop… ferné ? Dur ? Incompatible avec ce que j’étais ? Je ne savais pas quel mot utiliser… Je gardais la tête basse en regardant le repas qui me levait le cœur maintenant. Je n’avais qu’une envie : me réfugier dans ma chambre, fermer la prote et prier que Manfyrd n’ouvre pas la porte pour se satisfaire… Je lui demandais s’il était satisfait de mon intervention, je n’avais guère envie de subir une nouvelle punition. Il avait déjà tenté de me noyer dans le vin, je n’avais pas envie d’avoir plus.
La famille Sparr. Des êtres insignifiants… Plus tôt ? Je levais les yeux vers lui sans être sûre de comprendre ce qu’il voulait dire. Est-ce que vraiment il me laisserait faire ? Et à quel point ?
« J’avais l’impression que vous laisseriez la direction à un de vos hommes, même si j’appris à gérer un domaine. Mais… quand partez-vous ? »
Décidément… Peut-être pourrais-je écrire sans coder mes messages à la princesse du Bief pour enfin lui donner de vraies nouvelles ! Lui demander de l’aide serait une bonne idée… Si j’arrivais à le faire bien sûr. Je n’avais plus faim du tout et j’avais à peine touché à mon assiette.
« Puis-je me retirer ? »
En espérant qu’il ne me suive pas… Mes doigts jouaient encore et encore avec mon pendentif. Je ne pouvais pas le perdre, pas oublier qui j’étais. Une Mallister. Pas une Sparr. Pourrais-je vraiment l’être un jour ? Je ne savais pas.
Bientôt, pour une semaine peut être deux tout au plus.
Il s'engouffre dans son siège tandis que sa posture nonchalante s'adresse avec une certaine véhémence à tout ceux qui le toiseraient. Il est maître en ces lieux mais il n'était pas plus bête qu'un autre au sujet de la gouvernance. Cela faisait maintenant quelques temps qu'il avait prit pied à terre à Salvemer il fallait qu'il puisse faire tenir ce fief par quelqu'un d'autre que lui lors de cette absence. Il répondait à sa demande de prendre congé d'un geste de la main fluet puis il se ravisait dans une dernière parole avertissant et imposant la force de ses thermes.
Encore une chose. À mon retour il vaudrait mieux pour toi que tu sois devenue la femme dont j'ai besoin et non celle qui me déplaît.
Deux semaines seule ? Je me mordis les joues sans rien dire en hochant la tête avant de demander à quitter les lieux. J’inspirais profondément avant de me lever pour commencer à me diriger vers la sortie de la pièce avant de m’arrêter net au son de sa voix. Je me tournais vers lui à ses mots pour le regarder droit dans les yeux, la bouche légèrement sans rien dire pendant une seconde. La menace n’était même pas voilée. Pas un soupçon. Je sentis ma bouche devenir sèche et j’eus du mal à déglutir. La menace… était là… Je ne dis rien pendant une seconde avant de hocher légèrement la tête.
« Oui seigneur Manfyrd. »
Je ne voulais même pas savoir ce qu’il pouvait faire… Et me faire… Je sortis rapidement de l’endroit avant de monter le plus rapidement possible dans ma chambre et de fermer la porte. Pour me prendre une violente claque de la part de Jeffroy qui était fou de rage. Je n’eus même pas le temps de comprendre ce qu’il se passait qu’il m’attrapa par le col pour me jeter au sol.
« Pour qui tu te prends ?! Tu crois vraiment pouvoir me donner des ordres ? Pouvoir me commander ?! »
Je restais immobile, la main sur ma joue en le regardant sans comprendre.
« Jeffroy… je… »
Une nouvelle gifle me fit taire alors que les larmes me montaient aux yeux. Je reculais jusqu’à sentir le mur derrière moi.
« Silence ! Tu te prends vraiment pour son épouse. En fait tu aimes ça… »
Il avait du dégoût dans sa voix.
« Tu aimes qu’il te possède et tout cela… Pas vrai ? Ce pouvoir ! »
Je me recroquevillai sur moi-même sans rien dire, Jeffroy s’écarta avec une dernière gifle avant de sortir. Je sentis les larmes me monter aux yeux qui dévalèrent sur mes joues une fois que je fus seule.
Codage par Libella sur Graphiorum
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: À la table du monstre
À la table du monstre
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Fléau de Valyria a tout détruit sur son passage. Pourtant au delà du Détroit les sept royaumes de Westeros sont toujours bel et bien présent.
Sujet: À la table du monstre 
