L’on disait que les diamants étaient les meilleurs amis des dames, mais Rhea pensait plutôt que c’étaient les poisons. Dans une aile isolée de sa villa, où les gardes empêchaient quiconque de pénétrer, la macrelle eut l’idée de se forger une arme discrète, qu’elle pourrait utiliser tant pour attaquer que pour se défendre- ou pour fuir une situation où elle ne voulait pas être. Sa belle lance était sans doute impressionnante, mais elle n’était pas assez. Alors, Rhea a sorti son arsenal. Mortier, chaudron, et balance. Ses ingrédients étaient également sur la table. Le poison qu’elle s’apprêtait à faire n’était pas un qui était bien compliqué ou raffiné. Ce n’était même pas du poison, à petites quantité. Le bonsomme, invisible et sucré, n’était fatal qu’après trois gouttes. Il s’agissait du poison idéal des assassins, dans la mesure où, inodore, il pouvait être glissé dans n’importe quel dessert, ou n’importe quelle boisson.

Rhea commença tout d’abords par s’assurer que tous ses instruments étaient propres, pour s’éviter un accident embarrassant, puis commença par peser ses ingrédients, pour s’assurer d’avoir les bonnes quantités. Ceci fait, elle se mit à couper ce qui devait être coupé, bouillir ce qui devait être bouilli, et écraser ce qui devait être écrasé. Une tâche bien longue et ennuyeuse, mais fort nécessaire. C’est donc après plusieurs dizaines de minutes que l’empoisonneuse a fini son projet. Elle laissa sa potion refroidir, puis sortit ses fioles. Allait-elle en avoir assez pour une seule, ou pour plusieurs ? Rhéa se mit à verser le contenu de son chaudron

(c) mars.

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